Dépenses douteuses au cégep Lionel-Groulx: le cadre soupçonné part sans avoir rien remboursé

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Un collège gangrené par les organisations d'extrême gauche


Le cadre du cégep Lionel-Groulx visé par une enquête sur des dépenses de 9000$ en alcool, épicerie et billets de hockey sur la carte de crédit de l’établissement a quitté son poste sans rembourser un sou, et même en ayant droit à une indemnité de départ.  


En octobre 2017, notre Bureau d’enquête révélait que des dépenses douteuses avaient été effectuées entre juin et octobre 2016 avec une carte de crédit corporative du cégep situé à Sainte-Thérèse, sur la Rive-Nord, au nom d’Éric Boily, coordonnateur à la vie étudiante.         



Éric Boily

Photo tirée de Facebook

Éric Boily




Sur des documents consultés par notre équipe, des achats avaient été faits dans des épiceries, des succursales de la Société des alcools du Québec, des hôtels, ou encore des boutiques de vêtement.         


Certaines dépenses avaient été faites dans des commerces de Saint-Eustache, à moins de 10 minutes de la résidence de l’époque de M. Boily. Ce dernier avait expliqué au Bureau d’enquête qu’il était parti en vacances sans apporter sa carte de crédit corporative.         


De son côté, le cégep s’était servi de la Loi sur l'accès à l'information pour nous cacher ces informations en caviardant la nature des dépenses. Il avait toutefois confirmé une enquête interne.         



Un exemple du caviardage dans la demande d’accès à l’information sur les dépenses d’Éric Boily.

Photo courtoisie

Un exemple du caviardage dans la demande d’accès à l’information sur les dépenses d’Éric Boily.




Plus de trois ans après les faits, la direction du collège refuse de fournir une copie du rapport d’enquête. Elle ne veut pas non plus dire si son ancien employé est parti de son propre chef ou si on l’a invité à le faire.         


Elle confirme cependant que le cadre n’est plus l’employé du cégep depuis l’automne dernier.          


«Des mesures ont été prises. On ne peut pas donner de détails, car c’est de nature confidentielle», a expliqué la porte-parole Julie Loyer.         


Congé de maladie?  


Elle précise que l’employé a été en congé de maladie jusqu’à son départ. Or, nous avons appris qu’alors qu’il était encore à l’emploi du cégep, M. Boily a commencé à travailler comme agent de voyages à partir de juillet 2018.          


Le collège dit avoir travaillé avec les autorités policières. La Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville confirme qu’une enquête est en cours sur une fraude alléguée.         


De son côté, Éric Boily affirme avoir démissionné de son propre chef en octobre, sans avoir admis des faits ou remboursé quoi que ce soit.          


«Non, non, non, du tout, a-t-il répondu. Je n’ai pas eu de demandes de remboursement.»          


Il affirme que son départ n’est pas en lien avec cette enquête.         


Au moment où les dépenses ont été effectuées, il éprouvait des problèmes personnels.          


Faillite  


«J’ai fait faillite, je m’en suis sorti, j’ai payé à mon syndic tous les mois, ça a été dur. Mais je n’aurais pas perdu mon nom pour de petits montants», insiste-t-il.         


Par contre, il soutient qu’il n’était plus en congé de maladie à partir de 2018, mais plutôt en congé sans solde. C’est ce qui explique qu’il ait travaillé comme agent de voyages.         


Une source nous a indiqué qu’il aurait reçu une compensation équivalente à un an de salaire.          


«Non, c’est pas un an de salaire, a-t-il précisé, tout en refusant de révéler le montant. Je ne suis pas censé en parler.»         


Réponses évasives du collège  


La porte-parole du cégep Lionel-Groulx, Julie Loyer, est restée évasive sur les circonstances du départ de l’ex-cadre:  


À quel montant s’élève la fraude alléguée?  


«C’est relié au dossier d’un employé, donc on ne peut pas révéler aucun détail.»         


Y a-t-il eu un remboursement des sommes détournées?  


«Je ne suis pas en mesure de parler des mesures.»         


Est-ce que l’employé a admis les faits?  


«Je ne connais pas la réponse.»         


Avez-vous fait faire des vérifications par des firmes juricomptables externes?  


«Je ne sais tout simplement pas.»         


Y a-t-il eu d’autres enquêtes sur d’autres mauvaises utilisations de cartes de crédit?  


«À ma connaissance, il n’y a aucune autre enquête en cours [...]. On a beaucoup moins de gens avec des cartes [de crédit] en circulation qu’on n’en avait il y a deux ans.»     




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