Essai sur le mot « chicane » dans le contexte de la fédération Québec-Canada

L’hypocrisie de l’Empire britannique suinterait des armoiries canadiennes

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Lutter sans relâche contre la mauvaise foi

Le nouveau lieutenant de Harper au Québec, le ministre Denis Lebel, ne veut pas de « chicanes inutiles et futiles ». Qui préfère la chicane au lieu d’une véritable négociation ? Les fédéralistes, autant conservateurs que libéraux, affectionnent l’utilisation routinière du mot « chicane » pour qualifier négativement le genre de relations inter-états entre le Québec et le Canada. Quels avantages les fédéralistes tirent-ils de ce paradigme ?
Sauf erreur, les fédéralistes du Canada sont les plus grands utilisateurs du mot « chicane » en matière de relations «coloniales» avec le Québec. Et cet usage opère instantanément sur les esprits québécois dans le sens souhaité par les fédéralistes: immobiliser, annihiler toute discussion possible de la part des Québécois.
Le mot chicane réfère à un non-lieu de négociation. Circulez, il n’y a rien à voir ! Il y a quelque chose de «colonial et pervers» dans cette stratégie de communication. Allons chers «sujets» du Québec: faites confiance à votre maître et guide qui n’a cesse de vouloir votre bien qui trône à Ottawa ! Dit autrement: chers sujets peu émancipés, à l’esprit tribal et refermé, (PET) remerciez votre Gouvernement central et éclairé qui sait ce qui vous convient.
Mais bon sens, c’est l’incommunicabilité consacrée, l’indignité et le cri de révolte. En réalité, c’est tout simplement la rencontre entre deux mentalités issues de cultures différentes, de valeurs différentes. Du fond de notre arrière-cuisine du Québec, (Jacques Ferron) nous reconnaissons qu’il y a un tsunami matérialiste puissant qui gomme les autres valeurs humaines qui sont légions mais qui disparaissent derrière le confort et l’indifférence (Denis Arcand) de l’abondance de produits à consommer.
S'il surgit une discussion, dis-je, une chicane en provenance du Québec, cela devient nuisible pour la tour d’ivoire du fédéralisme centralisateur d’Ottawa parce que cette discussion devient une contestation des «erreurs fédéralistes». Cela s’est encore vérifié dans les domaines récents du nucléaire (Gentilly-2) et du transport ferroviaire de matières dangereuses (Lac-Mégantic). La tour d’ivoire d’Ottawa n’est plus la tour de la paix... C’est une tour vacillante qui de l’impunité silencieuse passe à l’imputabilité dérangeante. Il y a des questions nombreuses auxquelles les pseudos autorités s’en-mêlent à ne pas répondre ou à répondre avec confusion parce que le bon sens ne trompe pas la population.
De la scène politique, nous passons à la scène domestique et psychologique du Québec.
Nous connaissons bien l’expression québécoise « pas de chicane dans ma cabane ». Autre situation connue: une famille où existe de la chicane prolongée pour ne pas dire perpétuelle est comme une malédiction qui empêche l’épanouissement d’une fratrie qui serait autrement bienfaisante.
L’idée de « chicane » au Québec est une notion psychologique « chargée-lourde-étouffante » qui de mon point de vue nécessite une vigile de tous les instants. La psycothérapie n’est pas à exclure tellement cette réalité perdure dans le décor québécois. Le handicap induit est une situation conflictuelle réelle ou imaginaire.
Le dictionnaire Larousse consulté définit le mot chicane ainsi dans son premier sens: « querelle de mauvaise foi ».
En matière de mauvaise foi, de géniteur de fourberies, il est rare que l’auteur le reconnaisse tel quel et accepte par conséquent de corriger sa mauvaise foi. Au contraire, la mauvaise foi relève de la stratégie planifiée ou d’un art instantané dans le but de vaincre l’autre, souvent qualifié d’adversaire. Le Québec a goûté à cette salade servie par Londres et par Ottawa depuis des siècles. N’oublions pas que le 150e anniversaire du Canada devrait être fêté en 2017. On s’y prépare déjà. Et nous ?
L’histoire nous a appris que des fonctionnaires du Conseil privé de Jean Chrétien, tel Chuck Guitté, ont reconnu que le référendum québécois du 30 octobre 1995 créait un état de guerre entre le Canada et le Québec et que tous les coups (coûts) étaient permis. Est-ce que le Québec avait déclaré la guerre au Canada ? Peut-être sans le dire textuellement, par intention. L’hypocrisie de l’Empire britannique suinterait des armoiries canadiennes, lègue royal estimé par Stephen Harper.
Dans le dossier Edward Snowden qui fait appel au 4e amendement de la Constitution des États-Unis, ce citoyen de moins de 30 ans dénonce aussi l’hypocrisie de son gouvernement qui ne respecte pas sa propre Constitution.
En conclusion, nous ne sommes pas près de voir cesser les manoeuvres hypocrites des États. L’utilisation du mot «chicane» chargé négativement par les représentants d’Ottawa n’est pas près de cesser car il immobilise l’interlocuteur québécois. La mauvaise foi du Canada-anglais est requise pour empêcher l’éclatement du Canada par la sécession du Québec. Les ministres Lebel, Paradis et compagnies sont de bons petits perroquets, bien nourris, qui répètent docilement la leçon apprise.
C’est à nous, les indignés, les éveilleurs de conscience du Québec de sonner toutes les cloches de notre pays pour négocier avec bonne foi mais conscients des artifices de l’interlocuteur Canada devant nous. Fierté et confiance en soi vont de pair et nos ennemis ne souhaitent pas le réveil du Québec dans le sens des nouvelles priorités de notre planète en danger. Profitons des quatre prochaines années. Si vis pacem, para bellum ! Si tu veux la paix, prépare la guerre !


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2013

    Des sujets valent-ils des "chicanes"? ou faut-il s'"aplatventrir" à chaque confrontation comme nous, les Québécois, l'avons bien appris en "présentant l'autre joue" et en s'écrasant?
    OUI, IL Y A DES SUJETS QUI VALENT DE VRAIES "CHICANES": défendre ses valeurs, défendre son butin, changer de bottines quand elles sont trop petites et nous blessent les pieds, quand on est assez adulte pour se prendre en main, prendre en main sa propre vie. QUOI QU'ON NOUS DISE POUR NOUS AMADOUER OU NOUS RIDICULISER.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2013

    On m'a déjà conseillé il y a longtemps, de ne plus lire, ni écouter tant la radio que la télé, et rester dans le calme afin de laisser refroidir les idées.
    J'ai appris il n'y a pas longtemps que l'on ne peut écouter plus de vingt minutes tant il y a d'informations et surtout d'annonce matraque dans tous les postes de radio, de télé. Alor je la ferme. Et de fait ma télé est fermée
    J'ai pas de temps à perdre avec les bouffons d'Ottawa
    rg
    Mais je me fais un devoir de lire Vigile maudit qu'on y trouve de la lecture instructive et intelligente et respecteuse de nous MERCI !

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2013

    Parlons-en de chicane. Penser est le propre de l'homme.
    Je pense qu’en Europe (du moins dans l’Europe de culture latine) on aime mieux discuter qu’ici au Québec.
    Ici, dès que l’on discute, les gens considèrent cela comme des chicanes. Vieil héritage du colonialisme, de la chape de plomb du clergé sur le peuple autrefois, du “crois ou meurs”, de l’obéissance aveugle aux dogmes de toute sorte ?
    Pour moi, le rejet de la discussion cela démontre l’anémie du sens critique, et à la limite, l’anémie du jugement.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juillet 2013

    Pour éteindre les chicanes, la cuisine d’Ottawa sert un plat provenant d’une recette bien connue.
    Avez-vous déjà entendu parler du phénomène de la grenouille et l’eau bouillante ?

    C’est tout simple.
    Placez une grenouille vivante dans une casserole d’eau bouillante et elle va sauter en dehors tellement vite que vous risquez de la recevoir dans la figure.

    Par contre, si vous la placez dans une casserole d’eau froide et que vous portez l’eau à ébullition progressivement, elle ne s’apercevra de rien et elle se laissera mourir.
    Pour tous les nationalistes du Québec, le rapprochement avec la grenouille et l’eau bouillante est aussi clair qu’un nez dans le visage des Québécois.

    »Même si l’eau est de plus en plus chaude, le Québec reste assis confortablement au fond de la casserole«.
    Pour bien saisir le phénomène, La grenouille et l’eau bouillante, par Guillaume S. Leduc
    http://lesanalystes.wordpress.com/2010/03/08/la-grenouille-et-leau-bouillante/

  • Jean-Pierre Bonhomme Répondre

    24 juillet 2013

    Votre texte est vraiment lucide et me paraît être d'une grande utilité. Bravo.
    J.-P. Bonhomme

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juillet 2013

    Vite de même...
    À brûle pourpoint...
    Quand on se faisait chicaner enfant...
    Auriez-vous osé être effronté?
    Ben c'est ça...
    J'peux-tu te dire... que la claque... non-seulement ils la mérite... mais... y'en a un voyage en "Back Order".
    Au moins... s'ils discouraient en hommes.
    Ma fille de 11 ans a plus de flegme devant l'adversité et ses erreurs de parcours... que ces hommes, dit, mature.
    Il fut bon de vous lire...
    À quoi bon conserver l'honneur d'un pays... si tous ce qui vit dedans... en est dépourvu?
    C'est ça manquer de maturité.