Drapeau du Canada à l’Assemblée nationale

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Un syndicat adolescent qui imagine pouvoir faire avancer sa cause en bafouant l'État québécois





Les forces de l’ordre à l’Assemblée nationale redoublent d’imagination pour exercer leurs moyens de pression contre le gouvernement. Leur plus récente idée est d’arborer un drapeau du Canada, devant tous les parlementaires de Québec.


«Nous n’avons pas le droit de grève, nous ne pouvons pas faire de ralentissement de travail. Tout ce qu’il nous reste, c’est notre liberté d’expression. En quoi le drapeau canadien porte atteinte au décorum (de l’Assemblée nationale)?» s’insurge le président du syndicat des constables spéciaux, Franck Perales, après que cette mesure leur eut été interdite.


Décorum


Depuis presque un an, les constables spéciaux – qui représentent les forces de l’ordre dans les palais de justice et à l’Assemblée nationale, entre autres – n’ont pas de convention collective, et ils réclament un rattrapage salarial.


Ils ont donc enfilé des pantalons de camouflage dans les palais de justice et, depuis cette semaine, des t-shirts de shérifs. Mais pas à l’Assemblée nationale, où le respect du décorum est strictement appliqué. À la place, ils voulaient donc porter un écusson du drapeau canadien par-dessus leur gilet pare-balles.


«Les constables spéciaux doivent avoir une tenue et un maintien impeccables de manière à susciter la confiance, la considération et le respect des parlementaires, des employés et des visiteurs», a toutefois rappelé la Direction de la sécurité à l’Assemblée nationale, dans une note aux constables spéciaux obtenue par Le Journal et qui interdit de porter cet écusson.


Ceux qui feront fi de l’interdiction «s’exposeront à des mesures disciplinaires», ajoute la note interdisant le port du drapeau national.


Malgré tout, certains constables ont quand même porté le drapeau pendant une demi-journée, selon les constatations de notre Bureau parlementaire.


Neutralité politique


Dans ce document, la Direction rappelle que ces forces de l’ordre sont «assujetties à une obligation de neutralité politique». Or, selon le syndicat, ce n’est pas là le but.


«Le drapeau représente tous les citoyens, dit M. Perales. La Loi concernant le drapeau encourage d’ailleurs de porter fièrement le drapeau.»


M. Perales explique que ce moyen de pression vise à souligner le centenaire de l’incendie du Parlement à Ottawa, mais aussi à rappeler que ses confrères à la capitale du Canada «gagnent en moyenne 10 à 15 % de plus qu’à Québec, pour le même travail».


À l’heure actuelle, un constable spécial à temps plein a un salaire d’environ 50 000 $ par année. Le syndicat réclame une hausse de plus ou moins 5000 $ annuellement.


«Le drapeau (canadien) ne représente pas un parti, conclut M. Perales. Nous sommes au Québec, mais aussi au Canada.»




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