Des liens à faire grandir

Le courant passe bien entre le Québec et l'Italie.

Économie - Québec dans le monde


Rodgers, Caroline - Non seulement leurs peuples partagent-ils une culture latine, mais leurs économies se sont toutes deux bâties sur l'ingéniosité de leurs PME. C'est pourquoi leurs liens ont grandi au fil du temps.
L'Italie fait partie des huit premiers partenaires commerciaux du Québec.
Au cours des cinq dernières années, les exportations québécoises en Italie ont bondi de 352 millions à 1,2 milliard!
Les secteurs des métaux, de l'aérospatiale et de l'énergie ont été particulièrement populaires.
Il faut dire que le Québec est la seule province canadienne qui a un rapport bilatéral direct avec l'Italie sur les plans scientifique, technologique et culturel.
Dès les années 70, des entreprises italiennes comme Mapei International, un spécialiste de la construction, ont traversé l'Atlantique pour participer au grand chantier olympique, rappelle Me Paul Legault, de Fraser Milner Casgrain.
À l'inverse, de grandes sociétés québécoises comme Bombardier et CGI se sont implantées en Italie. "Cela témoigne bien de la capacité que l'on a de travailler ensemble", dit Francesco Paolo Venier, consul général d'Italie à Montréal.
Beaucoup à apprendre
Nos communautés d'affaires ont beaucoup à apprendre l'une de l'autre, croit Louis Roquet, président et chef de l'exploitation chez Desjardins Capital de risque.
"Les PME italiennes ne jettent pas l'éponge aussi facilement que nous devant les pays en émergence, dit-il. Elles survivent dans un contexte de mondialisation avec une devise très forte, en recourant au design et à la recherche pour se différencier."
De son côté, le Québec offre aux entreprises italiennes une porte sur le marché nord-américain. "Nous avons acquis une expertise pour exporter aux États-Unis et les entreprises italiennes qui viennent ici peuvent en bénéficier", souligne M. Roquet.
Les Québécois auraient plus de facilité à utiliser les transferts technologiques et le capital de risque pour dynamiser leur industrie. "Cela peut servir d'exemple à l'Italie, qui a parfois plus de difficulté à faire aboutir certaines découvertes sur le plan commercial", ajoute-t-il.
Le Québec et l'Italie ont donc tout intérêt à mieux exploiter leur relation.
Pour aider à tisser des liens plus étroits, la Chambre de commerce italienne du Canada regroupe plus de 500 entreprises québécoises. Cet organisme à but non lucratif, qui a des bureaux à Montréal et à Québec, travaille en étroite collaboration avec ses membres et ses partenaires italiens (entreprises, ambassades, consulats, régions, délégations, etc.). On offre, notamment, des services d'accompagnement et de marketing.
Si des échanges ont lieu depuis longtemps dans l'agroalimentaire et d'autres secteurs traditionnels, il y a aussi des occasions d'affaires dans des secteurs de pointe comme l'aéronautique, les matériaux composites, la biotechnologie, le plastique et les produits innovateurs, explique Danielle Virone, directrice générale de la Chambre.
"Il y a, chez les gens d'affaires québécois, une vision folklorique de l'Italie, dit Louis Roquet. On sait qu'on y mange bien et que c'est un beau pays pour les vacances. Mais on oublie que c'est une puissance industrielle et un foyer de développement extrêmement actif."
Au début des années 2000, le gouvernement fédéral de Jean Chrétien a fait des efforts pour rapprocher le Canada de ses partenaires européens, dont l'Italie. Un protocole d'entente entre les deux pays a été signé en 2001 pour stimuler les échanges dans des secteurs ciblés.
Mais une mission, prévue en 2003, a été annulée en raison de la guerre en Irak. Par la suite, le cours de l'euro, qui a grimpé de plus de 30%, a amené certaines entreprises à regarder au-delà de l'Europe.
"En parallèle, l'intérêt s'est accru envers les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui ont pris le haut du pavé au détriment des partenaires plus traditionnels du Canada qu'étaient les pays européens", explique Me Paul Legault, qui travaille avec des entreprises québécoises et italiennes depuis 1977.
Depuis un an, l'avocat constate un renouveau de l'intérêt québécois, notamment dans le domaine de l'énergie et du développement durable.
"Les technologies mises au point en Italie pour le traitement des déchets par vaporisation devraient intéresser nos villes", soutient l'avocat de Fraser Milner Casgrain.
Cela dit, les 2 et 3 juin, la Chambre de commerce accueillera à Montréal une délégation de Molise, du centre de l'Italie, pour discuter de projets en énergie renouvelable, comme l'hydroélectricité, les éoliennes et la biomasse.
Avis aux intéressés!


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