Des éducatrices formées au Cégep pourront enseigner à la maternelle

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Tant qu'elles ne sont pas voilées...



Pour combler la pénurie, Québec prévoit élargir l’accès à la profession enseignante en permettant notamment aux éducatrices en service de garde d’enseigner dans les classes de maternelle, sous certaines conditions.




Selon le projet de règlement sur les autorisations d’enseigner, déposé récemment par Québec, des éducatrices ayant un diplôme d’études collégiales en technique d’éducation à l’enfance pourront enseigner en maternelle à condition d’être inscrites à un baccalauréat en enseignement et d’avoir terminé au moins trois cours de cette formation universitaire.




Pour obtenir une autorisation provisoire d’enseigner, elles devront aussi posséder une expérience de travail pertinente de 3000 heures, soit environ deux ans.




Les commissions scolaires pourront les embaucher à condition de démontrer qu’aucun prof dûment qualifié n’est disponible pour occuper le poste.




Ces éducatrices auront jusqu’à neuf ans pour compléter leur formation universitaire en enseignement.




Par ailleurs, Québec veut permettre à des titulaires d’un baccalauréat disciplinaire — en littérature, en mathématique ou en sciences, par exemple — d’obtenir une autorisation d’enseigner sous certaines conditions.




Le ministère de l’Éducation veut aussi faciliter l’accès à la profession aux enseignants provenant d’une autre province canadienne.




Profs recherchés




Aux prises avec une pénurie d’enseignants qui cause bien des maux de tête aux commissions scolaires, le gouvernement Legault cherche ainsi à élargir l’accès à la profession enseignante, notamment au préscolaire, alors que sa promesse d’offrir la maternelle 4 ans à tous d’ici cinq ans ajoute une pression supplémentaire dans le réseau.




Environ 3000 postes d’enseignants en maternelle devront être pourvus pour y arriver, selon ce que prévoit le ministère de l’Éducation.




Pour éviter de se retrouver avec des classes de maternelle sans prof, Québec est donc prêt à tendre la main aux éducatrices en service de garde.




Mise en garde




Appelé à se pencher sur ce projet de règlement, le Conseil supérieur de l’Éducation recommande à Québec de faire preuve de prudence.




Selon lui, l’accès à la profession enseignante pour les éducatrices en service de garde devrait être temporaire plutôt que permanent, et une évaluation de la mise en œuvre de cette mesure devrait être réalisée d’ici trois ans.




Le ministère de l’Éducation devrait par ailleurs évaluer la possibilité d’obliger les commissions scolaires à offrir de l’accompagnement professionnel aux nouveaux profs qui n’ont pas terminé leur formation de base en enseignement, peut-on lire dans un avis rendu public lundi.




De manière plus générale, un meilleur encadrement des enseignants en début de carrière, peu importe leur formation, est essentiel, ajoute le Conseil.