Le salaire minimum à 15 $, une semaine de vacances de plus garantie dans les normes du travail, la première ministre de l’Ontario a mis le paquet pour plaire aux gens à faible revenu. Il n’en fallait pas plus pour alimenter le débat au Québec sur les rêves d’enrichissement par une loi magique.
Même le premier ministre Philippe Couillard n’a pas osé fermer la porte et s’en tenir au plan raisonnable présenté par sa ministre du Travail. Ce faisant, il se met sous pression, effraie les PME et fournit des arguments futurs à Gabriel Nadeau-Dubois qui réclamera cela et encore plus.
Pourtant, il serait invraisemblable pour le Québec de lancer un débat sur la base de ce qui se passe en Ontario. Ce serait une folie pour des raisons politiques, économiques et sociales.
Électoralisme pur !
Du point de vue politique, la première ministre Kathleen Wynne n’envisageait pas, jusqu’à récemment, de telles réformes radicales. Sauf qu’elle sombre dans les bas fonds des sondages. Avec 12 % de satisfaction, elle est la moins populaire des dix chefs de gouvernements des provinces et elle doit affronter l’électorat l’an prochain.
Elle agit par pur intérêt électoral: plus d’un million d’électeurs gagnant moins de 15 $ l’heure pourraient être séduits. De surcroît, cette proposition se trouve au cœur des priorités du NPD. Elle leur coupe l’herbe sous le pied dans l’espoir de récupérer leurs votes.
Ajoutons que même si madame Wynne ne croit sans doute pas à la réelle validité de sa propre politique, elle a fixé un calendrier qui la dégage. L’atteinte du 15 $ l’heure ne se produirait qu’après les prochaines élections.
Elle fait un calcul simple. Si elle est battue par les conservateurs, ce qui est probable, c’est à eux que reviendra l’odieux d’annuler la hausse. Son approche politique est tellement cynique que la gauche québécoise devrait y réfléchir à deux fois avant de s’en servir comme modèle.
Dommages économiques
Il faut aussi penser aux conséquences économiques. Les experts ontariens ont commencé à mesurer l’ampleur des pertes d’emploi qui pourraient en découler. Les dommages seraient particulièrement ressentis par les jeunes, les immigrants et les gens détenant une faible formation.
Autre élément à retenir, le salaire moyen et le coût de la vie en Ontario dépassent significativement ceux du Québec. La seule idée d’imiter l’Ontario à 15 $ représenterait un choc encore plus grand pour l’économie québécoise.
Quant à la semaine de congé supplémentaire qui sera offerte en Ontario, il s’agit de donner une troisième semaine aux employés qui œuvrent dans la même entreprise depuis cinq ans. Vous savez quoi? C’est exactement ce que prévoient les normes du travail actuelles au Québec!
Imiter une politicienne en déroute pour faire dérailler notre économie en reprise fragile? Non merci!
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Vous pensiez que je commenterais la nouvelle vision constitutionnelle du PLQ? Pour l’instant, ce texte est bien, mais ce n’est qu’un texte. De la poésie lyrique fédéraliste qui comble un vide dans la vision du gouvernement Couillard. Lorsqu’il y aura une démarche sérieuse pour changer les choses au Canada, il y aura lieu de commenter.
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