Erin O’Toole tend la main au Québec

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« À court terme, un gouvernement conservateur minoritaire soutenu par le Bloc redonnerait au gouvernement Legault une dynamique favorable à l’autonomie québécoise »


Ce qui semblait improbable en début de campagne est devenu depuis quelques jours une possibilité tout à fait sérieuse : le Parti conservateur pourrait former le prochain gouvernement


On le voit à la manière dont les libéraux viennent de ressortir leur habituelle machine à faire peur pour le diaboliser. Erin O’Toole serait le vernis civilisé d’un parti profondément régressif, peuplé de réactionnaires bornés hostiles aux femmes et se saoulant chaque soir à grandes lampées de pétrole albertain.


Diabolisation


Comment ne pas être fasciné par la logique du deux poids, deux mesures qui entoure ce parti ? 


On trouve effectivement une aile « radicale » au Parti conservateur. Mais on en trouve une aussi au NPD et au Parti libéral. 


Pourquoi ne s’intéresse-t-on jamais sérieusement à la gauche woke au sein du NPD ? 


Pourquoi ne s’intéresse-t-on pas aux communautaristes religieux qui sont comme des poissons dans l’eau au sein du Parti libéral ? Pourquoi ne s’intéresse-t-on pas au fanatisme anti-québécois de plusieurs députés libéraux du Québec même ? 


Pourquoi ne se demande-t-on pas dans quelle mesure la gauche woke brûleuse de livres représentée par l’apparatchik libéral Suzy Kies est représentative d’une tendance lourde au sein du PLC ?


Cela dit, il importe maintenant de se demander ce que représente le Parti conservateur d’un point de vue québécois. 


Erin O’Toole invite les nationalistes québécois à le rejoindre, et à faire avec lui le beau risque d’un gouvernement conservateur. 


Est-il crédible ? 


Tout dépend de ce que l’on entend par là. Erin O’Toole entend accorder davantage de pouvoirs au Québec en matière d’immigration. Ce n’est pas un détail, même si c’est insuffisant, car il faudrait à terme transmettre l’essentiel des pouvoirs en la matière pour assurer de manière minimale notre survie collective. 


Il promet aussi de ne pas contester la loi 21, mais ne remettra pas en question le programme de contestation judiciaire qui permet et permettra de mener une guérilla judiciaire contre elle. Autrement dit, Erin O’Toole tend la main au Québec, mais ne la tend qu’à moitié. 


On comprend néanmoins certains nationalistes autonomistes d’être tentés par les conservateurs. Leur préférence n’est pas déshonorante. Car un gouvernement conservateur serait infiniment moins toxique qu’un gouvernement libéral pour le Québec. Le multiculturalisme canadien est déjà délirant en lui-même, mais Justin Trudeau l’a poussé jusqu’à l’extrême délire.








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Nationalistes


On comprend aussi le désir d’en finir avec son règne ultra-centralisateur. 


Il ne faut toutefois pas se faire d’illusion. Quelle que soit la couleur du gouvernement fédéral, le poids du Québec est appelé à régresser dans le Canada, et même les plus grands discours sur le respect de la nation québécoise ne réussiront pas à faire oublier que notre peuple y est condamné à la marginalisation, puis à l’extinction démographique. Le Canada nous condamne structurellement à la minorisation, la folklorisation, puis la disparition.


Mais on y revient : à court terme, un gouvernement conservateur minoritaire soutenu par le Bloc redonnerait au gouvernement Legault une dynamique favorable à l’autonomie québécoise. Ce n’est pas rien.











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