J’ai le regret de vous informer que je ne serai pas à la cérémonie

Bref, vous m’en voyez désolé, mais je ne suis pas enclin à aller l’entendre évoquer ou vanter aujourd’hui des réformes dont tout me porte à croire qu’il ne les aurait probablement pas approuvées à l’époque, s’il avait eu à en décider.

Révolution tranquille - 50 ans!

Claude Morin

823 rue Nouvelle-Orléans

Québec, Qc, G1X3J4

Téléphone : (418) 653-3472

Courriel : mclm@videotron.ca

Québec, le 8 septembre 2010



Madame Christine Saint-Pierre

Ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Gouvernement du Québec.

Madame la Ministre,

Merci de m’avoir invité, en votre nom et au nom du Premier ministre Charest, à participer à un des événements qui souligneront les cinquante ans de la Révolution tranquille. Il s’agit de la cérémonie du 20 septembre en hommage, écrivez-vous, «à cinquante personnes qui, par leur engagement et leurs actions, ont contribué à l’avancement de notre société».

«Vous êtes l’une d’elles», dit aussi votre lettre. Pour cette raison, justement, j’ai le regret de vous informer que je ne serai pas à la cérémonie.

Comme sous-ministre et conseiller, j’ai vu à l’œuvre, de l’intérieur, le gouvernement de M. Jean Lesage et ceux, ensuite, de MM. Johnson, Bertrand et Bourassa. De l’extérieur, c’est maintenant l’actuel gouvernement que j’observe. Le spectacle m’autorise, je pense, à déplorer que M. Charest commémore lui-même la Révolution tranquille. J’ai beaucoup de respect pour la fonction qu’il occupe, mais il ne me semble pas que son exercice du pouvoir l’insère dans la continuité de cette période historique. Ou que l’y rattacherait quelque obscure filiation jamais encore remarquée par ses contemporains.

L’imagine-t-on, Madame, s’écrier quelque chose comme «Maîtres chez nous !» pour rappeler aux Québécois que la tâche n’est pas terminée ?

Bref, vous m’en voyez désolé, mais je ne suis pas enclin à aller l’entendre évoquer ou vanter aujourd’hui des réformes dont tout me porte à croire qu’il ne les aurait probablement pas approuvées à l’époque, s’il avait eu à en décider.

Avec mes salutations.
(Claude Morin)


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