La situation s'est calmée un peu aux abords du chemin Roxham, selon le président national du Syndicat des Douanes et de l'Immigration, Jean-Pierre Fortin. Alors que le gouvernement du Québec prévoyait 400 migrants par jour durant l'été, on en dénombre plutôt une quarantaine.
Ce changement de situation serait attribuable à la pression exercée par Ottawa sur les États-Unis pour qu'ils accordent avec parcimonie des visas de touriste aux étrangers. Jean-Pierre Fortin reste toutefois prudent, car il craint une explosion des demandes d'asile en août, comme ce fut le cas l'an dernier. Et si une telle chose se produit, l'Agence des services frontaliers risque de manquer de personnel, selon le président du syndicat.
Malgré la baisse d'affluence des migrants illégaux, la crise n'est toujours pas résorbée. Du 1er janvier au 31 mai, 9 481 demandeurs d'asile avaient franchi illégalement la frontière canadienne. Cette crise s'est d'ailleurs transportée en Ontario. À Toronto, les migrants illégaux occupent plus de 40 % de l'espace d'hébergement d'urgence. Environ 800 d'entre eux dorment dans les dortoirs des collèges à quelques semaines du retour des étudiants.
Le maire de Toronto, John Tory, a déclaré que son administration avait dépensé plus de 64 millions de dollars pour héberger les demandeurs d'asile cette année, alors qu'Ottawa n'a offert que 11 millions pour l'ensemble de l'Ontario.