Les «vraies affaires» qu'ils disaient... Foutaise!

Et tant pis pour les décrocheurs

Haro sur le poste de lieutenant-gouverneur

Tribune libre

Ce n’est pas d’aujourd’hui que le décrochage scolaire fait boule de neige dans nos écoles québécoises, un sujet tabou que les gouvernements n’osent pas trop aborder faute de moyens pour le pallier. Pourtant, depuis quelques années, de nombreux organismes ont tenté de relever le défi, tant et si bien que le taux de décrochage est passé de 20,3% en 2009 à 16,2% en 2013.

Eh bien qu’à cela ne tienne, le ministre de l’Éducation, François Blais, malgré ces statistiques plutôt encourageantes, a décidé de couper les subventions à des organismes engagés dans la lutte au décrochage, alléguant que «ce n'est pas parce qu'un organisme n'offre plus un service qu'il n'y a plus de service pour les jeunes» et qu’« il faut regarder ce qui a été fait…et si ça a porté fruit ». Et, la cerise sur le gâteau, les commissions scolaires disposent des ressources pour répondre à la demande, ajoute notre ministre responsable de l’éducation de « tous » les jeunes Québécois.

J’en ai plus que marre de ces coupures faites à l’aveuglette dans un système d’éducation qui tente désespérément de récupérer les décrocheurs, alors que le ministre n’en finit plus de clamer que ces coupes n’auront pas d’influence sur les services aux élèves…Jusqu’à quand allons-nous tolérer de telles aberrations sans que quelqu’un quelque part ne ramène ces « faucheurs » de services essentiels à la raison?

Haro sur le poste de lieutenant-gouverneur

Le gouvernement du Québec réserve cette année, à même les poches des contribuables, quelque 750 000 $ au cabinet du lieutenant-gouverneur pour assurer son bon fonctionnement pendant qu’il ne cesse de couper dans les services aux plus démunis de la société québécoise, particulièrement en santé et en éducation.

Une aberration scandaleuse quand on considère la désuétude du poste de lieutenant-gouverneur, décrié depuis des décennies en tant que représentant de la Reine Élisabeth II au Québec et devant qui les nouveaux députés doivent, selon nos institutions tout aussi désuètes, prêter serment lors de leur assermentation.

Depuis leur arrivée au pouvoir et même lors de dernière campagne électorale québécoise, les libéraux de Philippe Couillard brandissent le blason des « vraies affaires ». Eh bien, M. Couillard, voilà une occasion en or de vous attaquer à une institution avilissante et caduque qui doit disparaître du décor politique du Québec, et dont les trois quarts de million de dollars liés à sa « tâche? » auraient nettement avantage à être investis au service des citoyens québécois. Haro sur le poste de lieutenant-gouverneur…et ça presse!

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Henri Marineau2030 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Hubert St-Germain Répondre

    7 octobre 2015

    «Haro sur le lieutenant-gouverneur... et ça presse !» De fait, l'actuel lieutenant-gouverneur vient d'affirmer dans l'espace public que sa fonction n'est pas que décorative ou protocolaire et qu'il a le pouvoir de refuser sa signature pour une loi de l'assemblée nationale qui n'aurait pas l'assentiment de la Reine. C'est nous rappeler que la démocratie et la monarchie constitutionnelle ne font pas nécessairement bon ménage et qu'en cas d'impasse, la décision ultime revient au pouvoir royal... ou à la tour de Pise, celle qui se trouve à Ottawa.