Intégration nord-américaine

Des sceptiques ont le Canada à l'oeil

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PSP - Partenariat pour la Sécurité et la Prospérité


Des militants altermondialistes canadiens dénoncent ce qu'ils appellent le manque de transparence du gouvernement fédéral au sujet de l'intégration économique nord-américaine.
Une trentaine de Canadiens sont à la Nouvelle-Orléans où commence, lundi, une nouvelle séance de négociations du Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.
Les altermondialistes canadiens participent au Sommet des peuples que se tient dans la même ville, en marge de la rencontre du premier ministre du Canada Stephen Harper et des présidents américain et mexicain George W. Bush et Felipe Calderon.
Les trois leaders analyseront divers scénarios pour resserrer davantage les liens économiques. Il faut savoir que près de 15 ans après l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), les échanges commerciaux entre le Canada, les États-Unis et le Mexique frôlent les 900 milliards de dollars par année.
Le Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) vise officiellement à accroître la sécurité de l'Amérique du Nord, sans perturber les échanges commerciaux entre les trois pays. Du point de vue des altermondialistes, le PSP permettra surtout aux gouvernements d'aider les entreprises à faire de meilleures affaires au détriment des personnes à moyen et faible revenu.
Dans une entrevue accordée à la radio de Radio-Canada, Pierre-Yves Serinet, du Réseau québécois sur l'intégration continentale, indique « qu'une fois de plus, les grandes entreprises du Conseil nord-américain de la compétitivité (CNAC) sont aux premières loges ».
Pierre-Yves Serinet soutient que « derrière des expressions diverses comme ''Intégration en profondeur'', se cache l'intérêt des grandes entreprises pour une harmonisation tous azimuts des règlements afin d'éliminer des frontières, les incompatibilités qui réduisent l'efficience économique ».
L'Américaine Mayaba Lebenthal, qui fait partie du comité organisateur du Sommet des peuples, émet une autre inquiétude. Elle craint que les ententes tripartites sur la sécurité ne fassent une place encore plus importante aux forces et aux intérêts des États-Unis.
Au secours de l'ALENA
Les présidents américain et mexicain et le premier ministre canadien devraient aussi profiter de leur rencontre, lundi et mardi à la Nouvelle-Orléans, pour défendre l'ALENA qui est durement attaqué par les prétendants démocrates à la Maison-Blanche.
Les présidents George W. Bush et Felipe Calderon, ainsi que le premier ministre Stephen Harper « vont probablement profiter du Sommet nord-américain pour souligner l'importance de l'ALENA après les critiques des candidats démocrates durant la campagne électorale », a déclaré, à l'AFP, Peter DeShazo, expert du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS).
« Nous prévoyons qu'ils parlent de ce sujet », a confirmé Dan Fisk, responsable pour les Amériques au Conseil national pour la sécurité américain.
Cet expert de la Maison-Blanche a rappelé la vive polémique née au Canada et au Mexique après les promesses des deux prétendants démocrates, Barack Obama et Hillary Clinton, de renégocier le traité s'ils remportaient les élections présidentielles du 4 novembre.


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