Hollande face à Bruxelles : posture et imposture

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L'indépendance de la France vendue pour un plat d'illusions

Le poing sur la hanche, le cheveu noir et la cravate en bataille, François Hollande n’a pas envoyé dire, la semaine dernière, aux gnomes de Bruxelles et d’ailleurs, le peu de cas qu’il faisait de leurs recommandations. « La Commission », a déclaré fièrement le président de la République française, « n’a pas à nous dicter ce que nous devons faire… » Ah mais, vous allez voir qui c’est, Raoul !
Et que fait-elle d’autre, cette horrible Commission, que de tirer les conséquences de tous les abandons de souveraineté que nous avons consentis à son profit et à notre détriment, depuis Maastricht jusqu’au dernier traité négocié par Nicolas Sarkozy et avalé comme une grosse couleuvre par son successeur ? Si l’Union européenne nous a accordé un délai supplémentaire pour nous mettre en règle avec ses lois et fait bénéficier la France d’un sursis de deux ans, c’est sous condition et sous peine, si nous n’atteignons pas les objectifs qu’elle nous a assignés, de nous exposer aux sanctions prévues par les accords que nous avons, autrement dit que nos gouvernants successifs ont ratifiés. Tu l’as voulu, George Dandin !
Il est vrai que nous sommes censés être maîtres des moyens par lesquels nous arriverons à ces fins. Augmenter les impôts, diminuer la dépense publique, serrer la ceinture de l’État ou achever d’asphyxier notre industrie, nous n’avons que l’embarras du choix. La France est libre de ses destinées, aussi libre qu’un repris de justice assigné à résidence et contraint de pointer trois fois par jour au commissariat le plus proche, mais qui a toute latitude de définir le chemin qu’il prendra pour répondre aux convocations.
Nos gouvernements de droite ou de gauche ont vendu l’indépendance de la France pour un plat d’illusions. Ce qui ne les empêche pas de jouer les matamores et de parader sur la scène internationale comme si la France était encore la « grande nation » qu’elle fut et qu’elle pourrait toujours être. Pas plus tard qu’hier, notre ministre des Affaires étrangères s’immisçait courageusement dans les affaires de la Turquie et sommait Ankara de mieux traiter les opposants de la place Taksim. Erdoğan en tremble encore. Le même ministre subordonnait la tenue de la conférence internationale sur la Syrie au départ de Bachar el-Assad. Le maître de Damas en est tout impressionné. Il y aurait là de quoi mourir de rire s’il n’était plus approprié d’en pleurer de tristesse. Françoise Giroud avait titré son meilleur livre La Comédie du pouvoir.


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