Faillite des Productions des Trois-Pistoles : censure politique, soutient VLB

L'affaire du Caveau-Théâtre de Trois-Pistoles


François Lévesque - L'écrivain Victor-Lévy Beaulieu impute la faillite récente des Productions théâtrales des Trois-Pistoles à ce qu'il appelle une " censure politique ". Samedi, les Productions ont annoncé qu'elles déposaient leur bilan, mettant fin du même coup de façon précipitée aux représentations de la pièce La guerre des clochers, oeuvre de VLB mise en scène par Lorraine Pintal. Jusqu'à sa démission des Productions théâtrales des Trois-Pistoles en juin pour des raisons de santé, Victor-Lévy Beaulieu occupait la présidence de la compagnie. Représailles politiques ?
Interpellé par VLB dans un communiqué envoyé aux médias hier matin, le député de Rivière-du-Loup, Jean D'Amour, estime que le déficit accumulé par la production est dû à une mauvaise prévision de recettes, comme le rapportait Radio-Canada le 27 juillet dernier. Les recettes prévues auraient été calculées en tenant pour acquis que 150 personnes assisteraient à chaque représentation, alors qu'en moyenne, on parle davantage d'une soixantaine de spectateurs.
M. Beaulieu est d'un tout autre avis. Selon lui, cette faillite est une conséquence directe de la controverse récente ayant opposé le dramaturge, l'Échofête, la Ville de Trois-Pistoles et son maire Jean-Pierre Rioux. En effet, la survie de la compagnie aurait dépendu du versement de différentes subventions totalisant 37 500 $, lesquelles ne sont pas venues. Représailles politiques ? Cela semble être la thèse de VLB.
Rappel des faits
La décision de l'Échofête de Trois-Pistoles, en juillet, d'offrir parmi ses activités un atelier sur la désobéissance civile ainsi qu'une conférence animée par Gabriel Nadeau-Dubois de la CLASSE aurait suscité la grogne d'une partie de la population de Trois-Pistoles. " J'ai avisé les membres du Conseil présents lors d'une récente réunion des plaintes reçues des citoyens, et unanimement, pour eux, la tenue de ces ateliers n'avait pas sa place. Si les organisateurs de l'Échofête ont à coeur le respect de l'environnement, ils doivent l'avoir avant tout pour une partie de la population qui ne partage pas les mêmes valeurs et orientations politiques ", écrivait le 24 juillet dernier dans nos pages le maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux, en réponse à une lettre ouverte publiée par Victor-Lévy Beaulieu quatre jours plus tôt.
Dans la missive en question, l'écrivain, essayiste et homme de théâtre associait déjà la menace de la Ville de retirer son soutien financier à l'Échofête à " un cas inquiétant de censure politique ".
Dans les jours qui suivirent, les organisateurs de l'Échofête annulèrent la tenue de l'atelier sur la désobéissance civile, mais choisirent de maintenir la conférence de M. Nadeau-Dubois, à laquelle environ 200 personnes assistèrent. " En me montrant solidaire du festival Échofête et en accueillant Gabriel Nadeau-Dubois aux Trois-Pistoles, je m'attendais bien que je devrais en payer le prix, au risque d'y perdre ma réputation et ma crédibilité. Mais la liberté d'expression, que j'ai défendue toute ma vie, me tient à coeur plus que tout et c'est pour cela que j'ai livré une guerre (des clochers) à M. Jean-Pierre Rioux, maire des Trois-Pistoles ", écrivait hier M. Beaulieu dans un nouveau communiqué. " J'ai soupçonné dès le début que la tentative de censurer le représentant de la CLASSE ne venait pas seulement du maire des Trois-Pistoles, mais de plus haut ", avance-t-il en imputant à sa décision de soutenir la décision d'Échofête le refus subséquent du député D'Amour de verser un montant de 25 000 $ aux Productions théâtrales des Trois-Pistoles, soutenant par ailleurs que M. D'Amour s'était " engagé officiellement à leur attribuer [ce montant] dans le cadre des célébrations du vingtième anniversaire du Caveau-Théâtre ".
Victor-Lévy Beaulieu poursuit en expliquant que les Productions des Trois-Pistoles se sont vu refuser une autre subvention, de la Ville, cette fois-ci, d'un montant de 6000 $, qui leur avait pourtant été promise, allègue-t-il. Il en va de même pour le CLD de Trois-Pistoles, la SADC des Basques et la MRC des Basques et pour la somme de 6500 $ promise puis refusée, toujours selon M. Beaulieu, dans le cadre des célébrations du Caveau-Théâtre. Une aide conditionnelle de 10 000 $ proposée par un mécène aurait ainsi été perdue. Additionnées, ces sommes totalisant 47 500 $ auraient permis à la troupe de poursuivre ces activités, soutient-il en précisant agir en son seul nom.


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