Madame Marois, faites-nous la preuve que vous avez l’étoffe d’un chef

Des excuses? Pourquoi pas ?

Tribune libre

Je ne puis que compatir à la déception qui est celle de la plupart des amis indépendantistes que je côtoie depuis maintenant plus de quarante ans et de la majorité de ceux qui s’expriment depuis deux jours ici même sur Vigile et dans la presse écrite ou parlée. Je suis moi aussi déçu et en même temps dans un certain état d’incrédulité face aux arguments de madame Marois et de ses députés. J’ai peine à croire que les membres du PQ approuvent dans leur ensemble la décision de ne pas aller de l’avant avec la motion de monsieur Khadir, qu’ils auraient pu tenter d’amender le cas échéant.
Je ne puis croire non plus que de basses visées électoralistes auraient pu les empêcher de se joindre au parti de monsieur Khadir sous prétexte qu’ils n’auraient pas eux-mêmes pris l’initiative d’une demande de motion au sujet de l’affaire Michaud. Quant aux circonvolutions de monsieur Barberis-Gervais autour de la prise de position de madame Marois, elles me laissent sur mon appétit. Je n’y trouve rien de bien convainquant, d’autant plus que rien dans l’intervention de monsieur Michaud devant la Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française le 13 décembre 2000, qu’il a aimablement reproduite dans son papier du 4 décembre, ne laisse planer quelque doute ni quelque ambiguïté que ce soit sur sa profonde compréhension et son respect des communautés culturelles.
Le manque de clarté et la faiblesse des arguments de madame Marois dans toute cette affaire nous auront choqués profondément tout en laissant planer un doute profond sur sa capacité à se comporter comme nous nous attendions qu’un chef de parti le fasse en donnant l’exemple et en commençant par payer de sa personne en témoignant en toute simplicité et en toute franchise du manque de perspicacité et de l’absence d’éthique dont firent preuve les 109 députés de l’Assemblée nationale le 14 décembre 2000 en votant comme ils le firent en faveur de l’immonde motion des libéraux. Des excuses de sa part, comme certains de ses députés en ont fait depuis peu, n’auraient pu que la grandir à la face de la Nation.
Toute demande de règlementation pour que pareil événement ne puisse se reproduire n’a de valeur à mes yeux que si elle est précédée de cette reconnaissance et de ces excuses.
Madame Marois, faites-nous la preuve que vous avez l’étoffe d’un chef d’État.
Claude G. Thompson


Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 décembre 2010

    C'était pourtant pas compliqué, là.
    Aux propos de nationalisme ethnique de Fournier, Marois devait l'accuser de frôler l'antisémitisme et le sommer de s'expliquer sur cette attaque au nationalisme ethnique de la communauté juive du Québec.
    Fournier aurait été sonné.
    Elle aurait alors ajouté ; "y'a t'il d'autres communautés au Québec dont vous contestez le nationalisme ethnique M. Fournier" ?
    Marois a plutôt décidé d'entretenir la culpabilité sous-entendue par Fournier envers les Québécois.
    Marois a ainsi re-condamner Michaud et TOUS les Québécois.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 décembre 2010

    Une courte intervention pour dire aux lecteurs de Vigile que M. Claude G. Thompson ( musicien qui est le frère du célèbre Bernard Thompson, maire d'Hérouxville) a écrit et publié son texte ci-haut sans avoir lu mon dernier texte: Un manque de rigueur déplorable et condamnable. Il ne me répond donc pas.
    Nous verrons s'il y a lieu de faire un dialogue sur la question litigieuse...au lieu de continuer nos interventions parallèles.
    J'en profite pour dire à Claude G. Thompson que lors d'un repas de la famille Viger, il s'en est trouvé un et non des moindres pour lui donner raison à propos de Robert Bourassa.
    J'ai écouté sagement l'autre point de vue. Dure soirée pour moi malgré l'excellence du repas. On m'a conseillé de passer de l'essai politique à la fiction... J'ai quand même dit que ce n"était pas des ragots et des rumeurs et que je connais quelqu'un qui peut le prouver... et qui le fera bientôt.
    Robert Barberis-Gervais 5 décembre 2010