Affaire XX

En réponse à votre mise en demeure du 13 décembre

Chronique de Richard Le Hir

Courrier électronique

SOUS TOUTES RÉSERVES

Le 21 décembre 2010


Me James Woods
_ 2000, av. McGill College
_ Bureau 1700
_ Montréal, Québec
_ H3A 3H3

Votre dossier 4932-6


Me Woods,

En réponse à votre mise en demeure du 13 décembre, je tiens à vous faire part de ce qui suit :

1. Votre mise en demeure m'est signifiée en mon nom personnel et au nom de Vigile. Comme je n'ai aucun lien de droit avec Vigile et que je n'entretiens aucun rapport personnel avec ses animateurs, vous devrez vous adresser directement à Vigile pour leur signifier votre mise en demeure en ce qui les concerne.

2. Vigile est un site destiné aux indépendantistes et fréquenté essentiellement par ceux-ci. Lorsque j'écrit un texte pour Vigile, c'est à ceux-ci que je m'adresse. Le caractère très limité de celle clientèle est illustré par le fait que le texte de l'article que votre client me reproche d'avoir écrit n'a attiré que 893 lecteurs en date d'aujourd'hui alors que le premier article de cette série en a attiré 1352, le troisième 1038 alors qu'il est de date plus récente, et le quatrième, encore plus récent (7 décembre), n'a attiré que 703 lecteurs.

3. De plus, par le simple jeu du passage du temps limite d'affichage, le texte qui traite de votre client a été envoyé aux archives et ne risque pas de se qualifier pour un affichage plus long, n'ayant pas réussi à intéresser un nombre suffisant de lecteurs.

4. Les textes les plus lus dans une année peuvent attirer dans les 5000 lecteurs. C'est le cas d'un texte que j'ai écrit en début d'année (24 février). J'ai d'ailleurs écrit au cous de l'année près de 160 textes.

5. Vigile n'est donc pas un moyen de communication de masse et est loin de rivaliser sur le plan de l'audience avec des quotidiens comme La Presse, le Journal de Montréal, The Gazette et le Devoir ou même avec des journaux de quartier. Ce site se situe plutôt dans la catégorie des lettres d'information confidentielles.

6. Compte tenu du caractère très particulier du lectorat auquel il s'adresse, les chances que ce texte ait pu causer quelque dommage à votre client sont infinitésimales, voire même inexistantes.

7. Au surplus, si j'avais eu l'intention de faire du sensationnalisme comme vous l'affirmez, et avec l'expérience de mes 30 ans de métier dans le domaine des communications et des affaires publiques, j'aurais choisi un tout autre médium.

8. Les références que j'ai utilisées sont toutes du domaine public. Je n'y suis pour rien si les apparences jouent contre votre client du fait de ses activités passées.

9. La rétractation que vous me demandez de signer contient des affirmations que je ne suis pas du tout en mesure de faire, ne disposant pas de la connaissance nécessaire des faits.

10. Il va de soi que si votre client décidait de poser des gestes qui auraient pour effet de donner à mon texte un retentissement plus grand qu'il n'en a eu à ce jour, il se trouverait à devenir l'artisan de son propre malheur (Volenti non fit injuria) et ne pourrait donc m'opposer les dommages résultant de ses actions.

Dans ces conditions, je réserve ma décision sur votre mise en demeure jusqu'à ce que Vigile ait été valablement signifiée et que je puisse communiquer avec ses animateurs auxquels je n'ai d'ailleurs jamais parlé, mes textes étant transmis de manière électronique, pour décider s'il y a lieu pour nous de prendre une position commune, soit de donner suite à votre demande en tout ou en partie, soit de ne pas le faire.

Par ailleurs, afin d'assurer ma protection personnelle et celle de mes proches, j'ai l'intention de communiquer aux autorités policières concernées le contenu de votre lettre et de ma réponse.



Richard Le Hir








Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé