Immigration: Charest accuse Dumont d'avoir l'esprit fermé

Retour au mantra des "deux peuples fondateurs" - un repli sur le vide...

(Photo CP) Patrice Bergeron - Le premier ministre Jean Charest a opposé dimanche sa position d'ouverture à l'immigration à celle de Mario Dumont.

En conférence de presse à La Pocatière, au terme du congrès des jeunes libéraux, le chef libéral a brandi un article paru dimanche dans La Presse, pour mettre en exergue les propos du leader adéquiste.
En réponse à une question d'un journaliste, M. Charest a voulu cautionner la déclaration du ministre des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier, qui estimait, au cours d'un atelier au congrès-jeunesse, que M. Dumont avait une «vision trop ethnique de la nation québécoise».
«Je lui demande s'il y a suffisamment d'immigrants, au Québec. Mario Dumont croit que si. Que le Québec a atteint la limite de sa capacité d'accueil d'immigrants, dit-il», peut-on lire dans le quotidien montréalais, cité par M. Charest.
Le chef libéral a ajouté que c'est «la vision de M. Dumont de l'avenir du Québec» et qu'il allait le laisser se défendre là-dessus.
«Il y a là-dedans (dans l'entrevue avec M. Dumont) une déclaration qui ne correspond pas à ce que moi, je pense être l'avenir du Québec et de notre capacité à nous, comme Québécois, d'absorber, d'attirer des bras, des cerveaux, des coeurs, et de les intégrer», a répliqué le premier ministre.
Dans son discours de clôture du congrès des jeunes libéraux, il a aussi distingué sa position d'ouverture du «repli sur soi» des partis d'opposition.
«Je veux étendre l'espace québécois (...). Il y a en d'autres qui veulent à la place ériger de nouvelles frontières, et il y en d'autres qui veulent isoler le Québec de nos partenaires.»
Le chef libéral appuyait par le fait même les critique de deux de ses lieutenants formulées contre l'ADQ samedi.
En point de presse samedi, M. Pelletier avait affirmé que l'Action démocratique lui avait «volé» le concept d'autonomie, qui a fait sa bonne fortune aux dernières élections. Dans le rapport qu'il avait déposé en 2001, M. Pelletier prônait en effet que la position constitutionnelle québécoise devait reposer sur l'autonomie, l'affirmation et le leadership.
Le président de la commission politique du PLQ, Christian Ouellet, a en aussi profité samedi matin pour attaquer Mario Dumont. M. Ouellet a rappelé son «approche dictatoriale» du temps où il était président de la commission jeunesse du PLQ, avant de claquer la porte sur la question du rapport Allaire et fonder l'Action démocratique.
Appelé à commenter ces propos, Jean Charest a fait ressortir dimanche que «la liberté de parole n'est pas monnaie courante» à l'ADQ, un parti où le contrôle des députés est «très strict».
«On peut comprendre pourquoi, quand le député de Berthier est souverainiste et voterait oui à un référendum», a-t-il rappelé en faisant référence à un article récent.
«Quand on va en dessous de la surface à l'ADQ, il y a des choses comme ça qui vont ressortir. M. Dumont ne pourra pas empêcher ces contradictions-là de remonter à la surface.»
Tout au cours de la fin de semaine, le congrès des jeunes libéraux a été hanté par la question de l'identité et des accommodements raisonnables, chère à l'ADQ.
Benoît Pelletier a soutenu qu'il faut «ramener à l'avant-plan la question de l'identité et de l'attachement au Québec» pour regagner le vote des francophones séduits par les choix adéquistes.
Les jeunes ont adopté massivement et sans débat une résolution sur une déclaration au Conseil de la fédération qui reconnaîtrait les francophones comme peuple cofondateur du Canada. Ils ont aussi résolu d'empêcher l'empiètement du fédéral par son pouvoir de dépenser et de permettre aux provinces de nommer leurs lieutenants gouverneurs.
«Cette section (sur l'identité et le fédéralisme) n'était ni timide, ni frileuse, elle était nécessaire», a conclu dans un discours la présidente sortante de la commission jeunesse, Stéphanie Doyon, à qui sera remplacée par François Beaudry.


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