Le député Guy Ouellette dit avoir été victime d’un « coup monté » de l’Unité permanente anticorruption au moment où la commission des institutions qu’il présidait se préparait à tirer au clair des « irrégularités dans l’application de certaines règles de gouvernance » dans l’unité policière qui a été porté à son attention.
« Les faits qui me sont reprochés n’ont aucun fondement », a-t-il insisté lors d'une allocution prononcée en Chambre mardi après-midi, six jours après son arrestation par l'UPAC.
Pour l’ex-policier de la Sûreté du Québec, cette « tentative d’intimidation sans précédent » constitue ni plus ni moins une attaque frontale de l’équipe du commissaire de l’UPAC, Robert Lafrenière, contre la démocratie québécoise. « Les citoyens et les citoyennes du Québec ont parfaitement le droit de jeter un regard critique sur le fonctionnement des organismes gouvernementaux. Ils doivent pouvoir le faire en toute impunité, sans subir de pression indue, par des gens qui chercheraient à faire passer leurs intérêts personnels au détriment du bien collectif. Empêcher les membres de l’Assemblée nationale d’exercer le mandat qui leur a été confié par la population est une attaque extrêmement grave au processus démocratique », a-t-il affirmé lors de son intervention de moins de 4 minutes 30 secondes au Salon bleu.
Voyez l'allocution du député Guy Ouellette devant l'Assemblée nationale
« Si les méthodes utilisées la semaine dernière dépassent l’entendement, elles s’inscrivent dans une suite d’événements qui incarnent une nouvelle façon de faire qui risque d’ébranler les fondements mêmes de notre société », a-t-il ajouté.
M. Ouellette a appelé ses confrères et ses consœurs à « condamner de façon non équivoque » la dérive de l’UPAC.
Le président de l’Assemblée sermonne l'UPAC
Voyez le président de l'Assemblée nationale sermonner l'UPAC
Quelques minutes plus tôt, le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, a servi une volée de bois vert à l’Unité permanente anticorruption. Il a enjoint au corps de police et, par ricochet, au Directeur des poursuites criminelles et pénales d’« accuser » M. Ouellette ou de s’« excuser » auprès de lui.
« Aujourd’hui, un député a perdu une charge importante et sa réputation a été entachée, je pense que nous devons exiger que la clarté sur cette situation soit établie de façon urgente, que des accusations soient portées ou que des excuses publiques soient faites, qu’on accuse ou qu’on s’excuse sinon cette assemblée devra prendre les moyens pour défendre les fondements mêmes de son existence, soit la liberté, la justice et la démocratie », a-t-il déclaré d’un ton solennel mardi d’après-midi.
M. Chagnon s’est dit estomaqué d’apprendre l’arrestation du président de la Commission des institutions mercredi dernier par l’UPAC. « Je n’ai jamais vu ce que j’ai vu depuis une semaine, j’ai consulté mon collègue [François Gendron] qui a plus d’ancienneté que moi, il n’en a pas vu plus que moi de ce genre de situation », a-t-il dit.
Le président de l’Assemblée nationale juge « intolérable » la situation dans laquelle se trouve M. Ouellette.
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