Drainville, le Jean Chrétien du PQ?

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Dans les journaux de l'Empire Desmarais, toutes les stratégies sont bonnes pour tenter de réduire la popularité de PKP

(Québec) On dit souvent que l'histoire se répète. Ce n'est pas toujours le cas, même s'il y a parfois de grandes ressemblances. On peut donc en tirer des leçons, mais il est imprudent de se baser sur le passé pour prédire l'avenir.
Néanmoins, Jean Lapierre et moi, qui avons vécu la fin de l'ère Trudeau à Ottawa, avons partagé le même souvenir après le débat des candidats à la direction du Parti québécois (PQ) à Trois- Rivières. Celui de la course à la chefferie qui a mené John Turner à la tête du Parti libéral du Canada en juin 1984. À l'annonce de sa victoire, la présidente du parti, Iona Campagnolo, a déclaré que John Turner avait gagné le vote, mais que Jean Chrétien avait gagné les coeurs. C'était dit sans malice, mais le coup porté au gagnant a été très dur. Turner a perdu les élections, et Chrétien a pris sa place.
Mercredi soir, à Trois-Rivières, c'est à Pierre Karl Péladeau que les militants ont réservé l'accueil dû au prochain chef, mais ce sont les autres qui ont brillé. Tout comme pour Turner, Pierre Karl Péladeau est perçu par les militants comme celui qui a le plus de chances de leur donner le pouvoir. C'est la raison qui motive leur accueil. Mais le coeur est-il vraiment là? Malgré sa notoriété, ils ne le connaissent pas vraiment.
On sait ce qui est arrivé à
John Turner : mauvaise campagne électorale, mauvais débat contre Mulroney et défaite électorale. Quel sort attend Péladeau? Je vous rappelle mon avertissement : même si l'histoire se répète parfois, il est imprudent de s'en servir pour prédire l'avenir. Mais la performance de PKP, mercredi soir, devrait le mettre en garde contre le syndrome Turner. Son défi n'est pas seulement de gagner la course à la direction du PQ, mais également le coeur des militants et celui des Québécois.
S'il échoue, c'est là que Bernard Drainville pourrait devenir le Jean Chrétien des péquistes. Tout comme Chrétien, Drainville est un populiste, démagogue et manipulateur à l'occasion, pour qui la fin peut justifier les moyens. On l'a vu avec son utilisation partisane de la charte de la laïcité. Tout comme Chrétien, c'est un chat de ruelle capable de prendre des coups et d'en donner. De plus, c'est le meilleur tribun du groupe. Depuis que je l'ai vu éclipser Pierre Curzi devant des étudiants à l'Université Laval, j'ai toujours pensé que Drainville était ce qu'il y a de plus efficace au PQ pour soulever les foules. Il n'y a aucun doute dans mon esprit, c'est lui qui serait le plus efficace en campagne électorale et aux débats des chefs.
Mais tout comme dans le cas de Turner, c'est Pierre Karl Péladeau que l'establishment du PQ destine à la direction du parti. Saura-t-il gagner le coeur des Québécois et remporter les élections de 2018? Je suis convaincu que Péladeau s'inspire du parcours de son ami Brian Mulroney, qui a pris la direction des conservateurs et les a ramenés au pouvoir en 1984, après une carrière dans le privé. Si Mulroney a réussi, pourquoi pas Péladeau? Encore là, attention aux ressemblances! Mulroney était un nouveau venu en politique active, mais il s'était impliqué chez les conservateurs dès sa jeunesse à l'Université Laval. Qui plus est, il avait été candidat à la direction du parti en 1976, une course qu'il a perdue aux mains de Joe Clark, mais dont il a beaucoup appris. Il n'avait pas d'expérience parlementaire, mais il en avait dans les coulisses de la politique. Et qui plus est, il courtisait activement la presse, alors que Péladeau la fuit...
Conclusion? Seul l'avenir nous le dira. Pas le passé!


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