Des fonds publics «détournés» au profit de libéraux

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Corruption libérale - FIER - CDP - etc...




Tommy Chouinard (Québec) Plus d'un million de dollars en fonds publics destinés aux entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont été «détournés» vers des entreprises de la grande région de Montréal dont des actionnaires sont des libéraux notoires, accuse le Parti québécois. Ces proches du PLQ, Pietro Perrino et Valier Boivin, sont eux-mêmes administrateurs des fonds publics concernés.
Mitraillé de questions par le député François Legault hier, le ministre des Finances et du Développement économique, Raymond Bachand, a demandé à Investissement Québec de faire enquête sur ces allégations de conflit d'intérêts.

Le Fonds d'intervention économique régional Boréal (FIER-Boréal) est administré par Pietro Perrino - organisateur de plusieurs campagnes électorales et ancien conseiller de Robert Bourassa, Daniel Johnson, Jean Charest et Paul Martin -, Valier Boivin, proche du Parti libéral, et Gilbert Grimard, vice-président du PLQ et PDG de Construction Grimard.
Ce fonds en capital de risque doit soutenir «le démarrage et la croissance d'entreprises oeuvrant dans le domaine de la haute technologie» au Saguenay-Lac-Saint-Jean, affirmait le gouvernement à Charest au moment de sa création, en juillet 2005.
Selon des documents obtenus par le PQ, FIER-Boréal a investi un peu plus de 6 millions de dollars - les deux tiers sont des fonds publics - dans huit entreprises. Parmi ces entreprises, seulement une, Taimi R&D, qui a obtenu une aide de 750 000$, se trouve au Saguenay-Lac-Saint-Jean (Saint-Prime). Les autres sont situées dans la grande région de Montréal.
FIER-Boréal a investi un million de dollars dans Toptent, de Montréal. Pietro Perrino et Valier Boivin détiennent chacun 706 000 actions de cette entreprise.
Quelque 630 000$ ont été versés à Ranaz Corporation, de Saint-Eustache. M. Perrino (72 000 actions) et M. Boivin (191 000 actions) sont des administrateurs de cette société, selon le registre des entreprises.
ZoomMed, de Brossard, a touché 300 000$. M. Perrino détient 650 000 actions de cette entreprise; M. Boivin, 400 000. FIER-Boréal a fait un investissement de 375 000$ dans les Systèmes BUS, située à Montréal. Encore une fois, Pietro Perrino (633 000 actions) et Valier Boivin (400 000 actions) ont des intérêts dans l'entreprise.
D'un côté, «ces personnes sont administrateurs du fonds régional, donc ont la responsabilité du choix des investissements», et de l'autre, «ils sont actionnaires des entreprises dans lesquelles le fonds investit». «Ils sont carrément en conflit d'intérêts», a affirmé François Legault en conférence de presse.
Le député a révélé cette affaire quelques minutes plus tôt lors de la période des questions. «Non seulement l'argent n'a pas été investi au Saguenay, ça a été investi pour enrichir des petits amis du Parti libéral», a-t-il lancé.
François Legault a souligné qu'au moins 50% des investissements d'un FIER - il y en a 44 au Québec - doit être fait dans la région visée. Et «selon Investissement Québec, il faut que la majorité des membres du conseil d'administration des FIER proviennent du milieu régional, pas du milieu libéral», a-t-il ajouté. Seul Gilbert Grimard habite au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Investissement Québec-FIER est chargé de superviser le travail des fonds régionaux. Son conseil d'administration est composé entre autres des anciens députés libéraux Liza Frulla - devenue commentatrice politique à RDI - et Jean-Sébastien Lamoureux - chef de cabinet de Monique Jérôme-Forget de 2003 à 2006. «Mur à mur, ce sont des amis libéraux qui sont impliqués, a lancé M. Legault. Comment se fait-il qu'ils ont toléré des situations comme celle-là?»
Visiblement embarrassé par la sortie de M. Legault, Raymond Bachand a indiqué qu'«Investissement Québec enquêtera sur les allégations du député de Rousseau». «Il y a des règles qui concernent les conflits d'intérêts des FIER», a-t-il martelé, refusant de commenter les allégations.
Le PDG d'Investissement Québec, Jacques Daoust, croit qu'il faut «atténuer un peu le bruit autour de cette affaire-là». Il n'y a pas de problème en apparence? «Je n'en vois pas car ça ne contrevient pas aux règles, a-t-il répondu. Les règles sont assez contraignantes. Je vais m'assurer qu'elles sont respectées. Je vais vérifier.»
Le FIER-Boréal peut investir dans des entreprises à l'extérieur du Saguenay-Lac-Saint-Jean à condition que la majorité de ses investissements se fassent dans cette région.


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