Harper profite de la Fête nationale pour courtiser les Québécois

«Les vrais nationalistes ne veulent pas détruire, ils veulent construire. Nous sommes les vrais nationalistes», dit le premier ministre

HARPER, le sans-gêne du petit boutiquier ou la Fête des p'tits calculs politiques. Quelle petitesse...



Shields, Alexandre - Le premier ministre n'a peut-être pas annoncé la date des élections partielles qui se tiendront en septembre dans deux circonscriptions montréalaises, mais Stephen Harper n'en était pas moins en campagne électorale hier, alors qu'il s'adressait à un parterre de partisans dans le comté vacant de Saint-Lambert, sur la Rive-Sud. Fête de la Saint-Jean-Baptiste oblige, il a surtout insisté pour dire que seuls les conservateurs sont de «vrais nationalistes».
«Les vrais nationalistes ne veulent pas bloquer l'avenir, ils veulent en ouvrir les portes plus grandes. Les vrais nationalistes ne veulent pas démolir, ils veulent construire. Nous sommes les vrais nationalistes», a-t-il lancé devant quelques centaines de personnes, dont plusieurs anglophones, réunis aux abords de l'aréna de Greenfield Park. Pour l'occasion, drapeaux du Québec et du Canada se côtoyaient.
M. Harper s'est ainsi lancé dans l'éloge du bilan de son gouvernement par rapport au Québec. Il a notamment souligné que c'est son parti qui a fait adopter aux Communes une résolution reconnaissant l'existence de la nation québécoise. Ce sont aussi les conservateurs qui ont donné une voix aux Québécois à l'UNESCO, a plaidé le premier ministre, disant avoir posé ce geste pour que «la nation québécoise puisse exprimer pleinement sa personnalité au sein de notre famille canadienne».
Il a également rappelé son «leadership» dans le règlement du déséquilibre fiscal, mais aussi dans le remplacement des Bourses du millénaire par un programme d'aide aux étudiants qui respecte davantage les compétences des provinces. Bref, a-t-il répété, il est un fervent défenseur du «fédéralisme d'ouverture». «Nous croyons en un Canada, fort, uni, indépendant et libre, avec un Québec confiant, solidaire, autonome et fier», a énuméré Stephen Harper, sous les applaudissements de la foule.
Il a d'ailleurs écorché au passage les positions défendues par les libéraux et les bloquistes quant au statut de la seule province francophone du pays. «Certains croient à un Canada uni, d'autres croient en une nation québécoise, mais seulement nous, les conservateurs, faisons la promotion de ces deux réalités fondamentales», a-t-il affirmé.
Fêtes du 400e anniversaire de Québec obligent, le premier ministre a rappelé qu'on célébrait aussi cette année le long parcours du fait français en Amérique. Cette langue a été «préservée avec tant de courage et de foi», a-t-il ajouté, quelques minutes après être arrivé sur place au son de la musique tonitruante d'AC/DC.
Deux élections partielles doivent se tenir en septembre, dans Saint-Lambert et dans Westmount-Ville-Marie. Sans en annoncer officiellement la date hier, le premier ministre s'est dit confiant de marquer des points dans cette région habituellement hostile aux conservateurs. «Cette région n'a plus besoin de députés qui font leurs valises pour aller à Québec parce qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose pour vous à Ottawa», a-t-il laissé tomber, en référence au récent saut en politique provinciale du bloquiste Maka Kotto, qui était député de Saint-Lambert.
Le Bloc québécois détient Saint-Lambert depuis 2004. En 2006, Maka Kotto avait remporté 45 % des suffrages, loin devant les libéraux (23 %) et les conservateurs (20 %). Lors du scrutin qui approche, les conservateurs présenteront Patrick Clune. La circonscription de Westmount-Ville-Marie, un château fort libéral, a quant à elle été laissée vacante par le départ de la libérale Lucienne Robillard.
L'an dernier, Stephen Harper avait passé le 24 juin à Roberval, au Lac-Saint-Jean, là où une élection partielle devait avoir lieu trois mois plus tard. Le Parti conservateur a finalement remporté le scrutin.


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