Élections fédérales

Gilles Duceppe et le Bloc doivent se trouver une nouvelle raison d'être

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Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne


La Presse Canadienne Isabelle Rodrigue - Portés par le scandale des commandites lors des deux dernières campagnes électorales, les troupes de Gilles Duceppe auront un défi de taille lors de cette élection générale, à un moment où le Bloc québécois tente de se trouver une nouvelle raison d'être pour séduire l'électorat.
Avec à ses côtés un Parti québécois en reconstruction qui a repoussé vers un horizon lointain la tenue d'un référendum, et face à un gouvernement conservateur au fédéralisme flexible, le Bloc cherche sa place sur un échiquier politique en pleine transformation.
Et ceux qui ne croyaient pas que l'humeur des électeurs québécois se soit transformée ont eu droit à un réveil brutal lors des élections partielles de septembre 2007. Dans son bastion de Roberval-Lac-Saint-Jean, le Bloc a mordu la poussière devant le Parti conservateur dont le candidat a terminé avec plus de 9000 voix de majorité.
Cette défaite s'accompagnait d'un message clair, en provenance cette fois du comté de Saint-Hyacinthe-Bagot. Autrefois l'une des circonscriptions où le Bloc recueillait ses plus fortes majorités, le parti s'est fait talonné de près par les conservateurs.
En fait, la situation est plutôt complexe pour le Bloc qui, plutôt que de faire face à son adversaire traditionnel, le Parti libéral, qui lui a toujours servi de repoussoir, se retrouve devant deux nouveaux ennemis. A sa droite, et surtout en région, il est de plus en plus doublé par les conservateurs.
Mais à Montréal et dans son pourtour, c'est le Nouveau Parti démocratique qui gruge un peu ses appuis, sur la gauche.
Cette réalité politique rend inévitablement les choses plus difficiles pour le chef Gilles Duceppe.
De l'avis de Réjean Pelletier, professeur de sciences politiques à l'Université Laval, le Bloc n'a qu'une option. «Il doit encore revenir à ce qui a toujours été sa marque de commerce, se poser en défenseur des intérêts du Québec», et le seul vrai défenseur. En ce sens que c'est le seul parti qui n'a pas à faire des compromis avec les autres provinces puisqu'il n'est représenté qu'au Québec, fait valoir M. Pelletier.
Ce dernier estime que le Bloc a repris le chemin du déclin qui s'était amorcé vers 2002, mais qui s'est abruptement arrêté lorsque le scandale des commandites a éclaté. Ce déclin du Bloc se fait majoritairement au profit des conservateurs, croit M. Pelletier.
Les bloquistes peuvent compter toutefois sur une organisation exprimentée et surtout, sur un chef aguerri, qui compte plus d'expérience que ses adversaires en matière de campagne électorale.
Dans le cadre de sa tournée du Québec en prévision de la reprise de la session, M. Duceppe a donné un bon aperçu du type de campagne qu'il mènera. L'approche visera à positionner le Bloc comme rempart à la menace conservatrice.
Déja, les épithètes volent: les conservateurs sont des «dinosaures» qui veulent piétiner le Québec, le parti de Stephen Harper a un «agenda de droite rétrograde» et mène une gouvernement «idéologique et malhonnête».
Tout cela pour marteler un seul et unique message: Imaginez ce que ferait un gouvernement conservateur majoritaire.
Et ce message sera surtout porté en région, contrairement aux deux autres campagnes précédentes où le Bloc avait passé une bonne part de son temps à Montréal. L'autobus bloquiste risque donc de sillonner beaucoup le Centre du Québec, l'Estrie et l'Est du Québec.


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