Élections Québec 2018: pour Jean-François Lisée, seul le PQ peut incarner le réel changement

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Lisée s'attaque au programme économique néolibéral de la CAQ

Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, met en garde les électeurs pour le 1er octobre: ne troquez pas l'austérité libérale que vous avez détestée pour l'austérité caquiste, a-t-il déclaré en lançant sa campagne jeudi.


Seule sa formation politique peut incarner le réel changement, a-t-il fait valoir sur le bord du Richelieu, à Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie, dans la circonscription de Borduas qui est détenue par la Coalition avenir Québec (CAQ).


Il offre comme preuve les transfuges passés du Parti libéral à la CAQ, comme l'ex-ministre Marguerite Blais, mais aussi le cas inverse, tout récent, de Gertrude Bourdon, pressentie par la formation caquiste, mais qui s'est finalement jointe aux libéraux. Il a aussi évoqué Dominique Anglade, ancienne présidente de la CAQ devenue ministre libérale.


C'est quoi la différence entre la CAQ et les libéraux? "Je la vois de moins en moins", a dit M. Lisée.


Le chef des péquistes a aussi dépeint la CAQ comme un parti de droite. En répondant à une question, il a relevé que certains membres influents de l'équipe de François Legault avaient travaillé avec l'ancien premier ministre conservateur fédéral Stephen Harper. Il a évoqué Éric Girard - candidat conservateur à Montréal en 2015 pour l'élection fédérale - pressenti pour être le ministre des Finances de la formation caquiste, et Catherine Loubier, une ancienne conseillère de Stephen Harper, qui doit, selon La Presse, assurer la transition si la CAQ l'emporte le 1er octobre.


"Si vous vouliez vous débarrasser de Stephen Harper en 2015, vous ne voulez pas élire François Legault", a-t-il tranché, jeudi.


Accompagné de la vice-chef Véronique Hivon pour ce Jour 1 de la campagne, et flanqué de plusieurs candidats pour le lancement, le chef a déclaré que le Parti libéral avait affaibli les services aux citoyens et créé "de la misère humaine".


"Les libéraux font semblant qu'il n'y a eu aucune coupure. Personne ne les croit. Les caquistes font semblant qu'ils peuvent couper les taxes sans couper les services. Personne ne devrait les croire.


"Car si vous avez détesté l'austérité libérale, vous allez détester l'austérité caquiste", a lancé M. Lisée.


Le Parti québécois vous propose la crédibilité, a poursuivi la vice-chef. Et cela, dans les propositions du parti, mais aussi dans la façon de faire campagne, a ajouté Mme Hivon.


"Nos gens sont là par conviction", a-t-elle poursuivi, ce qui a suscité un commentaire de M. Lisée: "On voit pas ça partout, hein", en faisant référence au changement de cap de Mme Bourdon. Les péquistes semblent ainsi vouloir mettre de l'avant que caquistes ou libéraux, c'est blanc bonnet et bonnet blanc.


Ils ont d'ailleurs exploité ce thème tout au long de la journée, notamment lors d'un arrêt à Mascouche, en discutant avec des candidats devant les caméras de télé.




LA PRESSE CANADIENNE/PAUL CHIASSON


Jean-François Lisée passera beaucoup de temps dans cet autobus au cours des 39 prochains jours.



Sous la gouverne de Jean-François Lisée, le PQ veut aussi rapatrier les "souverainistes égarés", qui auraient été séduits par le chef caquiste François Legault.


Il a tourné le dos à tous les souverainistes du Québec, juge M. Lisée. Le chef de la CAQ voterait "non" lors d'un référendum sur la souveraineté, et d'ailleurs, il ne veut même plus en entendre parler.


"Dans la course à qui est le plus fédéraliste entre Philippe Couillard (le chef libéral) et François Legault, François Legault a gagné", tranche le chef du PQ.


Avec un gouvernement péquiste, il n'y aura pas de référendum sur la souveraineté dans un premier mandat, a-t-il pris soin de répéter jeudi, mais les quatre prochaines années seront utiles pour préparer sa réussite.


Le PQ en mode «offensif»


Le PQ a aussi voulu montrer que, bien que donné troisième dans les sondages, il n'a pas froid aux yeux. Lors de ce lancement de campagne, il a choisi de se rendre dans des circonscriptions toutes détenues par ses adversaires politiques.


"On est seulement dans des comtés qu'on veut prendre. Toute la journée d'aujourd'hui, toute la journée de demain", a dit M. Lisée.


Nos objectifs? "Gagner", a répondu tout de go Jean-François Lisée. "Parce que ne pas gagner, c'est remettre les clés du Québec aux libéraux qui ont déjà beaucoup déçu ou à la CAQ qui s'apprête à décevoir les Québécois en leur disant des choses qui ne tiennent pas debout."


Après Borduas, la caravane péquiste s'est rendue dans la nouvelle circonscription montréalaise de Maurice-Richard (anciennement appelée Crémazie) pour y visiter une boutique de biscuits, puis à Mascouche dans la région de Lanaudière, dans la circonscription de Masson.


Le chef Lisée et son entourage participeront aussi en fin de journée à un rassemblement électoral dans la circonscription de Prévost, dans les Laurentides. Le Parti québécois présente Paul Saint-Pierre Plamondon, qui y affrontera la candidate de la CAQ, Marguerite Blais.