Discours de Pauline Marois (2)

Le retour en force

Tribune libre

Chères Québécoises, chers Québécois,
L’été est arrivé plus tard que prévu, mais j’ai tout de même mis à profit ces quelques semaines de l’année pour voyager à travers le Québec et m’en imprégner de toutes mes fibres.
J’ai participé à des festivals, à des randonnées pédestres, à des excursions en bateau. J’ai découvert des romans, des nouvelles et des essais québécois. J’ai relu Miron. J’ai lu Falardeau.
J’ai parcouru le Québec et j’ai, une fois de plus, été saisie par la beauté à couper le souffle de ses paysages, son fleuve, ses rivières, la noblesse de ses églises, ses petites maisons coquettes, ses fermes, et ses gens tellement accueillants avec l’accent de chez nous qui nous rend si uniques. J’ai vu toute cette splendeur, cette richesse qui réjouissent l’âme et qui attirent des visiteurs de partout dans le monde. Mais, ce que mes yeux ont vu, ce n’est pas une province. C’est un pays.
Je me suis alors prêtée à l’exercice d’imaginer le Québec sans drapeaux canadiens, sans le mot Canada étalé partout en grosses lettres, un Québec de bleu et blanc, ce qui a donné : Pétro-Québec, l’Office national du film du Québec, Les Grands ballets québécois, la Banque du Québec, la Bourse de Montréal, l’aéroport René-Lévesque, le pont Pierre-Bourgault, la rue des Amérindiens, les Musées québécois des beaux-arts, de l’architecture, de la nature, de la photographie, le chapiteau permanent du Cirque du Soleil, un TGV reliant Québec à New-York, des tramways, des autobus écologiques, des taxis collectifs, bref, un Québec à la hauteur de nos aspirations.
Ce Québec existe. Il est à la portée de notre main.
Mais, pour faire le Québec, il faut l’aimer, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Certains ne prennent en considération que les bénéfices qu'ils peuvent en tirer. Ils dirigent le Québec comme une société privée, octroyant de lucratifs contrats à leurs amis dans le dessein d’acheter des votes qui les garderont au pouvoir le plus longtemps possible. Tout dans le béton, rien dans l’éducation. Ces personnes disposent de l’argent des Québécois comme s’il leur appartenait. Comme s’ils distribuaient des poignées de bonbons aux enfants le soir de l’Halloween. Plutôt que d’investir dans notre avenir, ils nous le rendent de plus en plus incertain.
J’ai aussi profité de l’été pour m’interroger sur la pertinence de poursuivre ma carrière en politique, une carrière somme toute réussie, alors que je pourrais me la couler douce auprès des miens dans mon manoir lequel, soit dit en passant, n’est pas un domaine dans Charlevoix… Je ne m’étendrai pas ce sur le sujet, je dirai simplement qu’il n’y a pas de honte à avoir de l’argent. Il faut se défaire de l’idée que les Québécois sont nés pour un petit pain. Ce qu’il y a de honteux, c’est de se faire voler par des gens en qui nous avons placé notre confiance. Ce qu’il y a de honteux, ce sont ces enfants qui arrivent le matin à l’école le ventre vide et des souliers trop petits dans les pieds.
Je me suis donc demandé s’il me fallait quitter pour de bon la politique. Ma présence ici parle d’elle-même. J’en serais incapable. Comment partir alors que le plus important reste à faire, alors que le meilleur reste à venir? Je veux être là. Je veux être là lorsque le Québec deviendra un pays et je veux, avec vous, avec ma formidable équipe, nous y mener. Je ne partirai qu’une fois cette partie du travail accompli. Car plus que de l’argent, c’est un pays que je veux laisser à mes enfants en héritage.
Il est temps que le Québec vole de ses propres ailes et se dissocie des politiques canadiennes rétrogrades et pernicieuses.
C’est pourquoi, en cette rentrée, je vous conjure de mettre de côté vos réticences, vos divergences, vos rancunes. Nous devons plus que jamais nous unir. Tous ensemble, travaillons dès à présent à l’élection du Parti québécois. Donner le pouvoir au PQ reviendra à faire du Québec un pays. Dès son élection, à l’instar d’autres pays, nous procéderons à une déclaration d’indépendance.
Donnons-nous tous les moyens d’être pleinement ce que nous sommes et nous sommes Québécois.
Merci.
Discours que Pauline Marois ne prononcera pas (2)

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2009

    «Car plus que de l’argent, c’est un pays que je veux laisser à mes enfants en héritage.»
    Oui, ça on le sait que l'indépendance péquiste, c'est pour la langue et pas pour nous aider à mettre quelque chose dessus...
    En tous cas.. Il me semble qu'ils ont la tête bien dure, pour ne pas s'apercevoir qu'il ne serait pourtant pas si difficile de bonifier le projet d'indépendance d'améliorations sociales, écologiques et démocratiques afin de convaincre les indécis...
    Très franchement là…
    C'est vraiment à n'y rien comprendre...
    Ou peut-être trop...
    (J’en ai d’ailleurs appris une salée à ce sujet, que je ne dévoilerai pas tout de suite… Mais.. tout s’explique.. sachez -le bien… le PQ ne serait pas aussi clean qu’il en a l’air… )
    Mais hors de tout ça, vous voulez mon opinion bien sincère sans rien à faire avec mes allégeances..?
    - Le PQ n'en veut pas de l'indépendance...
    Sinon, il prendrait les moyens pour ce faire.
    - Et Dieu sait s'il y en a !!
    Mais ce que le PQ se dit à toute fins pratiques..
    C'est qu'il attend que ça vienne tout seul... d’en bas… une crise peut-être… À moins que ça vienne d’un nouveau messie..
    Et là comme en toute chose...
    C'est vraiment la dernière affaire à faire...
    Ce qu’il fait, c’est y travailler tous les jours et avec les bons outils et les bonne s stratégies…
    CM/QS

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2009

    Bonjour, madame Moreno m'a demandé de faire une traduction française
    des épanchements - oh bien anonymes - de ce personnage. Je crois qu'il
    y a d'ailleurs matière à poursuite dans ses propos.
    Voici donc, en français, ce que ce tenant de la "civilisation" du West Island
    pense de nous. Et ils sont plusieurs. Puissent les lecteurs de Vigile affirmer
    leur "fait français" avec plus de force, après avoir lu ce qui suit :
    TOUT le monde sait que génétiquement les Canadiens-Français sont inférieurs aux Canadiens-Anglais.
    C'est ce qui explique tous les blasphèmes catholiques qui envahissent constamment votre "langue
    québécoise". Votre français est ridiculisé dans l'ensemble du monde civilisé!! Votre français est
    rustique, sinon carrément "rouillé". Vous êtes la dernière génération (de votre espèce) au Québec.
    L'anglais est sur le point de faire un retour en grande pompe et de reprendre la place historique qui
    lui est due dans la province de Québec. Vous aviez la chance de rentrer chez vous, au XVIIIème
    siècle!! Mais vos ancêtres, MAUDITS SOIENT-ILS, ont décidé de rester au Canada, l'ancienne
    Nouvelle-France. Relisez vos livres d'histoire: ce n'est pas parce que les Canadiens-Anglais du
    Québec ne prennent pas la peine de réagir, que vous devez croire qu'ils sont tous partis vers Toronto.
    Il y en a parmi nous qui lisent vos commentaires débiles et nous en faisons part à nos compatriotes
    de la communauté anglophone. Retournez donc dans votre petit village (arriéré), là où vous pourrez
    converser dans votre français rustique (arriéré) avec vos semblables.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2009

    Madame Moreno, encore et toujours: BRAVO!!
    Votre "discours" est d'une pertinence et d'une justesse, hélàs
    un peu rare, en milieux indépendantistes.
    Quant à la contribution "anonyme", c'est une preuve de plus que
    vous frappez juste, en plein centre de la cible. Ce qui frappe,
    (permettez, oui?) c'est qu'hormis la haine qu'ils nous portent,
    les anglos (style West Island), n'ont RIEN pour les distinguer
    des Américains*. C'est sans doute pour ça, qu'ils tiennent tant
    à nous: ils ont peur du "melting pot". Sans nous, les anglos n'ont AUCUNE identité. Quand j'explique ces fantasmes haineux
    envers nous aux États-Uniens, ça les fait royalement rigoler!! Merci encore, madame.
    * Je réside aux É.-U., donc en connaissance de cause.
    Claude Jodoin Ing., Amérique Française

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2009

    Merci Caroline pour ce beau texte. Mme Marois doit se réveiller.
    Merci à Anonyme pour votre message:
    "Dear Miss Nationalist French Canadian. "
    Vous êtes la raison pour laquelle nous ne perdons pas courage. Nous l'aurons notre pays bientôt et vous cesserez de nous insulter.
    Daniel Roy, C.A.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    2 septembre 2009

    Bon…Qu’est ceci?… Nous voilà en Internet poubelle!
    S’il s’agit d’opinions réelles, nous voilà devant un chat qui sort du Sac! Comme dans l’affaire de l’Anglais à la Fête nationale, comme dans l’affaire du Théâtre Sainte-Catherine, on finit toujours par entendre l’opinion véritable de ces rats d’égout qui traînent dans les salles de rédaction de la Gazette ou du Suburban du West Island. Pas même capables de nous vomir dessus dans notre propre langue, ils perpétuent ces calomnies canadian qui veulent que notre français nous mérite extermination. Pire encore, un autre cloporte issu de nos propres caves humides se colle à cette glauque mouvance de la haine pour essayer de se mériter un hideux abri auprès de cette faction dégénérée d’un conquérant incapable d’indiquer la dignité humaine à ses pédants aspirants à l’impérialisme totalitaire.
    Merci à Vigile de nous laisser sentir ces miasmes bien réels hantant encore notre territoire. Autre argument pour reprendre la direction de nos affaires.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 août 2009

    Une bonne partie du problème est là, précisément là : l'inspiration est en hibernation continue chez ces leaders qui n'en sont que de nom.
    Je trouve que votre texte fait écho à celui de madame Payette vendredi dans Le Devoir qui avec délicatesse mais quand même une lucidité crue, se plaint du manque de leadership mou, de plus en plus mou, exercé par la cheffe.
    Le parti québécois est devenu un parti de comptables. Nous en avons besoin bien entendu, mais nous avons aussi besoin de souffle et d'inspiration. Et pour l'heure, la malheureuse impression que j'ai c'est que l'arrivée de la cheffe (où est-elle en fait?) est quasiment une erreur de «casting», tout autant que l'a été celle de celui qui l'a précédée.
    Comme dirait Georges, on est tob bien bas, bien bas!

  • Archives de Vigile Répondre

    29 août 2009

    Heureusement Pauline Marois ne prononcera pas un si inspirant discours qui se termine par le fait de nous inviter à valider l'État du Canada actuel qui ne s'est jamais nommément soumis à nos voix et qui se prétend valide abusivement de la seule volonté de sa députation.
    Heureusement Pauline Marois ne prononcera pas un si stimulant discours en nous demandant pour finir de nous mobiliser à travers le seul Parti québécois. Cela ne ferait encore que diviser nos forces. Tout le contraire de l'UNION qu'il nous faut. EN effet, le Parti québécois ne peut plus faire seul l'UNION de nos forces citoyennes, militantes et politiques. Québec solidaire, ne serait-ce que ce parti, existe et vouloir le nier en prétendant faire l'UNION autour du seul Parti québécois serait une falsification qu'il faudrait combattre avec toutes ses énergies.
    J'espère une Pauline Marois capable de rédiger un si beau discours non pas en le terminant de façons aussi navrantes en nous invitant à valider l'État actuel du Canada et livrant ainsi les décisions de l'Assemblée nationale à l'abusif pouvoir de désaveux dont disposerait le Canada qu'on n'aurait pas nommément invalidé.
    J'espère une Pauline Marois capable de s'élever au-dessus de l'opportunisme politique partisan de manière à conclure un discours aussi inspirant en nous invitant à faire l'UNION de nos forces dans une COALITION de GOUVERNEMENT de SOUVERAINETÉ, incluant toutes nos forces, y compris QS, le PI, voire les Verts et l'ADQ.
    Voir le titre Vigile-2009 08 29-Pierre Cloutier-Pour la République - Loi no1-