Lorsque la politique devient une vocation de service

Deux géants de l'Amérique latine

Les peuples y retrouvent leur âme et la force de poursuivre leur combat

Tribune libre


Il y a de ces moments forts dans la vie qui viennent vous chercher dans les sentiments les plus nobles et les solidarités les plus profondes.
Vendredi dernier, à la clôture du 18e Forum international de Sao Paulo, les 600 participants ont eu le privilège de recevoir par vidéo un message de Lula, ex-présidente du Brésil et un de ceux qui furent à l’origine de cette initiative regroupant les représentants et représentantes de tous les mouvements de gauche de l’Amérique latine et des Caraïbes. C’est d’ailleurs en présence du président Hugo Chavez, invité d’honneur pour clôturer cette rencontre, que le message a été reçu.

«Compagnes» et compagnons,
En 1990, quand nous avons créé le Forum de Sao Paulo, aucun d’entre nous n’imaginait qu’en seulement deux décennies nous arriverions au point où nous sommes. À cette époque, la gauche n’était au pouvoir qu’à Cuba. Aujourd’hui, nous gouvernons dans un grand nombre de pays, et même là où nous sommes dans l’opposition, les partis du Forum ont une influence croissante dans la vie politique et sociale.
Les gouvernements progressistes sont en train de changer le visage de l’Amérique latine. Grâce à eux, notre continent se développe de manière accélérée, avec croissance économique, création d’emplois, distribution de la richesse et justice sociale. Aujourd’hui, nous sommes une référence internationale d’alternative victorieuse au néolibéralisme.
Bien sûr il reste beaucoup à faire. Les faits survenus, par exemple, au Honduras et au Paraguay montrent qu’il faut encore beaucoup lutter pour que la démocratie prévale dans notre région. L’existence de colonies dans notre continent, comme c’est le cas des îles Malouines, qui sont évidemment argentines, sert à nous rappeler qu’il reste beaucoup à faire pour que la souveraineté nationale et régionale prévale, et pour cela nous devons approfondir l’intégration latino-américaine et caraïbe.
Nos pays restent marqués par la pauvreté et par l’inégalité. Nous avons besoin de plus de croissance économique, de politiques sociales et de réformes structurelles pour construire la société développée, juste et fraternelle dont nous rêvons. Dans tout ce que nous avons fait jusqu’à présent, qui est beaucoup, le Forum et les partis du Forum de Sao Paulo ont eu un grand rôle qui pourrait être beaucoup plus important si nous réussissons à maintenir notre principale caractéristique : l’unité dans la diversité.
Je veux conclure en vous disant combien je voudrais être parmi vous. Non seulement comme membre de la délégation du Parti des Travailleurs, mais aussi pour donner un fort abrazo à mon compagnon Hugo Chavez. C’est seulement grâce au leadership de Chávez que le peuple vénézuélien a obtenu des conquêtes extraordinaires. Les classes populaires n’ont jamais été traitées avec autant de respect, de tendresse et de dignité. Ces conquêtes doivent être préservées et consolidées.
Chavez, compte sur moi, compte sur le PT, compte sur la solidarité et sur l’appui de chaque militant de gauche, de chaque démocrate et de chaque Latino-Américain. Ta victoire sera notre victoire. Un fort abrazo, un abrazo fraternel et merci, compagnon, pour tout ce que tu as fait pour l’Amérique Latine.»
***
Ignacio Lula da Silva - Traduction du message en français par Thierry Deronne.

Ci-dessous, la vidéo en portugais et sous-titrée en espagnol

Voilà un témoignage qui redonne du lustre aux hommes et aux femmes politiques qui assument avec détermination et courage les responsabilités de servir les intérêts des peuples pour lesquels ils ont été élus. Le combat livré par Chavez et Lula contre le cancer qui les a frappés tout récemment est à l’image de celui qu’ils livrent depuis des années contre le cancer qui génère la pauvreté, les injustices, la haine, le mensonge, l’hypocrisie, l’individualisme sous toutes ses formes.
Que ceux qui pensaient et disaient que Chavez et Lula étaient à couteau tiré doivent, par ce témoignage, se consoler à l’effet que leur solidarité et leur amitié ont résisté aux efforts de certains pour en faire des frères ennemis. Ils sont toujours là comme deux grands complices, consacrés entièrement à l’avènement d’un monde nouveau. Ils nous disent, par leurs engagements, qu’il est possible de faire autrement de la politique.
Je pense que nous avons beaucoup à apprendre de cette nouvelle génération de leaders qui se portent prioritairement à la défense et à la promotion des intérêts de leurs peuples.
L’Amérique latine nous en donne de nombreux exemples. Que ceux qui souhaitent en savoir plus, je les invite à regarder, entre autres, le profil et l’engagement de ceux et celles qui dirigent actuellement le Brésil, Milda Rousseff, l’Argentine, Cristina Fernandez, la Bolivie, Evo Morales, le Venezuela, Hugo Chavez, l’Équateur, Rafael Correa, l’Uruguay, Jose Mujica.
Nous sommes loin de ces dictateurs, de ces militaires et de ces faux démocrates qui s’enrichissaient en persécutant leurs peuples et en livrant leurs pays à des intérêts étrangers.
Il est bon de ressentir cette humanité à travers ces hommes et ces femmes qui se livrent corps et âme pour faire de notre monde, un monde plus humain et plus solidaire. Dire qu’ils sont justement ceux et celles que nos médias cherchent à discréditer par tous les moyens et à nous présenter comme des ennemis de la démocratie.
Oscar Fortin
Québec, le 8 juillet 2012
http://humanisme.blogspot.com

Featured c993614705e847e0187b4837f6836df0

Oscar Fortin292 articles

  • 214 719

citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juillet 2012

    Avec des hommes et des femmes d’État comme Milda Rousseff du Brésil, Cristina Fernandez de l’Argentine, d’Evo Morales de la Bolivie, d’Hugo Chavez du Venezuela, de Rafael Correa de l’Équateur, de Jose Mujica de l’Uruguay et de Raúl Castro de Cuba, l’Amérique Latine et les Caraïbes deviennent un phare dans notre monde néolibéral en crise et en faillite morale et économique. Il y a beaucoup à faire encore dans leurs pays pour contrer la corruption et la violence. Depuis un vingtaine d’années leurs populations se sont mobilisées et maintenant plus rien ne semble détenir leur marche démocratique vers leur pleine souveraineté politique et économique. Bravo et longue vie à leurs dirigeants!
    Marius MORIN