Des irritants semeurs de zizanie

Haro sur le poste de lieutenant-gouverneur

Pacte fiscal ou déclaration de guerre?

Tribune libre

Le gouvernement du Québec réserve cette année, à même les poches des contribuables, quelque 750 000 $ au cabinet du lieutenant-gouverneur pour assurer son bon fonctionnement pendant qu’il ne cesse de couper dans les services aux plus démunis de la société québécoise, particulièrement en santé et en éducation.

Une aberration scandaleuse quand on considère la désuétude du poste de lieutenant-gouverneur, décrié depuis des décennies en tant que représentant de la Reine Élisabeth II au Québec et devant qui les nouveaux députés doivent, selon nos institutions tout aussi désuètes, prêter serment lors de leur assermentation.

Depuis leur arrivée au pouvoir et même lors de dernière campagne électorale québécoise, les libéraux de Philippe Couillard brandissent le blason des « vraies affaires ». Eh bien, M. Couillard, voilà une occasion en or de vous attaquer à une institution avilissante et caduque qui doit disparaître du décor politique du Québec, et dont les trois quarts de million de dollars liés à sa « tâche? » auraient nettement avantage à être investis au service des citoyens québécois. Haro sur le poste de lieutenant-gouverneur…et ça presse!

Pacte fiscal ou déclaration de guerre?

«Si vous mettez des gens en lock-out, vous n’avez pas réglé votre contrat. Si vous pouvez décréter les conditions de travail, ils savent que s’ils ne s’entendent pas, vous allez décréter les conditions. C’est majeur», dixit le maire de Québec, Régis Labeaume. Une déclaration qui ne laisse aucun doute sur les intentions du maire de la Capitale nationale.

J’écoutais la présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy, lors d’une entrevue à l’émission « 24 heures en 60 minutes » déclarer que le fait de pouvoir décréter les conditions de travail des employés municipaux n’était qu’un nouvel outil dans le coffre à outils et qu’elle n’allait pas l’utiliser à moins d’être acculée au pied du mur…Soit!

Toutefois, il faut admettre que le rapport de forces entre les parties est brisé et qu’il est faux de dire qu’il est maintenant « rééquilibré » comme le prétendent les maires de l’UMQ. Le nouveau pacte fiscal du gouvernement Couillard est une arme à « un tranchant » qui sonne plutôt l’alarme d’une déclaration de guerre qui risque d’emprunter rapidement le chemin des tribunaux en compagnie du litige portant sur les fonds de pension.

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Henri Marineau2031 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Gélinas Claude Répondre

    27 septembre 2015

    Institution moyenâgeuse d'un pays, le Canada, qui se prétend moderne mais qui continue à faire la promotion de la royauté refusant de supprimer la photo de cette reine qui n'en finit pas de régner sur ses billets de banque et ses timbres dont je me fais un devoir, en geste de révolte, de coller la tête en bas.
    Un lieutenant-gouverneur pour faire quoi ? Faire la lecture du discours inaugural, signer les lois adoptées par l'Assemblée nationale, simple formalité rattachée à un pouvoir obsolète, assister à l'assermentation des ministres. Mais surtout, distribuer des médailles, tenir des réceptions et visiter les clubs sociaux tout en s'inspirant du modèle laissé par l'ex-lieutenante-gouverneure grande golfeuse et skieuse.
    En ce qui a trait au pacte fiscal et aux pouvoirs accordés aux municipalités en matière de relations de travail il est raisonnable de penser que rapidement les élus deviendront juges et parties. Ce qui ne fera que fausser l'équilibre des forces en présence et contribuera à l'augmentation des conflits.