Isolé, Trump est parvenu à imposer son agenda au cours d’un G7 explosif

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Trump met la hache dans les engagements du G7 et blâme Trudeau

Les sept dirigeants réunis au Québec ont réussi à se mettre d’accord sur une déclaration commune sur le commerce… désavouée quelques heures plus tard par le président américain.


Les apparences étaient sauves. Malgré les tensions initiales et des différends de fond à peine masqués par les sourires et les traditionnelles accolades, les dirigeants des pays du G7 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Canada, Japon) réunis les vendredi 8 et samedi juin 9 à La Malbaie, au Québec, avaient réussi à se mettre d’accord sur une déclaration finale commune. Un texte de compromis de huit pages et vingt-huit points laborieusement négociés jusqu’au dernier moment. Il s’agit « de déclarations et il faut attendre des actes », avait rappelé, prudent, Emmanuel Macron. « Mais même si ce texte n’est pas juridiquement contraignant, la signature du président américain l’engage. »


Las, quelques heures à peine après la publication du communiqué, alors qu’il était en route pour Singapour, où il doit rencontrer mardi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, le président américain Donald Trump a retiré bruyamment son soutien au texte, via son canal de communication préféré, Twitter : « En raison des fausses déclarations de Justin [Trudeau, premier ministre canadien]à sa conférence de presse, et du fait que le Canada impose des taxes massives sur nos agriculteurs, travailleurs et entreprises américains, j’ai demandé à nos représentants américains de retirer le soutien au communiqué, tandis que nous envisageons des tarifs douaniers sur les automobiles qui inondent le marché américain ! »


Dans un second tweet, il a même insulté le Canadien, jugé « très malhonnête et faible ». La cause de son ire ? M. Trudeau a estimé samedi à l’issue du sommet que les droits américains étaient, « pour les Canadiens qui se sont battus aux côtés des soldats américains »« plutôt insultants » – les Etats-Unis ayant invoqué un enjeu de sécurité nationale pour justifier la hausse des droits de douanes. « Nous sommes polis, raisonnables, mais nous ne nous laisserons pas bousculer », a ajouté...