D’entrée de jeu, je dois vous dire que je ne suis pas un auditeur assidu de l’émission La Voix et que c’est un peu par hasard que j’ai visionné la finale. J’admets que le spectacle était époustouflant et méritait d’être regardé. J’ai surtout remarqué notre culture qui évolue et la très grande réceptivité à la diversité.
Chacun des candidats finalistes avaient son petit côté d’ailleurs dans le monde et s’est gagné la faveur populaire, Yama Laurent devenant la grande gagnante en récoltant 60% des votes. Le vote des téléspectateurs qui octroyaient leur appui à une candidate provenant des minorités visibles, a de quoi clouer le bec à tous ces fanatiques qui voudraient faire croire à une tendance lourde de racisme et de xénophobie chez les Québécois.
Selon les propos de l’animateur Charles Lafortune, l’émission La Voix est la plus regardée au Québec et la tendance ne se dément pas année après année. Loin de décourager les téléspectateurs, la diversité qu’on y retrouve, semble les clouer de plus en plus dans leur fauteuil devant le téléviseur.
L’émission s’est ouverte avec Ginette Reno qui gardait toute sa magnificence dans l’interprétation de deux de ses succès avec les finalistes. Elle se conclue avec Corneille qui chante en anglais en compagnie de Garou et de tous les candidats de l’édition 2018. Entre les deux, le Français Christophe Mae nous a servi une suave interprétation d’Il est où le bonheur. Hubert Lenoir et Cœur de pirate ont ajouté un plus à la différence et continuaient de nous émerveiller.
Loin de donner l’exemple d’un peuple qui se replie sur lui-même, l’émission consacrait notre culture bigarrée qui évolue avec son petit côté « dégenré » et avec les maillages des musiques du monde tout en conservant sa dose d’originalité.
Plutôt que d’être obsédé par la poignée d’extrémistes de droite et de gauche, au point de vouloir mettre en place des enquêtes ou commissions sur la discrimination systémique, nos politiciens devraient tirer leçon de La Voix en accentuant le partage de culture et en décourageant le communautarisme.
Il était bon d’entendre Yama Laurent après sa victoire dire qu’elle se sentait adopter par la population. Elle donnait ainsi un sens profond au vivre ensemble en exprimant une naissance québécoise et en se distançant du ghetto engendré par un multiculturalisme débonnaire à la Trudeau.