Francisation: le PQ accuse Québec de détourner les fonds

Crise linguistique au Québec 2012



Jocelyne Richer La Presse Canadienne Québec - Des millions de dollars de fonds publics qui devraient servir à la francisation des immigrés sont détournés vers l'enseignement de l'anglais aux nouveaux arrivants francophones, selon l'opposition péquiste.
Ce faisant, le gouvernement Charest cède aux pressions des milieux d'affaires au lieu de remplir son devoir quant à la défense du français et à la francisation des immigrés, déplore le porte-parole de l'opposition officielle en matière de langue, le député de Drummond, Yves-François Blanchet.
«Il me semble évident que le gouvernement a des pressions de la part des milieux d'affaires, qui demandent que les travailleurs maîtrisent mieux l'anglais», a-t-il dénoncé aujourd'hui lundi, en entrevue téléphonique.
«On en arrive à une situation où le gouvernement prend des ressources et des efforts qui devraient aller vers la francisation et les détourne, pratiquement, vers l'anglicisation», estime M. Blanchet, qui juge l'opération carrément inacceptable.
M. Blanchet avait été invité à réagir à un reportage diffusé la veille par La Presse Canadienne, sleon lequel le ministère de l'Emploi a dépensé 2,1 millions de dollars depuis 2008 pour offrir des cours d'anglais à plus d'un millier d'immigrés francophones, tandis que les ministères de l'Immigration et de l'Éducation finançaient eux aussi de tels cours, par l'intermédiaire des centres d'éducation pour adultes et des organismes communautaires d'intégration.
Dans ce contexte, il est important de ne pas s'en prendre aux immigrés, précise M. Blanchet. Ce qu'il faut, c'est «franciser les milieux de travail».
Selon lui, le gouvernement doit donc élargir la portée de la Charte de la langue française aux petites et moyennes entreprises (de 10 à 50 employés), qui n'y sont pas assujetties. Il note que, parmi les entreprises de plus de 50 employés, 1 sur 6 n'a toujours pas terminé son processus de francisation.
Le laissez-faire qu'il reproche au gouvernement en ce domaine se fait «au détriment de son devoir envers la langue française», à ses yeux.
Il ne faut pas s'étonner de voir la moitié des immigrés effectuant un «transfert linguistique» opter pour l'anglais.
Quand ils débarquent au Québec, les allophones réalisent qu'ils peuvent très bien y vivre en anglais, donc sans devoir prendre de cours de français, ajoute le député, qui s'insurge de voir par ailleurs les immigrés francophones réaliser «tout aussi vite que, sans l'anglais, ils auront du mal à trouver du travail».


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