Bellemare

Des influences indues ailleurs qu’au ministère de la Justice

Il a confirmé que les argentiers du PLQ étaient au cœur des nominations des juges.

Commission Bastarache

Agence QMI - L’ex-ministre de la Justice, Marc Bellemare, a affirmé lundi que des influences indues ont été exercées au sein du gouvernement libéral pour des postes qui ne touchaient pas seulement le ministère de la Justice qu’il a dirigé pendant un an à partir d’avril 2003.
«Quand j’ai rencontré M. Charest pour lui signaler et déplorer les influences indues de certains argentiers du parti (…), je lui ai parlé d’autres influences indues de la part de certains de ses conseillers», a affirmé Me Bellemare dans une entrevue exclusive diffusée lundi à LCN. Il dit toutefois ne pas être en mesure d’en dire plus parce qu’il est tenu au secret ministériel.
Il a cependant affirmé que Chantal Landry, responsable des nominations au bureau du premier ministre, était une incontournable pour toutes les nominations des juges. «Il n'y a aucune nomination qui se faisait sans que madame Landry soit consultée», a dit Marc Bellemare.
Il a confirmé que les argentiers du PLQ étaient au cœur des nominations des juges.
«Chantal Landry travaillait en étroite collaboration avec les collecteurs du parti pour en venir à décider qui allait être nommé à telle place», a-t-il ajouté, ce qui contredit la version de Jean Charest selon laquelle il n’y a eu aucune ingérence du personnel politique dans les nominations gouvernementales.
Ministre de la Justice d’avril 2003 à avril 2004, Marc Bellemare a dit avoir rencontré le premier ministre à quatre reprises durant cette période pour lui faire part de ces préoccupations concernant les pressions indues exercées par des membres du Parti libéral au sujet de nominations de juges. D’après sa version, ces rencontres d’au moins une heure se sont déroulées en tête à tête, sans la présence d’autres personnes.
Jean Charest a toujours nié avoir eu de telles rencontres, comme l’allègue Marc Bellemare. Le premier ministre le poursuit donc au civil en réclamant 700 000 $ pour diffamation.
Marc Bellemare a rappelé que l’accession au pouvoir des libéraux en 2003 était un moment propice pour des nominations partisanes.
«Ça faisait neuf ans que le PLQ était dans l’opposition. Il y avait beaucoup de monde à nommer. Il n'y avait beaucoup de pressions. Il y avait beaucoup de tentatives d’influences au ministère de la Justice», a dit M. Bellemare.


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