FIER: les cas de conflits d'intérêts apparents se multiplient

Le ministre responsable se dit incapable d'affirmer que toutes les sociétés en commandite respectent les règles du jeu

Corruption libérale - FIER - CDP - etc...

Robert Dutrisac - Télésystème, propriété de Charles Sirois et de sa famille, a profité des FIER pour financer ses entreprises. L'Action démocratique du Québec y voit des conflits d'intérêts, tandis que le ministre Raymond Bachand n'est pas en mesure d'affirmer que les règles ont été respectées.
Québec -- Alors que l'opposition débusquait d'autres possibilités de conflits d'intérêts dans les FIER, le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand, n'était pas en mesure, hier, de préciser si ces organismes d'investissement régional, dotés aux deux tiers de fonds publics, respectent toutes les règles d'Investissement Québec (IQ).
À l'étude des crédits du ministère, l'opposition a continué de talonner Raymond Bachand qui n'a pas voulu dire si des administrateurs de Fonds d'intervention économique régionale (FIER) s'étaient placés en situation de conflits d'intérêts en faisant des placements dans des entreprises dont ils sont actionnaires.
Le député de Shefford et porte-parole adéquiste en matière de finances, François Bonnardel, s'étonnait que le FIER ID et l'organisation sans but lucratif Anges Québec, subventionné par l'État, partagent la même adresse à Montréal que Télésystème, l'entreprise de Charles Sirois et de sa famille, et que la filiale de Télésystème, ID Capital. Le FIER ID, qui est dirigé par la famille Sirois, a investi dans l'entreprise iPerceptions, dans laquelle ID Capital a un intérêt important. Le FIER Succès, de Québec, également dirigé par la famille Sirois, a injecté lui aussi des fonds dans iPerceptions, tout comme le FIER Cap Diamant. «Il y a conflit d'intérêts», estime François Bonnardel.
En répondant aux questions du porte-parole de l'opposition officielle, François Legault, le ministre s'est cantonné derrière une formule neutre en soutenant qu'il ne peut prononcer «ni absolution ni condamnation», laissant aux avocats le soin de trancher. M. Bachand a affirmé qu'il ne pouvait pas savoir si tous les 30 FIER-Régions et les 14 FIER-Soutien respectaient les règles auxquelles ils sont soumis.
Le ministre s'en est remis à Investissement Québec, responsable de superviser les activités des FIER, des sociétés en commandite dont le mandat est d'offrir du capital de risque, composé aux deux tiers de fonds publics, aux entreprises en démarrage.
«J'ai eu un certain nombre de rencontres et de discussions avec Investissement Québec en fin de semaine et depuis le week-end et je ne peux pas répondre à toutes les règles, a-t-il dit. Je ne sais pas.»
M. Legault a soutenu que Pietro Perrino et Valier Boivin, deux proches des libéraux, étaient actionnaires de la société ZoomMed lorsque le FIER Ville-Marie, dont ils étaient aussi administrateurs, a investi dans l'entreprise.
Quant à la règle qui veut que 50 % des investissements de chacun des FIER soient faits dans leur région respective, 60 % des FIER la respectent, selon les données rendues publiques, hier, par IQ. Le FIER Carrefour-Capital, de la région des Laurentides, affiche le plus grand écart, avec 73 % de ses placements effectués en dehors de sa région.
M. Legault a réclamé une enquête complète sur les activités des FIER.
Lors de la période de questions, le débat s'est transporté sur le plancher du Salon bleu. M. Bachand a alors affirmé que les irrégularités alléguées par M. Legault seraient portées à l'attention des responsables à IQ.
«S'il y a un cas qui semble irrégulier au député de Rousseau, je vais le porter à leur attention, aux autorités d'Investissement Québec, et le président d'Investissement Québec prendra les sanctions s'il trouve une irrégularité, a-t-il dit. C'est comme ça que ça fonctionne.»


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