Il faut abolir les frontières?

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Stopper la submersion migratoire de l'Occident, une simple évidence.

Ainsi, Donald Trump est un salaud, car il veut faire respecter les frontières de son pays.


Mais que devrait-il faire, selon vous ?


Laissez des milliers de migrants traverser la frontière illégalement, sans rien faire ?


OUVREZ GRANDES LES PORTES !


Si les frontières ne veulent plus rien dire, qu’on les efface, alors !


Qu’on laisse entrer tous ceux qui veulent venir s’installer chez nous !


Qu’on congédie tous les douaniers et qu’on ouvre le pays à tout le monde !


Une vingtaine de Québécois se sont rendus à Mexico pour participer au Forum social mondial sur les migrations.


« Le premier geste à poser envers les migrants est humanitaire. On doit leur apporter de la nourriture, de l’eau, et leur offrir de l’hébergement », a déclaré Ronald Cameron, l’un des participants, à TVA Nouvelles.


Primo : on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Ouvrez toutes grandes les frontières du pays, et l’extrême droite se retrouvera au seuil du pouvoir dans 10 ans.


Deuxio : il y a des critères pour être reconnus comme réfugiés, et il y a des règles à suivre si vous voulez immigrer dans un pays.


On ne se pointe pas comme ça, sans avertissement.


C’est injuste pour ceux et celles qui ont suivi la procédure.


Et tertio : monsieur Cameron veut se montrer généreux envers les déshérités ? Parfait !


Au lieu de participer à un congrès à Mexico, qu’il publie son adresse sur internet et qu’il invite tous ceux qui tirent le diable par la queue au Québec (et il y en a plusieurs) à se pointer chez lui avec leur sac de couchage.


Personne ne l’empêche.


ÉLOGE DES FRONTIÈRES


Vous connaissez Régis Debray ?


Cet intellectuel né en 1940 est un homme de gauche, un vrai.


Il ne se contente pas de pérorer dans son salon, de participer à des colloques tous frais payés ou d’écrire des lettres ouvertes dans les journaux.


Son gauchisme n’est pas une posture. C’est un engagement.


Dans les années 1960, il a pris les armes pour combattre aux côtés de Che Guevara. Capturé par les troupes boliviennes, il a été torturé et condamné à 30 ans d’emprisonnement.


Grâce à une campagne internationale menée par Jean-Paul Sartre, il a été libéré après trois ans et huit mois d’incarcération.


Il y a quelques années, Debray a publié Éloge des frontières, un essai brillant pourfendant ce qu’il appelle le « sans-frontiérisme », cette idée gnan-gnan voulant que nous soyons tous des citoyens du monde et que les frontières qui divisent les pays doivent toutes être abolies.


« La frontière est ce qui donne du sens à notre monde, écrit-il. Comment mettre de l’ordre dans le chaos ? En traçant une ligne. En séparant un dehors d’un dedans. »


« La frontière est ce qui permet de sauvegarder l’exception d’un lieu et à travers lui, la singularité d’un peuple... »


« Le mur interdit le passage, la frontière le régule. »


Tout est là.


Il ne s’agit pas de fermer les frontières à double tour et de ne laisser entrer personne. Mais de réguler le passage des gens, de l’encadrer par des règles.


Des règles qu’on doit respecter.


Et qu’on doit faire respecter.