Fier d’être Canadien: Legault n’est pas sincère, selon Lisée

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Lisée a raison : Legault est devenu fédéraliste pour des raisons électorales mais n'adhère pas profondément au Canada

Jean-François Lisée ne croit pas à la conversion fédéraliste de son adversaire caquiste François Legault.


«Il n’est pas sincère, a lancé le chef du Parti québécois, en entrevue avec notre Bureau parlementaire. Le problème de M. Legault, c’est que, sur cette question-là comme sur plusieurs autres, il n’a tout simplement pas de conviction profonde.»


M. Lisée a même comparé le cas du chef caquiste à celui de l’ex-journaliste Vincent Marissal, qui a flirté avec le Parti libéral du Canada avant de rejoindre les rangs de Québec solidaire. «Il a autant de difficulté à expliquer [pourquoi il est fier d’être Canadien] que Vincent Marissal à dire pourquoi il est en faveur de l’indépendance du Québec. On sent, dans les deux cas, qu’ils ne croient pas un instant à ce qu’ils disent!»


Dans une entrevue accordée à notre Bureau parlementaire, François Legault a louvoyé quand est venu le temps d’expliciter sa fierté du Canada. Relancé à plusieurs reprises par Le Journal, il a finalement laissé tomber que c’est le filet social offert aux citoyens dans le besoin qui le rend fier d’être Canadien.


Aux yeux de Jean-François Lisée, l’hésitation et les faibles arguments du chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) sont sans équivoque. «Changer de camp juste pour devenir premier ministre, sans être sincère, c’est un énorme problème», insiste-t-il.


Le chef souverainiste met en garde les électeurs québécois qui seraient tentés de céder au chant des sirènes caquistes. «Est-ce qu’on peut se fier, pour diriger la nation québécoise, à un gars qui semble changer de conviction seulement [...] en fonction de ce qui peut lui donner le plus de votes?» Selon lui, c’est ce qui entraînera la défaite des troupes de François Legault aux prochaines élections.


Lorsqu’il était au Parti québécois, M. Legault n’était absolument pas intéressé par les questions de laïcité, s'est rappelé Jean-François Lisée. «Là, c’est devenu quelque chose de très important dans son programme. Moi, je pense que ce n’est pas par conviction, c’est parce qu’il pense que ça va marcher» politiquement, a plaidé le chef péquiste.


Mercredi, le premier ministre Philippe Couillard a lui aussi remis en doute les convictions fédéralistes de son vis-à-vis caquiste.


François Legault, qui a d’abord fait le saut en politique en 1998 sous la bannière du Parti québécois, a toujours refusé l’étiquette «fédéraliste» après avoir fondé la CAQ. Le chef caquiste, qui devance depuis plusieurs mois ses adversaires au chapitre des intentions de vote et tente de séduire l’électorat fédéraliste, se dit tout de même «fier d’être Canadien».


Dès 2012, François Legault avait précisé qu’il voterait «Non» dans l'éventualité d'un référendum, mais cela n’a pas fait taire ses adversaires libéraux, qui remettent en doute son attachement à la fédération canadienne.


Depuis, l'on a modifié la constitution de la CAQ pour y préciser que le Québec doit se développer «à l’intérieur du Canada».