Histoire d’horreur au CHSLD Herron: des aînés qui finissent leurs jours dans l’atrocité pour 10 000 $ par mois

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Des donateurs libéraux


La crise actuelle que nous vivons, par rapport à la pandémie COVID-19, est en train de nous confirmer des situations très inquiétantes sur les soins et les services aux personnes aînées au Québec. Depuis des années, nous exigeons une amélioration des conditions de vie pour celles et ceux qui ont bâti le Québec. Or, les horreurs qu’ont vécues les résidents du CHSLD Herron nous démontrent que nous sommes loin du compte et que cela ne peut plus durer.


Être laissés à eux-mêmes, dans des conditions déplorables, n’ayant pas été changés de couche pendant plusieurs jours, c’est le prix qu’ont payé les résidents de ce CHSLD. Ceux qui ne sont pas décédés de la COVID-19 ont quant à eux souffert de faim et de déshydratation.


Qui sera imputable?


Il y a visiblement des personnes qui ont posé des actes ayant causé la mort et d’atroces souffrances à plusieurs aînés. Bien que nous devions attendre les résultats de l’enquête, il est légitime d’exiger une véritable justice pour les personnes ayant souffert et pour leurs proches. Nous réclamons que des gestes de nature criminelle, s’ils s’avèrent, soient jugés et lourdement punis.


Et la place du privé en hébergement et en soins de longue durée?


Nous savons depuis longtemps que la situation n’est pas reluisante dans les CHSLD au Québec. Une telle situation pourrait difficilement se produire dans le réseau public. Pourquoi? Il y a des mécanismes, il y a un réseau, des comités d’usagers, etc. Dans un CHSLD privé non conventionné? C’est l’obscurité. 


Ainsi, nous sommes en droit de nous demander si la recherche du profit a encore sa place lorsqu’il s’agit de prendre soin des personnes en situation d’extrême vulnérabilité. Dans un moment névralgique, le CHSLD Herron a abandonné ses résidents. C’est inhumain!


Que ce drame apporte des changements en profondeur pour éviter que cela se reproduise. Le gouvernement vient d’annoncer que les CHSLD privés non conventionnés allaient tous être visités. C’est bien. Mais, pourquoi n’étaient-ils pas visités régulièrement avant? C’est inconcevable. D’ailleurs, des associations de défense des droits des aînés, comme l’AREQ, devraient être associées à ces visites. Espérons ne pas découvrir d’autres situations aussi révoltantes ailleurs.


Un projet de politique à revoir


Depuis quelques mois, le gouvernement promet une nouvelle politique sur l’hébergement des personnes aînées. À la lumière de ce que nous apprenons maintenant, ce projet de politique doit être revu. Pour l’élaborer, le gouvernement doit porter une oreille vraiment attentive aux aînés et à ceux qui les représentent. Les vrais enjeux doivent être identifiés et le gouvernement doit s’y attaquer. Nous craignons qu’une fois la crise passée, des aînés soient à nouveau négligés. On courrait alors vers d’autres catastrophes. 


Les maisons des aînés ne suffiront pas. Il faudra faire plus et faire mieux! Le premier ministre s’y est engagé. Agissons enfin pour pouvoir se targuer d’être une société digne de nos aînés!


Lise Lapointe, présidente

Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ)