Mine de rien, le panorama de l'information est en train de changer à Cuba.
Premièrement, l'arrivée de la chaîne d'information continue TeleSUR vient bouleverser les habitudes des Cubains. TeleSUR, qui célèbre aujourd'hui ses huit ans de vie agitée, est une chaîne qui diffuse à partir du Venezuela et dont le but premier est de promouvoir l'intégration des pays d'Amérique latine, un peu comme Al-Jazeera le fait pour les pays arabes. Son deuxième but est de faire le contrepoids aux autres chaînes d'information comme CNN et la BBC, avec comme partenaires l'Argentine, la Bolivie, Cuba, l'Équateur, le Nicaragua, l'Uruguay et bien sûr le Venezuela.
Au début, les Cubains ne pouvaient voir, sur leur écran de télévision, que certaines émissions de TéléSUR, choisies par les autorités, une heure par jour environ. Mais depuis presque un an, on peut voir les émissions en direct pendant une douzaine d'heures, sur le Canal éducatif. Des correspondants de différentes nationalités latino-américaines, avec leurs accents propres, basés un peu partout dans le monde, nous présentent un autre point de vue des principaux événements politiques, sociaux et sportifs qui ont lieu dans les principaux points chauds de la planète, avec images à l'appui. On peut même entendre, à l'occasion, les opinions de ceux qui s'opposent au courant progressiste et socialiste qui prévaut dans les pays membres de TeleSUR. Ses reporters ont été présents en Libye, lors de l'invasion des forces de l'OTAN, et ils le sont aujourd'hui en Syrie, pour livrer une information différente des grandes agences de presse qui tendent à modeler nos façons de penser et de comprendre les grands enjeux.
Ils sont maintenant nombreux, les Cubains, à écouter et à suivre sur leur écran de télévision, du matin au soir, les bulletins de nouvelles, les reportages et les épreuves sportives qui se déroulent aux quatre coins de la planète. TeleSUR est la preuve vivante et en direct que Cuba n'est plus seule à revendiquer une société plus juste et solidaire.
L'autre révolution, c'est l'arrivée d'Internet haute vitesse. Grâce au câble sous-marin qui part du Venezuela et qui relie désormais Cuba et quelques autres îles des Antilles au continent sud-américain, le passage obligé par les satellites de communication, un service extrêmement coûteux, est presque chose du passé. La bande passante se fait désormais par le câble de fibre optique, construit avec l'aide de la Chine et du Venezuela, entre autres.
Il y a quelques mois, la compagnie de téléphone cubaine Etecsa a mis à la disposition de la population plus d'une centaine de salles dotées de plusieurs ordinateurs modernes où il est désormais possible d'accéder à Internet à une vitesse relativement haute. Télécharger la page de canoe.ca prend moins de cinq secondes. Même chose avec le web courriel de Vidéotron ou le site Accès D de Desjardins. Si auparavant, il fallait débourser dix dollars pour une heure de communication Internet à basse vitesse, où l'on perdait un temps fou à télécharger des documents, parfois sans y parvenir, aujourd'hui, il en coûte 4,50$ l'heure dans ces différentes salles pour accéder à Internet haute vitesse. Ce qui prenait facilement trente minutes peut se réaliser maintenant en quelques minutes, une double économie.
On peut imaginer que les répercussions se feront également sentir sur les communications téléphoniques avec Cuba, un des endroits les plus chers de la planète, en raison du blocus imposé par les États-Unis. D'ailleurs, les États-Unis et Cuba viennent tout juste de rétablir le service de courrier postal, qui était interrompu depuis des décennies ! Incroyable mais vrai.
Je me prends à rêver que les gars et les filles de Vidéotron viendront un jour prêter main forte à leurs collègues cubains, de façon bénévole, pour installer un vaste réseau de câble à travers tout le pays, de façon à briser une fois pour toutes le blocus de l'information imposé par l'empire américain.
Félicitations à Colette
Entendu au bulletin de nouvelles nationales, lundi midi, à Cuba, Colette Lavergne, de la coopérative ARO, qui fait venir à Cuba, depuis près de 20 ans, des groupes d'étudiants pour leur faire découvrir la réalité d'un pays du Tiers-Monde qui lutte de façon exemplaire pour sa souveraineté. Elle expliquait aux Cubains que les Québécois sont des Latino-américains, au même titre que les Brésiliens le sont même s'ils ne parlent pas espagnol. Petit à petit, les Cubains découvrent que le Québec existe et que c'est un pays différent du Canada.
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