DSK : pour en finir avec la sacralisation des plaignantes...

Tribune libre

Il arrive des moments où l’on ne peut échapper à son destin. Ce matin, je m’étais levé avec le projet de me livrer avec délices aux premiers moments de farniente de mes vacances. Voilà qu’un lecteur d’outre-Atlantique écrit pour me demander mon point de vue sur l’affaire DSK, sur laquelle je rumine depuis hier, quand l’ancien directeur du FMI, accusé d’agression sexuelle sur une femme de chambre, s’est vu relâché sans caution. Comment résister à l’envie d’aborder cette question passionnante et ses enjeux, qui vont bien au-delà de la sphère politique et de Dominique Strauss-Kahn lui-même ? J’en profite pour remercier ce lecteur de m’avoir obligé à devancer mes projets de chronique. Voici donc ma réponse à sa question.
Comme je viens tout juste ce matin de recevoir un dossier exhaustif sur l'affaire DSK, je vous le mets en lien ci-bas. Pour avoir suivi avec intérêt cette affaire, vu les enjeux mis en cause, soit le (non) respect de la présomption d’innocence et la sacralisation de la parole des plaignantes, il m’était impossible de rester indifférent à l’issue, désormais probable, de cette saga, soit l’abandon pur et simple des charges.
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De notre côté de l’Atlantique, la couverture médiatique s’est surtout concentrée sur les enjeux judiciaires et éthiques, la condition féminine et les risques de harcèlement et d’agressions des femmes de chambre, malgré tout plausibles et réels, l’aspect strictement politique ayant été nettement mieux couvert dans votre pays, pour des raisons évidentes. À ce chapitre, je suis sûr que c’est vous qui pourriez m’en apprendre.
Depuis des années, les fausses allégations demeurent l’un de mes chevaux de bataille (voir autre lien ci-bas). L’affaire DSK s’inscrit dans une longue suite de bavures policières et judiciaires qui démontrent les effets pervers du féminisme d’État, déviance caractéristique de toute société occidentale, que l’on parle de votre pays (la nouvelle politique sur la violence conjugale psychologique dont les hommes sont considérés comme les seuls auteurs en est une preuve patente), la Belgique, la Suisse, la Suède, la Grande-Bretagne (où sont nés les Fathers 4 Justice), le Canada, les États-Unis, et j’en passe.
http://olivierkaestle.blogspot.com/2009/12/de-veritables-fausses-allegations.html
Un édifice lézardé
Comme vous pouvez le constater, on n’est pas sorti de l’auberge, bien que ce féminisme déviant prenne de plus en plus l’aspect d’un édifice dont les lézardes s’accentuent peu à peu, au point que l’implosion demeure peut-être plus imminente qu’on ne le pense. Mais attention, telle une bête sauvage blessée et traquée, ce lobby (on ne peut plus parler ici de mouvement, dans une perspective de changement social) infligera certainement ses coups les plus violents, les plus vicieux, aux « hérétiques » de plus en plus nombreux qui osent remettre en cause ses diktats. Elle vendra donc chèrement sa peau, ce qui est normal quand on vit aussi grassement de l’argent du contribuable.
C’est dans cette perspective que l’affaire DSK prend une dimension particulière, qui outrepasse la sphère des enjeux politiques, à mon sens, reléguée à l’arrière-plan, sauf en France, sans pour autant tomber dans un angle mort médiatique. Vu son retentissement planétaire, cette saga remet en cause de façon spectaculaire le principe de la sacralisation de la parole des plaignantes, la négation de la présomption d’innocence et met en lumière l’incompétence policière et juridique qui, trop souvent, en résultent. À ces errances, on pourrait ajouter la bassesse des médias, si prompts à crucifier en première page un homme accusé, pour ne mentionner son acquittement qu’en page 24 et encore, en entrefilet.
Ici au Québec, nous ne sommes pas en reste avec les États-Unis et les autres pays occidentaux, dont la France, quant à ces dérives. Apparemment, la terrible affaire d’Outreau, celle de Virginia Madeira et la déroute totale de Ségolène Royal lors de sa chasse aux pédophiles enseignants, entraînant un taux de fausses allégations de l’ordre de 73 %, n’ont pas servi de leçon à nos décideurs.
Il faut rétablir la présomption d'innocence !
Une intervenante de nos centres jeunesse m’affirmait récemment qu’elle avait reçu pour directive formelle, si un jeune lui rapportait une agression, de prendre inconditionnellement fait et cause pour lui. Par le fait d’enlever tout pouvoir discrétionnaire à cette femme par ailleurs juste et compétente, une telle mesure bafoue encore une fois sans vergogne la présomption d’innocence. Et ça, c’est sans compter les ravages du syndrome d’aliénation parentale, dont les féministes radicales nient avec rage jusqu’à l’existence, comme elles le font pour les fausses allégations d’agressions sexuelles ou de violence conjugales.
Sachez, Monsieur, qu’ici au Québec, sévit depuis des années la politique dite d’intervention en violence conjugale, mise en œuvre d’après une statistique mensongère à l’effet que 300 000 femmes, mariées ou en union de fait, y étaient chroniquement battues chaque année, chiffre dont son auteure, Linda MacLeod a reconnu la fausseté en 1994.
Comme l’a dénoncé avec brio l’équipe de l’Après-Rupture, il aura fallu, pour arriver à ce chiffre himalayen, correspondant au « une femme sur dix » de MacLeod, recenser, au sein d’une population qui comptait en 1984 six millions de Québécois, un dixième des quelque trois millions de Québécoises, soit 300 000 femmes, peu importe leur âge ou leur statut civil ! Selon une étude gouvernementale, près de 10 000 hommes sont arrêtés sans motif, en vertu de la politique d’intervention, puis relâchés le lendemain, sans que leurs conjointes accusatrices ne soient le moins du monde inquiétées.
Peut-être un tournant
Je vous donne peut-être l’impression de m’écarter du sujet, mais je crois qu’il n’en est rien. Le fait qu’un homme de l’importance de DSK ait vu sa carrière et ses ambitions présidentielles compromises fait réaliser à quel point nul homme n’est à l’abri de certaines femmes sans scrupules, qu’elles soient vindicatives, cupides ou mythomanes. Ici même, un auteur à succès de littérature enfantine, Maxime Roussy, a vu son existence et sa carrière compromises par la seule plainte d’une admiratrice. Aussitôt, les médias ont pris le parti de la gamine de 16 ans et le pauvre homme a vu sa page Facebook à ce point submergée d’injures qu’il a dû la fermer.
Encore récemment, Claude Bilodeau, un homme sans histoires ni reproches, surnommé par les médias « le monstre au Cellophane », puisque son accusatrice avait affirmé qu’il l’avait momifiée avec cette pellicule, a été acquitté, devant la preuve accablante prouvant les mensonges de la femme. Pire encore, le cas d’Henri Fournier, ce prof d’éducation physique, accusé par pas moins de 19 étudiantes. Dix-neuf accusatrices, 19 menteuses ! L’homme a été acquitté et a tenté de reprendre son travail aussi normalement que possible, croisant au passage l’une ou l’autre des intrigantes qui ont failli causer sa perte, quant à elles nullement incommodées et encore moins punies. Je pourrais vous citer les cas de Michel Dumont, bientôt porté au grand écran, de Harold Bouchard.

Voilà pourquoi l’affaire DSK me fascine : elle pourrait représenter un tournant dans la reconnaissance d’un problématique dont il demeure à ce jour incompréhensible qu’elle n’ait pas encore entraîné de correctifs qui s’imposent.
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2 commentaires

  • Olivier Kaestlé Répondre

    3 juillet 2011

    J'aurais été d'accord avec l'essentiel de votre commentaire il y a deux décennies, mais aujourd'hui non. DSK a été littéralement crucifié sur la place publique, par la justice, qui l'a arrêté comme un vulgaire criminel, par les médias, qui l'ont déclaré coupable avant procès, par les féministes radicales et enfin, plus grave encore, par la population américaine, l'opinion française ayant été plus partagée.
    Nul doute que la réputation de l'accusé de vieux satyre ne plaide pas en sa faveur, mais entre ce type d'individu et un agresseur sexuel, il existe une marge que le système policier et judiciaire doit reconnaître et respecter. La directrice responsable de l'arrestation, réputée impitoyable, a remis sa démission. Pourquoi ? Dès que je lis "impoitoyable", je crois comprendre "ennemie de la présomption d'innocence" et pour en revenir à votre intervention, je ne crois pas qu'une telle attitude, très pro-femme, puisse à moyen ou à long terme servir les intérêts des victimes.
    On invoquera alors, si l'acquittement est prononcé, DSK, comme on invoque déjà Outreau, ,la chasse aux sorcières de Ségolène Royal, ou, au Québec, Dumont, Fournier, Halde ou Bouchard, tous victimes d'un système où la présomption d'innocence a été honteusement bafouée.
    Je n'arrive pas à voir en Mme Diallo une victime du système, compte tenu de l'amoncellement de mensonges qu'on lui découvre. Si les enquêteurs se sont montrés implacables, ils n'auront fait que leur travail, car c'est cette approche qu'ils devaient privilégier, en cas de doute sur la parole de la plaignante.
    Nul ne peut dire avec certitude si DSK est coupable ou innocent. La notion de doute raisonnable doit cependant prévaloir dans une affaire où les dés ne sont pas à l'avantage de la "présumée victime", non pas à cause d'un parti pris ethnique, sexiste, ou relatif à la classe sociale, mais bien par sa propre faute. Le système américain a, comme le système canadien, par trop tendance à considérer à l'avance un homme coupable d'agression sexuelle. Je rappelle qu'une fois la présomption d'innocence établie, il incombe au procureur de la couronne seulement d'établir la culpabilité d'un accusé. Pas au système.

  • Grarlam Répondre

    3 juillet 2011

    Dans cette relativement nouvelle approche du combat contre les agressions sexuelles, il faut admettre qu'il y a des ratés. Il y a des abus de la part de certaines femmes dans le cas de certaines dénonciations.
    Nous devons cependant admettre que les preuves admises comme évidence , pour condamner les agresseurs au-delà de tout doute raisonable , ne constituent en fait que la pointe de l'iceberg de tous les événements qui ont conduit aux accusations. Les faits , en réalité, sont souvent bien plus nombreux, mais avec l'aide de bons avocats, on fait tomber des éléments d'accusation pour différentes raisons.
    Quand les agresseurs ont de l'argent pour se payer les meilleurs avocats, les victimes sont toujours dénigrées.
    Quand verra-t-on une enquête sur le comportement d'un agresseur faite avec autant de zèle comme on le fait pour la victime? Quand verra-t-on reculer aussi loin dans le passé de M DSK pour publier tout sa vie comme on vient de la faire pour son accusatrice?
    Je sais qu'il y a des abus, mais dans le cas de DSK, je pense, et vous le savez comme moi, que tout le monde n'est pas égal devant la justice.
    Les femmes ont été assez violentées impunément dans le passé, que je continue à les encourager de dénoncer comme elles le font même si quelques fois il se produit une bavure.
    C'est simplement un juste retour des choses.