Mihai Claudiu Cristea, rédacteur en chef du magazine Les immigrants de la capitale, a été mandaté par les Birmanes pour expliquer leur décision de renoncer au niqab à Québec. Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve
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Frédéric Denoncourt - (Québec) Les trois femmes d'origine birmane nouvellement arrivées à Québec et qui portent le niqab ont fait savoir vendredi qu'elles cesseraient de le faire.
Selon Mihai Claudiu Cristea, rédacteur en chef du magazine Les immigrants de la capitale, c'est la médiatisation de l'incident de juillet, quand Majida Begum, 20 ans, a été invitée à descendre d'un autobus du Réseau de transport de la Capitale parce qu'elle refusait de dévoiler son visage, qui a convaincu les Birmanes de délaisser le niqab, mal vu au Québec selon elles. «Les filles ne sont pas insensibles à tout ce qui est arrivé. Vendredi, elles me disaient : ?À Québec pas de niqab, en Birmanie, oui», dit le journaliste, qui avait été mandaté par les Birmanes pour expliquer leur décision.
André-Philippe Côté, Le Soleil 11 octobre 2009
Il faut dire que les immigrantes devaient déjà se conformer aux règles en vigueur au Cégep de Sainte-Foy où elles suivent des cours de francisation et où le port du niqab n'est pas toléré durant les cours. Désireuses de bien s'intégrer, les femmes se seraient pliées de bonne grâce aux exigences de l'institution. «Au début des cours, la direction a eu une discussion très claire à ce sujet avec les filles. Les enseignants ont passé le message que, durant les cours de francisation, il n'était pas question de porter le niqab en classe. Et les filles ont compris tout de suite. En 24 heures, il n'était plus là. Même si dans les premiers jours à la pause, elles avaient tendance à se recouvrir», poursuit M. Cristea.
Les Birmanes ont affirmé qu'elles se rabattraient sur le voile et le foulard à l'avenir. «La décision d'abandonner le niqab en fut une collective, pas seulement de la fille impliquée dans l'incident. Ces filles-là ont compris que la réalité du Québec est différente de celle de leur pays», indique M. Cristea.
Environ 150 Birmanes vivent à Québec. Trois d'entre elles seulement avaient choisi de porter le niqab, ce voile qui recouvre entièrement le visage, à l'exception des yeux.
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À visage découvert dans les autobus
le porte-parole du RTC a indiqué que son organisation allait mettre de l'avant une démarche d'exception pour les gens qui pourraient refuser de montrer leur visage aux chauffeurs, mais uniquement pour des motifs humanitaires. Dans ces cas d'exception, le carte ne serait pas munie de la photo de l'utilisateur. Photothèque La Presse
Matthieu Boivin Le Soleil - (Québec) N'en déplaise aux quelques femmes de Québec qui portent le niqab, aucune d'entre elles ne pourra entrer dans des autobus du Réseau de transport de la Capitale (RTC) sans dévoiler son visage au chauffeur, si elle souhaite profiter des rabais reliés à sa carte privilège.
«Aucun motif religieux ne permettra à un utilisateur d'une carte privilège de cacher son visage au chauffeur quand il entre dans un autobus du RTC, a expliqué Claude Lévesque, porte-parole du RTC. Le chauffeur doit vérifier si le visage correspond à la photo sur la carte.»
Les cartes privilège sont munies de la photo de son utilisateur et permettent aux étudiants et aux personnes de plus de 65 ans d'utiliser le transport en commun à coûts réduits. Les personnes qui paient le tarif régulier mensuel ne sont pas obligées de montrer leur visage au chauffeur, car il n'y a pas de photo sur leur carte Opus.
Cette position ferme du RTC fait suite à un incident qui s'est produit en juillet, quand une jeune Birmane au visage voilé par un niqab a été expulsée par un chauffeur du RTC quand elle a refusé de lui montrer son visage. Le niqab est un voile qui masque tout le visage, à l'exception des yeux.
En signe de soutien, deux autres femmes qui portaient le niqab sont également sorties de l'autobus. Toutes sont immédiatement allées au Centre multiethnique de Québec, qui a aidé quelque 200 réfugiés de Birmanie à s'installer à Québec à leur arrivée dans la région, à la fin de 2008, afin de se plaindre de ce traitement qu'elles jugeaient discriminatoire.
La directrice du Centre multiethnique de Québec, Dominique Lachance, a confirmé cette histoire qui a été publiée mercredi dans le Journal de Québec. Selon elle, seulement trois des femmes originaires de Birmanie qui viennent d'immigrer à Québec porteraient le niqab. Les autres femmes portent le voile, mais se promènent dans le public le visage à découvert.
Selon Mme Lachance, la jeune femme n'aurait pas apprécié la demande du chauffeur, car il savait qui elle était. Elle emprunterait souvent ce parcours d'autobus et connaîtrait le chauffeur.
Par l'intermédiaire de Mme Lachance, Le Soleil a tenté d'obtenir, en fin d'après-midi mercredi, une entrevue avec la jeune femme qui a été expulsée, mais elle a refusé. Une plainte a été faite au RTC, mais comme elle manquait de précision, aucune enquête n'a pu aboutir.
Pour sa part, le porte-parole du RTC a indiqué que son organisation allait mettre de l'avant une démarche d'exception pour les gens qui pourraient refuser de montrer leur visage aux chauffeurs, mais uniquement pour des motifs humanitaires. Dans ces cas d'exception, le carte ne serait pas munie de la photo de l'utilisateur.
«Si une personne a été brûlée gravement au visage ou si elle présente une grave malformation, elle pourrait bénéficier d'une photo de dérogation, explique M. Lévesque. Il faudrait que la personne se présente dans nos bureaux et elle devrait montrer son visage à deux de nos employés avant la préparation de sa carte. Ce principe de la photo de dérogation sera présenté à notre conseil d'administration le 28 octobre. Le conseil devra approuver cette résolution avant qu'on puisse aller de l'avant.»
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Les mille visages du voile
Le terme burqa, dont on entend parler à l'occasion, désigne un survêtement très ample qui recouvre la femme de la tête aux pieds. Archives La Presse Canadienne
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Jean-François Cliche - (Québec) Foulard? Niqab? Burqa? Chaque fois qu'il refait surface, le débat sur le port du voile ramène ces mots à l'avant-scène, sans que l'on sache trop ce qu'ils signifient.
Ces variations sur le thème du voile proviennent de la même «prescription» religieuse qui veut que les musulmans fassent preuve de modestie dans leurs choix vestimentaires.
Fait intéressant, écrit la spécialiste américaine de l'Islam Sahar Amer dans son texte Uncovering the Meaning of the Veil in Islam, le Coran n'ordonne pas explicitement le port du voile par les femmes. Le terme hijab, «voile», y apparaît cinq fois, mais souvent de façon métaphorique. En une seule occasion est-il utilisé pour désigner un morceau de vêtement - et encore, il fait alors référence aux «épouses du Prophète», pas aux femmes en général. Quelques autres passages du Coran recommandent que les femmes cachent «leurs atours» et qu'elles «serrent sur elles leurs voiles» afin d'éviter d'être «offensées», mais sans définir de quoi elles doivent se couvrir.
Il y a donc eu, d'une tradition à l'autre, plusieurs manières différentes de se voiler. Le port du simple foulard, qui ne couvre que les cheveux est la façon la plus répandue. Ainsi, le niqab, comme celui que portait la femme qui a été expulsée d'un autobus du RTC, va un peu plus loin en recouvrant tout le visage (sauf les yeux) en plus des cheveux. Le terme burqa, dont on entend aussi parler à l'occasion, désigne quant à lui un survêtement très ample qui recouvre la femme de la tête aux pieds.
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Une femme portant le niqab expulsée d'un autobus du RTC
Le niqab est un voile qui cache tout le visage sauf les yeux. Archives AP
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La Presse Canadienne - Une femme portant le niqab, un voile qui cache tout le visage sauf les yeux, a été expulsée en juillet d'un autobus du Réseau de transport de la Capitale (RTC), à Québec, parce qu'elle refusait de montrer son visage au chauffeur. Une plainte a été logée à l'entreprise.
L'affaire vient d'être partiellement révélée dans une publication indépendante, Les Immigrants de la Capitale.
D'après ce qu'a appris le Centre multiethnique de Québec, le chauffeur connaissait la fille en question parce qu'elle emprunte régulièrement son circuit, mais un jour, il aurait insisté pour voir son visage pour savoir s'il correspondait à la photo sur sa carte.
La jeune femme a apparemment refusé et quitté l'autobus suivie de deux de ses proches qui portaient elles aussi le niqab et qui lui ont été solidaires. Les femmes se sont dites insultées, ridiculisées, lésées et discriminées.
Pour sa part, le Journal de Québec a appris que le refus de la dame de montrer son visage était aussi motivé par une malformation congénitale au visage.
Claude Lévesque, porte-parole du RTC, a dit que l'affaire était prise très au sérieux mais que la plainte était incomplète car elle ne comporte pas le numéro du circuit sur lequel l'incident a eu lieu.
Le RTC envisage la création d'une photo de dérogation qui permettrait à ceux qui font la demande de ne pas avoir de photo sur la carte. La demande serait applicable uniquement pour les cas de malformations ou de grandes brûlures; il n'y aurait donc pas d'accommodement lié à la religion.
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