Question de mettre un peu de baume sur un printemps qui tarde à venir et une campagne électorale qui tarde à lever, je vous propose de lire ce zoo de mots que j’ai reçu dernièrement par courriel d’un ami, en vous mettant dans la peau d’un Québécois qui a rendez-vous avec une résidente d’Ottawa :
« Vous arrivez à votre premier rendez-vous, fier comme un paon et là…pas un chat! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse ne vous a pas posé un lapin. Vous êtes prêt à gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive!
Bon, vous vous dites que dix minutes plus tard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en fait aussi plate qu’une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Et vous, vous êtes fait comme un rat!
Vous êtes rouge comme une écrevisse mais vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez mais vous sautez du coq à l’âne et finissez par noyer le poisson. L’envie vous prend de pleurer comme un veau mais vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventez une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre. Ce n’est pas que vous êtes une poule mouillée mais vous ne voulez pas être le dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d’ours mal léché, il ne faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie. En fin de compte, à quoi vous aurait servi de vous regarder comme des chiens de faïence?
Après tout, si nous revenons à nos moutons…vous avez maintenant une faim de loup, l’envie de dormir comme un loir et surtout, d’autres chats à fouetter! »
*****
La démission d’Yvon Vallières à titre de président de l’Assemblée nationale démontre à quel point le climat est malsain dans notre Parlement! De toute façon, une telle sortie n’est pas surprenante si l’on considère le peu de moyens dont dispose le président pour maintenir à l’ordre cette tribu d’indiens qui s’amusent à lancer leurs flèches sur l’ennemi sans que le chef ne puisse les sanctionner autrement qu’en leur demandant de retirer leurs flèches du corps de l’adversaire tout en les rappelant à l’ordre!
Face au comportement des députés qui agissent souvent comme des poules en cage et un président démuni devant les gloussements des gallinacés, je ne vois pas d’autres solutions que de doter le responsable de l’ordre à l’Assemblée nationale d’outils lui permettant d’être efficace dans l’exercice de ses fonctions. Pour mettre fin à ces querelles de basse-cour, la Chambre de nos représentants devraient adopter des normes de comportement éthiques accompagnées de sanctions applicables envers ceux qui dérogent aux principes édictés. Ainsi, le chef de la tribu serait en mesure de maintenir l’autorité sur ses indiens!
Henri Marineau
Québec
Une bécasse qui vous pose un lapin
Fait comme un rat!
La tribu 1, le chef 0
Tribune libre
Henri Marineau2093 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Raymond Poulin Répondre
7 avril 2011Bref, comme régime de cheval c’est pas sorcier, mais ça prendrait un fin renard rusé comme un loir pour arriver à tenir les poules dans le poulailler sans que le loup n’envahisse la bergerie!
Archives de Vigile Répondre
7 avril 2011Assisté à l'Assemblée Nationale de Paris il y a 2 ou 3 ans. Tout intervenant, sauf le Premier ministre, ne disposait que de 2 (ou 3?) minutes pour s'exprimer. Après quoi, le micro coupait automatiquement et le triste sire qui insistait, parlait tout seul. Nous restait à nous, touristes, qu'à admirer sur le pupitre du président d'assemblée le bas-relief de La Renommée et sa Trompette, évoquée dans la chanson de Brassens...