Devant l'incertitude d'un inconnu qui arrive à un haut poste

François

Il faut se méfier des adversaires et donner la chance aux coureur

Tribune libre

PAPE DE L’ÉGLISE OU DE L’HUMANITÉ?

En écrivant une brève présentation du personnage, à la suite de l’annonce de l’élection d’un nouveau pape, en la personne du cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio, je voulais partager quelques informations générales et mes premières impressions sur l’élu de cette élection.
Je réalise que cette brève présentation a suscité beaucoup d’intérêts et a donné lieu à de nombreux commentaires, tous aussi intéressants et pertinents les uns que les autres. Loin de me scandaliser, j’y trouve un intérêt renouvelé pour permettre à la vérité d’émerger de ce qui se dit et se raconte. Je suis bien conscient que la méfiance est bien là devant les nouveaux venus qui se présentent sous leurs plus beaux attraits.
François, nouveau nom de l’élu, n’échappe pas à ces interrogations d’autant moins qu’il est perçu par les uns comme ayant les deux pieds avec la droite oligarchique de son pays, par d’autres, comme un allié discret de la gauche émergente et inspirée par la théologie de libération, enfin pour un certain nombre d’autres comme quelqu’un qui a un pied avec l’un et un pied avec l’autre.
Je pense qu’il y a suffisamment d’éléments, certains plus sérieux que d’autres, pour justifier des interrogations. Dans tous les cas, il y a place à l’analyse et aux échanges.
Il y a deux grands problèmes qui reviennent régulièrement pour disqualifier, selon les points de vue, les actions de Jorge Mario Bergoglio.
LA QUESTION DES PRÊTRES EXPULSÉS EN COLLABORATION AVEC LA JUNTE MILITAIRE
Le plus important est sans nul doute celui, alors qu’il était provincial des jésuites, de sa soi-disant collaboration avec la junte militaire de l’époque (1976-1983). Il lui est reproché d’avoir dénoncé et fait expulsé du pays deux prêtres, engagés en solidarité avec les populations les plus persécutées et les plus défavorisées du pays. L’auteur du livre « El silencio », publié en 2005, s’appuie sur le témoignage d’un de ces deux prêtres, malheureusement décédé en 2001. Le second prêtre, pour sa part, n’a jamais confirmé ces faits et chaque fois qu’il se rend en Argentine pour y revoir des amis, il rend visite au Cardinal avec qui il mange et célèbre la messe. Une relation qui ne semble pas marquée par l’horreur du récit qui est présenté.
En 2010, une militante de la gauche chrétienne, Clelia Luro, la compagne du regretté Jeronimo Podesta, Évêque marié de la diaspora ecclésiale, transmet une note en relation à la politicaillerie argentine qui cherche par tous les moyens de créer un affrontement entre le gouvernement et l’Église catholique. C’est comme si ces gens voulaient que la gauche discrédite en tout l’Église.
Toujours est-il que cette femme s’est portée à la défense du cardinal Bergoglio en réfutant les affirmations du journaliste Horacio Verbitsky, auteur du livre, à l’effet que les deux prêtres avaient été livrés aux militaires par Bergoglio. Elle rappelle qu’Alicia Olivera, alors membre des droits humains, témoigna, en son temps, qu’elle était présente lorsque Bergoglio se confronta avec le militaire Massera, lui arrachant la liberté et la sortie du pays de ces deux prêtres détenus par ce dernier.
Bergoglio réfuta sans cesse ces allégations de collaboration avec la Junte militaire et tout spécialement celles relatives à l’arrestation de ces deux prêtres. Il a plutôt déclaré avoir aidé ces deux prêtres ainsi que plusieurs autres militants durant la dictature militaire.
On raconte que le gouvernement de Kirchner et celui de Cristina Fernandez ont fouillé dans toutes les archives pour lui trouver quelque responsabilité que ce soit dans cette collaboration, mais ce fut sans succès.
N’empêche que cette question demeure toujours un point d’interrogation, le témoin principal étant décédé, le doute subsiste selon que l’on croit une ou l’autre version. Dans ces circonstances, à chacun de croire qui il veut. Dans mon cas, je crois la version de l’innocence.
L’AFFRONTEMENT DU CARDINAL AVEC LE GOUVERNEMENT SUR DES QUESTIONS DE MORALE.
Le second grand problème est celui de l’opposition du cardinal avec le gouvernement, surtout sur les questions de l’avortement et du mariage des personnes de même sexe. Sur ce point, il faut le dire, le cardinal est ce qu’il y a de plus traditionnel. Sa théologie rejoint celle de ses prédécesseurs.
Cette opposition prévisible ferait partie des choses normales si ce n’était l’usage qu’en font les médias de communication pour y ajouter toute sorte d’ingrédients qui sapent encore davantage les différents. Il y a comme une volonté de couper tout lien, de l’Église incarnée par Bergoglio avec les gouvernements progressifs des Kirchner et Fernandez.
Clarin, le journal de plus grande diffusion en Argentine et propriété des familles les plus riches et puissantes du pays, n’a de cesse de manipuler les faits, d’en inventer, d’en taire, d’en modifier, de les placer hors contexte pour créer cette fissure entre le cardinal et le gouvernement.
À QUOI PEUT-ON S’ATTENDRE?
Comme plusieurs l’ont déjà observé, il y a des changements cosmétiques qui frappent les sensibilités, mais qui ne changent pas grande chose dans les fondements. Les véritables changements doivent porter sur les nouveaux paradigmes dont j’ai déjà parlé dans mon article « Un pape pour l’humanité ».
« Le Pape, phare d’humanité, doit être d’abord et avant tout un témoin comme Jésus l’a été et comme le furent ses disciples, Pierre et tous les autres. Il doit être le témoin de première ligne du nouveau paradigme du règne du père sur terre. Le plus grand se fait le plus petit et le plus petit devient le plus grand. Les derniers sont les premiers et les premiers sont les derniers. »
Selon ma perception, le pape François a le profile de celui qui peut non seulement descendre du piédestal pour rejoindre les gens là où ils sont, mais il peut y faire sa demeure. L’avenir nous dira jusqu’où il ira dans cette voie.
À ce changement plus perceptible, il y en a d’autres, moins perceptibles, mais tout aussi importants. Je me permets d’en relever un certain nombre, sans prétendre d’être exhaustif.
Le premier qui me vient à l’esprit est celui qui fera passer d’une Église moralisatrice à une Église d’accompagnement et de témoignage. L’histoire nous révèle que la crédibilité de l’Église n’a pas toujours été au rendez-vous des cultures et des civilisations. D’ailleurs, l’Évangile n’est pas d’abord et avant tout une morale, mais plutôt une façon d’être et d’exister.
Il est certain que cette lutte contre l’avortement et le mariage des personnes de même sexe se poserait bien différemment si la présence de l’Église dans le monde en était une d’accompagnement et de témoignage de vie. Sa prétention à vouloir enrégimenter le comportement des humains ne cadre pas toujours avec sa mission d’annoncer la bonne nouvelle aux pauvres et aux gens de bonne volonté. Elle devrait témoigner de la justice en s’y engageant, sur la vérité en y dénonçant les manipulations, la solidarité en y étant et le compassion en s’élevant au-delà de sa morale et de ses protocoles.
Le second changement est celui de la décentralisation complète de la gestion de l’Église et la reconnaissance à tous les niveaux de la diversité des dons de l’Esprit. Dans l’organisation actuelle de l’Église, tous les dons sont centralisés à Rome, y inclus ceux des prophètes, des théologiens, des gestionnaires.
Les premiers gestes du nouveau pape François révèlent une reconnaissance de la communauté des croyants en leur demandant d’intercéder pour que le Christ le bénisse lui-même. Un geste symbolique qui peut être un geste précurseur.
Le troisième changement est celui d’envisager la nouvelle évangélisation, non pas comme une campagne de récupération des croyants décrocheurs, mais une actualisation des nouveaux paradigmes du nouveau règne de libération de toutes les personnes de bonne volonté. Pour le moment, la nouvelle évangélisation qui est projetée porte principalement sur la récupération des baptisés décrocheurs sans pour autant changer l’approche cultuelle de l’Église.
Je termine en souhaitant qu’un nouveau concile soit convoqué, incluant laïcs, femmes, hommes, prêtres et religieux, évêques et des représentants des autres confessions chrétiennes. Ce concile traitera de tous les sujets, y incluant ceux reliés à la banque du Vatican et à l’Institut des Œuvres religieuses IOR.
Pour le moment, j’ai confiance en cet homme François qui me donne l’impression de savoir où il va. Je crains même que ses adversaires en viennent vite à le disqualifier. Ne soyons pas leurs marionnettes en tirant sur celui qui peut encore changer quelque chose. Je suis certain que Chavez aurait été heureux de cette nomination et qu’il aurait souhaité le recevoir au Venezuela. Tous les deux ont le Christ et les pauvres au plus profond d’eux-mêmes.
Je n’ai pas de prise sur ce que les autres peuvent en penser et c’est bien qu’il en soit ainsi. L’important est d’additionner toutes les forces qui tirent dans une même direction, la justice, la paix, fondée sur la vérité et la solidarité, le respect dans la diversité.
Oscar Fortin
Québec, le 14 mars 2013
http://humanisme.blogspot.com

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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9 commentaires

  • Oscar Fortin Répondre

    17 mars 2013

    Merci à vous tous et toutes qui avez mis votre grain de sel dans ce débat portant tout à la fois sur l'homme, élu pour le poste de pape et sur l'institution ecclésiale, toujours en transition sans qu'on en connaisse la véritable destination. Je remercie particulièrement M. Serge Charbonneau qui a mis du piquant avec sa fugue et sa passion pour dire avec franchises ce qu'ils pensaient de l'arrivée d'un nouveau pape et les espoirs qu'il en attendait. Sa franchise m'a facilité la tâche pour y apporter avec autant de franchise mon point de vue. Ça m'a permis de découvrir sa capacité de revenir sur certaines expressions pour nous préciser le sens qu'il leur donnait. C'est évidemment tout à son honneur. Une preuve que, dans la bonne foi, nous pouvons échanger durement, sans pour autant perdre ces liens de confiance et d'amitié qui nous unissent dans un même combat. Une forme de liberté fort enviable.

  • Serge Charbonneau Répondre

    17 mars 2013

    Mon cher M. Fortin,
    Vous disiez qu'il faut laisser la chance au coureur, et sur ce point, je n'ai malheureusement pas vraiment insisté.
    J'aurais dû vous dire très clairement que je suis parfaitement d'accord sur ce point et qu'il faut laisser la chance au coureur. Je trouve que vous avez parfaitement raison.
    La photo
    Par la photo, je ne juge pas l'Homme, mais bien son poste. Et peu importe l'Homme, je dis bien: peu importe l'Homme, ils ont tous exactement le même air. Le même air !
    Qu'ils soient en rouge ou qu'ils soient en blanc, ils ont tous exactement ce même air de saint, le même air d'ailleurs qu'on toutes les statues de saints.
    Le même maudit air.
    Le même maudit air hypocrite. Le saint-hypocrite.
    Et lorsque je parle de saint-hypocrite, je ne parle pas de «ce» pape en particulier que je jugerais sévèrement sans lui laisser la chance d'être un vrai Homme juste et agissant courageusement en fonction des valeurs humaines (aussi chrétiennes) et à la hauteur de ses fonctions «suprêmes».
    Je juge la photo. Je ne juge pas l'Homme.
    Qui suis-je pour juger cet Homme ?
    D'autres que moi, qui ont vécu cette époque le jugeront certainement.
    Sœur Yvonne Pierron peut sûrement le juger plus adéquatement que moi.
    Serge Charbonneau
    Québec
    P.S.: D'autres que moi le jugeront certainement.
    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/succession-de-benoit-xvi/201303/15/01-4631300-argentine-leglise-de-la-guerre-salle.php

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2013

    Messieurs Fortin et Charbonneau, vous êtes deux intervenants très intéressants. J'aime bien vous lire tous les deux.
    Personnellement, je ne crois pas que le nouveau pape apportera un quelconque changement. Il n'y aura pas de femmes à la prêtrise et même pas de prêtres mariés (pourtant Saint Pierre, le premier pape, était lui-même marié).
    Et les positions politiques ne changeront pas. L'Église catholique est bien intégrée dans le Système. L'argent des fidèles américains et européens est trop important pour l'Église catholique pour qu'il en soit autrement.
    On prendra peut-être le parti des pauvres en paroles... surtout en les encourageant, comme ça a toujours été le cas, à attendre le ciel pour goûter enfin le bonheur.

  • Oscar Fortin Répondre

    16 mars 2013

    @ M.Charbonneau : Merci pour votre constance et fidélité à ceux et celles qui mènent des combats à l'ombre de personnages qui prennent toute la place et qui deviennent souvent, consciemment ou non, des adversaires à craindre tout autant que ceux qu'ils affrontent quotidiennement. J'en suis en m'efforçant de ne pas jeter avec l'eau du bain des personnes sur lesquelles ont fait planer des soupçons, mais sans en arriver à en faire une démonstration irréfutable.
    Lorsqu'un des témoins de première ligne de cette période, le prix Nobel de la paix 2001, blanchit Bergoglio de toute association avec la Junte militaire, ça fait réfléchir :
    Le militant argentin des droits de l'homme Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la paix 1980, a nié sur les ondes de la BBC que le cardinal Jorge Bergoglio ait eu des liens avec la dictature militaire (1976-1983). « Il y a eu des évêques complices de la dictature, mais pas Bergoglio », a affirmé Pérez Esquivel, à la suite des critiques dont a fait l'objet le nouveau pape.
    « On met en cause Jorge Bergoglio parce qu'on dit qu'il n'a pas fait le nécessaire pour sortir deux prêtres de prison, à l'époque où il était le supérieur de la congrégation des jésuites. Mais je sais personnellement que de nombreux évêques ont demandé à la junte militaire la libération de prisonniers et de prêtres et qu'elle ne leur a pas été accordée », a ajouté Pérez Esquivel, assurant que Bergoglio « n'avait aucun lien avec la dictature ». »
    De plus, on découvre, dans les preuves avancées par certains, des montages de photos montrant Bergoglio avec Videla et d'autres militaires de la junte. Pourquoi ces montages de photos si les preuves sont si évidentes? C'est cela qui m'interpelle et avant d'envoyer à la potence une personne, je veux bien en avoir la pleine certitude. C'est ce qu'on appelle marcher sur le fil d'une lame de rasoir.
    Ce sera un homme que je vais suivre de près pour en déceler les véritables intentions et appartenances.
    En tout respect et en toute amitié
    Oscar

  • Serge Charbonneau Répondre

    16 mars 2013

    Je suis totalement d'accord avec vous, M. Fortin, Mgr Romero est un martyr et les compagnes de Sœur Yvonne Pierron le sont aussi. Sœur Yvonne Pierron, cette missionnaire catholique ainsi que ses compagnes martyres sont des exemples à suivre et à respecter.
    Mais la hiérarchie catholique au lieu de respecter et d'appuyer ces gens courageux et donnant leur vie pour leur prochain, les rabroue. Je ne fustige pas ces chrétiens sincères qui font du bien, mais plutôt cette hypocrisie des robes rouges et blanches qui nous jouent les grands saints qui ne lèveraient pas le petit doigt pour corriger les injustices des dérives capitalistes.
    Benny le prédécesseur n'a jamais été rendre visite à Chávez, par contre il s'est rendu plusieurs fois rencontrer son ami George W.
    On peut lire aujourd'hui dans le journal un article qui va dans ce sens:
    On dit:
    « Les Mères de la place de Mai, groupe fondé par des mères de disparus de la «guerre sale» de la dictature (argentine), voient la controverse (autour du nouveau pape) avec une perspective plus large.
    Dans un communiqué paru hier, elles expliquent que Jorge Mario Bergoglio a collaboré avec la dictature pour les mêmes raisons qu'il s'oppose au gouvernement argentin de Cristina Kirchner et que les États-Unis s'opposaient à Hugo Chavez au Venezuela: «La réaction est dirigée vers tout ce qui a de meilleurs en Amérique latine. Nous devons appuyer plus que jamais Cristina et le peuple vénézuélien qui probablement s'ennuie autant que nous de Chavez. »
    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/succession-de-benoit-xvi/201303/15/01-4631300-argentine-leglise-de-la-guerre-salle.php
    C'est cette attitude que dénoncent les Mères de la place de Mai que je dénonce aussi.
    Concernant le partage de la colère, je suis bien d'accord que je pourrais la partager avec un Homme respectable qui a vécu il y a deux mille ans, mais je préfère la partager avec des Hommes et des Femmes de mon époque.
    Si j'avais vécu, il y a deux milles, j'aurais probablement été un disciple de Jésus.
    Mais nous sommes deux mille ans plus tard et malgré que bien des choses soient pareilles, bien des choses ont changé, surtout au niveau des croyances.
    Les atrocités religieuses nous instruisent autant que les livres "saints" (sic).
    Merci pour vos réflexions, M. Fortin et je m'excuse pour les miennes.
    Je suis un impie indécrottable.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Oscar Fortin Répondre

    16 mars 2013

    @M.Charbonneau : Quant à votre second commentaire, je dirai ceci: si vous pouvez, en tant qu'observateur objectif, porter un jugement sur le comportements des papes antérieurs, personne ne saurait vous en tenir rigueur. Cependant, comment garder cette même objectivité sur l'appréciation d'un homme à partir d'une photo et sans attendre le temps voulu pour qu'il se révèle dans tout ce qu'il est et dans ce qu'il peut faire en tant que pape. En ce sens je trouve votre jugement prématuré, fondé à la fois sur certains éléments d'histoire, mais aussi, il ne faut pas le cacher, de certains préjugés bien encrés.
    Je vous dirai que je vous ai toujours lu avec grand intérêt dans vos critiques portant sur ce journalisme biaisé et servile qui se retrouve trop souvent chez les journalistes de Radio Canada. J'ose espérer, avec tout mon respect, que vous ne faites pas de votre second commentaire le reflet du journalisme que vous souhaiteriez. Je le comprends plutôt comme l'expression d'un état d'âme qui ne se veut d'aucune manière le reflet d'une réalité objective, mais plutôt comme le partage d'une perception subjective d'une situation, sans souci des critères encadrant l'analyse objective.
    Avec tout mon respect et sans prétention
    amicalement

  • Oscar Fortin Répondre

    16 mars 2013

    @M.Charbonneau : Le style de votre intervention comme les mots que vous utilisez vous appartiennent. Sans trop de difficulté, je décode votre rage au coeur devant l'hypocrisie trop souvent exploitée pour taire ce qui devrait être dit haut et fort, et pour dire complaisamment ce qui devrait être tu.
    Si au cours des deux premiers siècles, la foi chrétienne s'est développée et a grandi dans le sang et par le sang des témoins d'évangile qui n'hésitaient pas à affronter la mort pour la foi qu'ils portaient dans leur coeur, depuis, les choses ont bien changé. Les martyrs, les authentiques martyrs de l'Église, ne sont pas ceux que l'on porte sur les autels. Mgr Romero est un de ceux-là, mais aussi font parti de ces martyrs ces dizaines de milliers de croyants qui ont donné leur vie pour témoigner des impératifs de la justice, de la vérité, de la solidarité. Ces derniers ont risqué leur vie, dénonçant par la parole et leurs actes ces hypocrisies de sépulcres blanchis alors qu'au-dedans ils sont pleins d'ossements de morts et de toute pourriture, comme le dit Jésus à ses disciples.
    Je ne suis donc pas surpris de la colère de M. Charbonneau qui reflète ce que bon nombre pensent et croient en leur intérieur. En ce sens, si l'Église ne retrouve plus, à commencer par ses autorités, la foi suffisante pour risquer quotidiennement sa vie afin de témoigner de la vérité et des impératifs évangéliques, alors elle ne sera qu'une secte parmi tant d'autres, servant des intérêts corporatifs n'ayant rien à voir avec le règne nouveau, annoncé en Jésus de Nazareth.
    Sans prétention et en tout respect
    Je suggère donc à M. Charbonneau de partager sa colère avec celle de Jésus dans son discours contre les docteurs de la loi et les pharisiens. Il trouvera ce texte dans l'évangile de Mathieu au ch. 23, versets 7-31. Il y retrouvera quelque chose de sa colère et aussi de la vérité qui en transpire.

  • Serge Charbonneau Répondre

    16 mars 2013


    C'est par déformation professionnel, monteur-réalisateur de mon métier, mais je m'attarde toujours aux photos.
    Celle que vous avez choisie, M. Fortin, vient me chercher.
    Pour moi, un pape est la consécration de l'hypocrisie.
    La personnification de l'hypocrisie.
    Il aurait été difficile de trouver meilleure photo !
    Si je demandais à n'importe quel comédien ou n'importe quel enfant, eux qui peuvent tous être les meilleurs comédiens du monde, et que je lui demandais, fait moi une face d'hypocrite, je crois que nous aurions un visage et une expression exactement comme celle de la photo de ce saint-François.
    Je conviens que mon propos est déplaisant, mais j'ai en horreur l'hypocrisie et pendant ma courte vie et à travers mon étude de l'Histoire de quelques papes, je n'ai jamais vu un pape qui agissait autrement qu'hypocritement.
    Les beaux mots et les beaux discours saints, vous savez, à part se lustrer le plumage devant ses fidèles au cœur déjà acquis, ça ne change pas grand-chose. A-t-on déjà vu un pape faire un geste spectaculaire percutant pour sauver des vies ou pour empêcher des guerres ?
    NON, jamais.
    Aucun pape n'a réagi à la hauteur de son poste lors des deux dernières guerres mondiales. Cet élu de dieu, qui se prend pour presqu'un dieu n'est pas à la hauteur d'un Paul Rose, d'un Kadhafi (oh mon dieu quel sacrilège de comparer un or…, je veux dire un bon pape à un "dictateur" (sic)), ou d'un Assad ou d'un Chávez, ces gens qui peuvent donner leur vie pour une cause ou pour un peuple.
    Ces petits hypocrites de papes qui ont rêvé toute leur vie d'être pape à la place du pape (comme dans les oiseaux se cachent pour mourir) iraient tous se cacher derrière leurs zouaves pour ne pas salir leur belle robe blanche. Jamais aucun d'eux n'aurait le courage d'aller sur le front pour demander la Paix.
    Lors des marches pour empêcher la guerre d'Irak, je me souviens que je voyais ce grand faiseur de sermons rester son cul bien tranquille au lieu de prendre part au mouvement. Je me disais que si le fameux pape, cet hypocrite avait vraiment des valeurs pacifiques et d'amour entre les Humains, il était en position de faire changer les choses. Cet homme occupe une position ayant un poids bien plus grand que ces millions de personnes qui marchaient pour la Paix à travers le monde (et ici dans les froids de l'hiver).
    Je me disais que si j'avais été pape…
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Serge Charbonneau Répondre

    16 mars 2013

    Lors des marches pour empêcher la guerre d'Irak, je me souviens que je voyais ce grand faiseur de sermons rester son cul bien tranquille au lieu de prendre part au mouvement. Je me disais que si le fameux pape, cet hypocrite avait vraiment des valeurs pacifiques et d'amour entre les Humains, il était en position de faire changer les choses. Cet homme occupe une position ayant un poids bien plus grand que ces millions de personnes qui marchaient pour la Paix à travers le monde (et ici dans les froids de l'hiver).
    Je me disais que si j'avais été pape, j'aurais été m'offrir comme bouclier humain en Irak (ce que faisaient de simples citoyens), pour empêcher la guerre et pour voir si les guerriers tels que Bush iraient jusqu'à bombarder un pape. Et un pape par définition ne craint pas dieu et donc ne craint pas la mort.
    Imaginez un pape se dirigeant devant un char d'assaut ou sous les bombes de l'OTAN! Les fous d'allah donnent tous leur vie généreusement en vociférant leur «allah wakbar». Les kamikazes japonais donnaient leur vie pour leur pays. Je ne parle pas de leur cause, je parle de leur courage. Les papes sont tous des hypocrites qui nous font des simagrées de grande bénédiction et aiment se faire sucer la bague papale (ou le bag [Can I Kiss your bag?] comme avait dit Jean au nom de circonstance), mais aucun d'eux n'a le courage du moindre petit acte. Ahhh, ils sont vieux !!!
    Raison de plus pour avoir le courage de risquer leur vie pour des principes. Leur vie, ils l'ont vécu et pour ce qu'il en reste pourquoi ne pas la mettre en péril pour une cause chrétienne ou humaine valable ?
    À moins de gestes de ce type, c'est-à-dire un geste à la hauteur de sa position et de son sourire d'ange descendu de la fumée blanche, jamais je ne pourrai avoir la moindre estime pour ces hypocrites consacrés.
    Mais bon, comme vous dites, M. Fortin, il faut laisser la chance au coureur, mais en même temps, JAMAIS dans l'Histoire les papes n'ont été différents. Tous des hypocrites qui dans bien des cas ont favorisé eux-mêmes des horribles massacres et des guerres et des assassinats ciblés. Les hérétiques d'antan sont les dictateurs d'aujourd'hui. À travers les siècles il y a toujours eu des méchants à aller tuer. Les papes encourageaient leurs assassinats tout comme aujourd'hui.
    C'est quoi déjà les commandements de dieu ?
    Il y en a un qui dit, je crois, si je me rappelle bien, «TU NE TUERAS POINT !»
    Bon pour terminer, je vous invite à regarder dans les yeux ce François saint que nous avons en photo tout en haut.
    Serge Charbonneau
    Québec
    P.S.: Je suis dur, je l'avoue, mais avant de me faire pavoiser devant l'hypocrisie, il en faut un peu plus.