Étatiser le capitalisme

Tribune libre

En réponse à un article de Nathalie ELGRABLY-LEVY du Journal de Montréal sous le titre « La crise du capitalisme », j’aimerais apporter certaines nuances à vos propos. Si on résume votre article vous dites que l’État est beaucoup trop présent et empêche en quelque sorte le capitalisme de s’exprimer pleinement. Permettez-moi d’aborder votre sujet sous un autre angle.
Quelle est la meilleure façon de contrôler les abuseurs d’un système qui n’arrive pas à s’auto-discipliner? L’expérience malheureusement nous démontre que seul l’État peut mettre des barrières aux abuseurs. Voici un exemple de dérapage du système capitalisme sans contrôle Les prix dans l’alimentation, le coût du logement, les prix de l’essence, le prix des médicaments ont explosés depuis dix ans. Sans contrôle les besoins de base comme manger, se loger, se soigner vont nous mener tout droit vers un gouffre si l’État n’exerce une pression et ne met pas un frein à ces augmentations totalement injustifiées. Le monde du divertissement est aussi sans contrôle et provoque des réactions budgétaires ayant des conséquences sur plusieurs aspects du comportement humain par rapport à son crédit. Le monde du hockey avec ses salaires faramineux amène des actions dans la population qui dépasse l’entendement. Le prix pour assister à un match de hockey est devenu si élevé que les amateurs dans leur quotidien vont jusqu’à demander dans leur convention collective des augmentations pouvant lui permettre d’assouvir son besoin d’achat de billets. Il s’en suit un effet domino qui affecte plusieurs pans de notre économie.
Pour ce qui concerne l’endettement, que fait le système capitaliste pour empêcher la facilité d’accès au crédit? Rien. Je n’ai absolument rien contre le capitalisme en autant que celui-ci puisse se contrôler du moins pour les besoins de base. Où serait le Québec si l’on n’avait pas étatisé l’Hydro-Québec? Rappelez-vous qu’à l’époque les compagnies d’électricité n’arrivaient à s’auto-discipliner et ne voulait pas donner des services d’électricité dans les régions éloignées. L’État a permis de corriger cette situation. Ne devrions-nous pas le faire avec les coûts des médicaments compte tenu de ce qui se passe dans le domaine pharmaceutique? Si c’est la seule façon de contrôler les abus financiers du capitalisme, je suis en faveur d’un contrôle étatique?
Pas vous?
Roger Kemp, Trois-Rivières

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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2 commentaires

  • Roger Kemp Répondre

    26 novembre 2010

    À monsieur Haché
    L'avantage de l'étatisme c'est qu'au moins les profits sont à nous et non qu'à une petite clique. Seulement avec le contrôle de l'exploitation de Old Harry, des profits avoisinnants 160G$ soit l'équivalent de notre dette. C'est pourquoi je suis tenant d'un étatisme sur les biens de base afin d'assurer à nos moins nantis tout les services auquel ils ont droit. J'essaie d'être le plus pragmatique possible pour le bien de la population. L'Hydro-Québec et la SAQ rapporte au minimum 2G$ à 3G$ à tous les ans. Ce qu'il faut contrôler dans nos entreprises d'état c'est les sommes versées aux dirigeants. Faut éviter le gaspillage.

  • Marcel Haché Répondre

    26 novembre 2010

    J’aime vos textes M. Kemp. Je crois être à gauche aussi.
    Je crois que vous prêtez à l’État des vertus qu’il n’a pas. Prenez, par exemple, tout le réseau des C.P.E. Fallait-il étatiser le gardiennage des enfants sous le prétexte que les C.P.E. ont un « projet éducatif », fallait-il transformer ceux et celles, surtout celles, qui pourvoyaient aux besoins des enfants en quasi-fonctionnaires ?
    Que pouvait-il bien résulter, ET QUI A RÉSULTÉ, de cette indéniable amélioration ? Des conventions collectives.
    Peu de gens le moindrement éclairés contestent les vertus de la syndicalisation et des conventions collectives. Mais êtes-vous si certain que les besoins originaux—des parents et des enfants—sont en tête de liste des pratiques quotidiennes des C.P.E.?
    Qu’en est-il de l’urgence dans la Santé concernant les besoins des usagers ? Ce n’est pas la gratuité qui guérit.
    C’est bien l’État ici qui s’adonne encore à la vente des vins et spiritueux. C’est bien l’État d’ici qui s’adonne maintenant au jeu, et récemment au jeu en ligne.
    Et vous parlez d’étatiser le capitalisme ? La réalité serait plutôt que le capitalisme réussit aussi bien, ou aussi mal, que l’étatisme.
    Et si la Gauche, la gauche-citoyenne en particulier, cessait de vouloir protéger partout et à tous propos les citoyens comme s’ils étaient des enfants ? Elle commencerait alors à être efficace, et ne traînerait pas à moins de 10% de l’électorat depuis 50 ans !