«Israël» a perdu ses trois paris en Syrie

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L'amer goût de cendres de la défaite


La récente rencontre entre Benyamin Netanyahu et Vladimir Poutine illustre la profonde inquiétude de l’entité sioniste à l’égard des développements en Syrie, où les «Israéliens» ont perdu tous leurs paris. 


Les dirigeants «israéliens», avec à leur tête le Premier ministre Benyamin Netanyahu, laissent apparaitre, ces derniers temps, les signaux d’une grande nervosité. Leur profond malaise est dû à l’échec des trois paris d’«Israël» en Syrie, pour lesquels l’entité sioniste a dépensé beaucoup d’énergie et de moyens:


– La chute du régime syrien et le renversement du président Bachar al-Assad.


– Le démembrement de la Syrie et sa transformation en mini-Etats ou cantons confessionnels, se livrant des guerres interminables.


– L’affaiblissement du Hezbollah en raison de son implication dans la guerre syrienne.


Après plus de six ans d’une guerre impitoyable, qui a pris des dimensions d’affrontement régional et international, tous ces paris ont échoué. Le scénario d’une chute du régime syrien n’est plus d’actualité. En dépit de tout l’argent dépensé, des pressions politiques et diplomatiques, de l’embargo économique, et des interventions militaires, l’Etat syrien a réussi à préserver ses principales institutions et à conserver la loyauté de l’armée et des services de sécurité. Devant leur incapacité à faire tomber le régime, les ennemis de la Syrie ont tenté de négocier un remplacement de Bachar al-Assad. En vain, le président syrien est toujours là, à la tête du pays, et ses alliés le soutiennent avec autant de détermination. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubair, a récemment conseillé à l’«opposition» syrienne de s’accommoder de l’idée du maintien du président Assad à son poste, leur enjoignant de «trouver de nouvelles initiatives».


Le Hezbollah plus fort que jamais


Le plan B d’«Israël» consistait à encourager le partage de la Syrie en entités confessionnelles, afin de plonger le pays dans des guerres intestines permanentes. Le scénario du démembrement a reçu un grand coup lors de la libération de la ville d’Alep des groupes terroristes, en décembre 2016, et a été enterré avec l’arrivée de l’armée syrienne et de ses alliés à la frontière avec l’Irak, et la reprise d’une grande partie du désert de la Badiya, ouvrant ainsi la voie vers l’est de la Syrie, notamment Deir Ezzor.


Le troisième pari de l’entité sioniste était que le Hezbollah s’enfonce dans les sables mouvants syriens et subisse de lourdes pertes en hommes et en matériel, ce qui aurait gravement entamé ses capacités militaires et l’aurait handicapé lors des futures guerres contre «Israël». Or c’est tout le contraire qui s’est produit. Malgré les énormes sacrifices consentis en Syrie face aux takfiristes (alliés objectifs ou collaborateurs d’Israël), le Hezbollah sort considérablement renforcé de la guerre syrienne. Il a acquis une précieuse expérience, notamment au niveau de la guerre offensive. Il a formé des milliers de résistants aux techniques de combat dans les zones urbaines, montagneuses et désertiques, les a entrainés à la manipulation des armes, et, enfin, a renforcé son arsenal en missiles, roquettes et drones.


La rencontre Poutine-Netanyahu


Le changement des rapports de force sur le terrain syrien en faveur de l’axe Syrie-Russie-Iran-Hezbollah inquiète de plus en plus les dirigeants «israéliens». La plus grande crainte vient de la présence et de l’influence de l’Iran dans ce pays. La situation est devenue tellement délicate que le Premier ministre «israélien» s’est envolé en urgence pour Sotchi, afin de rencontrer le président russe Vladimir Poutine, qui a interrompu ses vacances pour le recevoir, le 23 août.


Eyal Zisser, chercheur à l’Institut d’études «israélien» pour le Moyen-Orient et l’Afrique, estime que «la rencontre entre Poutine et Netanyahu est sans doute la plus importante depuis l’engagement militaire russe en Syrie». L’expert «israélien» exprime en ces termes les inquiétudes de l’entité sioniste: «La guerre en Syrie approche de sa fin beaucoup plus rapidement que prévu. La réalité est que Bachar al-Assad restera au pouvoir et qu’«Israël» se trouve dans un état de désœuvrement si profond que c’est à Assad qu’il devrait demander désormais de mettre un terme au conflit. Mais Assad rompra-t-il avec l’Iran et le Hezbollah? Fera-t-il la paix avec «Israël» au Golan? Une partie de la réponse a été donnée par Assad lui-même, qui a promis la fin des combats dans un avenir pas trop lointain dans une Syrie, qui bien que meurtrie par six ans de guerre, résistera encore, car elle a à ses côtés l’Iran, le Hezbollah et la Russie. Assad a même affirmé que l’appui iranien et du Hezbollah à l’armée syrienne figurera à jamais dans les annales de l’histoire syrienne».


Le chercheur israélien évoque par la suite les gagnants et les perdants de la guerre syrienne: « Si la guerre se termine en Syrie, la Russie en sera le grand gagnant, car elle s’est investie à fond et a apporté un soutien militaire ferme à Assad, soutien qui s’est avéré bien payant. Ceci étant dit, il y a deux autres acteurs dans cette guerre à savoir l’Iran et le Hezbollah, qui se sont engagés aux côtés d’Assad, quitte à réaliser sur le sol syrien des gains stratégiques de taille.»


Les trois critères de la force selon les Iraniens


«Israël» est désormais convaincu que les Etats-Unis ont perdu la bataille en Syrie et se sont résignés à reconnaitre l’échec de tous leurs efforts pour sortir ce pays de l’axe de la Résistance. Après avoir dépensé plus d’un milliard de dollars pour armer et entrainer les soi-disant «rebelles» syriens, Washington a stoppé ses programmes d’aides qui ont prouvé leur inutilité. Ces «rebelles» sont inefficaces sur le terrain, et une partie d’entre eux a rejoint les takfiristes ou leur ont vendu les armes fournies par les Américains. En revanche, l’axe de la Résistance a engrangé victoire sur victoire, pour la simple raison que ses hommes se sont battus directement sur le terrain. Le changement des rapports de force a été bien souligné par le nouveau chef de l’armée iranienne, le général Abdel Rahim Moussaoui, qui a déclaré, récemment, que les critères de la force ont changé dans le monde. Ils ne reposent plus sur la supériorité militaire et le nombre d’avions ou de missiles dont dispose une armée, mais sur l’existence de trois critères, qui sont les suivants:


– Une solide volonté de combattre.


– Des forces prêtes à se battre jusqu’au martyre.


– Un leadership sage, qui montre l’exemple et sert de modèle aux troupes.


Bien que meurtrie, exsangue et détruite, la Syrie est en passe de gagner la guerre et de sortir renforcée de cette terrible épreuve qui lui a été imposée. «Israël» est conscient de la nature des nouveaux rapports de force mais au Liban, certains hommes politiques restent prisonniers d’un discours dépassé par les événements et jeté dans la poubelle de l’histoire par les victoires de l’armée syrienne et de ses alliés.


Samer R. Zoughaib


source: https://www.french.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=24322&cid=324#.WauBGtHdeHs



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