La nation, la communauté politique, la démocratie sont presque devenues des formes vides. L'ordre marchand a presque réussi à y substituer un simulacre dans lequel le pouvoir se met en scène sous des apparences trompeuses.
Sous le joug des médias appartenant à des oligarchies, les citoyens sont victimes de manipulations qui les poussent à approuver des objectifs qui, en réalité, dissimulent des intérêts oligarchiques.
On a parlé d'atomisation, suggérant par là que l'individualisme post-moderne était le grand responsable du cynisme actuel, de la dépolitisation, déresponsabilisation des citoyens. Explication insuffisante.
La "société" s'est vidée des solidarités anciennes, c'est vrai. Les notions de "bien commun", d'"intérêt général", de "volonté générale" ont disparu de nos moeurs ou sont affaiblies à tel point qu'elles ne remplissent pas les formes requises propres à une communauté de citoyens LIBRES.
Et comme la nature a horreur du vide... cet espace a été rempli, et rapidement, par des meutes violentes, avides, "sans complexe"... La "société" n'existe plus, selon Margaret Tatcher, rappelez-vous. La société cède la place à un "réseau de réseaux" - lobbies, spéculateur-parasites, crime organisé, privilégiés en tous genres, bref, un réseau d'intérêts particuliers, capable d'imposer ses objectifs sous de fausses représentations, sous l'aspect du bien commun ou de l'intérêt général.
La meute, une société de dominance et de soumission!
Cela crée un ordre social, c'est vrai. Une paix sociale apparente, c'est vrai aussi. Mais cet ordre est fondé sur la dominance et il est producteur d'inégalités, de moins en moins supportables à un nombre de gens de plus en plus nombreux. C'est dire que, sous les apparences, travaillent des forces de changement, encore obscures; ces forces qui pourtant se laissent voir parfois dans des situations excessives (voir le texte de [Dominique Sopo->30049]), parfois dans des oeuvres porteuses de "refus global"... (entre autres au cinéma, dans les mouvements populaires, manifs, dans les essais, etc.).
En outre, cette nécessité de recourir au simulacre, au mensonge, à la tromperie, démontre de manière absolument évidente leur illégitimité. Comme c'est le cas de certaines relations internationales, par ailleurs... où toutes les promesses, toutes les esquisses de solutions à des conflits, sont suivies de leur échec programmé...
Par suite, toute cette mise en scène, cette politique-spectacle, démontre bien l'immoralité de ceux qui les soutiennent, que ce soit des individus, des cliques ou des États.
Les démocraties, les démocrates, doivent retrouver leur vitalité, recréer la communauté des citoyens. Ce qui veut dire: refaire les solidarités. Ce qui veut dire: relier liberté et justice - sur un fond de fraternité, d'égalité. L'Ame républicaine, elle est là, toute entière.
Et l'Ame républicaine, c'est la SEULE réponse à cette dégradation démocratique.
***
"Dans la meute, il y a une manière spéciale d’empêcher les membres d’une famille de loups de se battre entre eux. C’est ce qu’on appelle l’ordre de dominance. Chaque membre de la meute a une place, ou rang au sein de cet ordre. Lorsqu’un loup de rang supérieur a un désaccord avec un loup de rang inférieur, généralement le loup de rang inférieur cède sans se battre. C’est très important car les loups sont des animaux puissants dotés de dents pointues. S’ils ne savaient pas comment empêcher les combats, ils se blesseraient sérieusement les uns les autres. "
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7 commentaires
Isabelle Poulin Répondre
2 octobre 2010Merci à l'engagé qui dit : 'si nous voulons dénoncer les mécanismes qui permettent à l’oligarchie de se maintenir, il faut décortiquer son discours, d’où la nécessaire distinction des concepts, d’autant plus qu’à Vigile, nous nous servons beaucoup des mots et de la pensée.'
Je suis toujours sidérée de voir comment 'l'élite parvenue, en déclin' manipule les cordes sensibles du peuple, c'est tellement accablant et évident qu'on aurait avantage à faire des traductions simultanée pour le décorticage et extirper le mensonge de la bouche de ces charognards !
Archives de Vigile Répondre
29 août 2010Ce que vous dites, M. Frappier, est si vrai que seulement en quelques semaines, ici au Québec, nous avons eu droit à l'Agence de revenu qui est une porte grande ouverte pour les magouilleurs et voleurs mafieux, au gaz de schiste que notre gouvernement veut imposer aux citoyens en nous disant que le BAPE (une vraie farce) s'en occupera, à un pipeline d'Ultramar où l'on exproprie les fermiers sans plus de consultation , à des procès où les juges multiplient les interdits de publication.
Sans oublier la caisse de dépôt et autres Norbourg, ainsi que la commission Bastarche. Et j'en passe.
Sous prétexte que le gouvernement a été élu démocratiquement, les électeurs tolèrent l'intolérable.
Le gouvernement du mafieux en chef est en train de nous déposséder.
Je suis scandalisée et je me demande où la majorité des citoyens ont la tête.
Il est plus que temps que les citoyens se mobilisent. Qui prendra la direction d'une telle opération ? Autrefois nous pouvions compter sur les syndicats, mais... ils font eux-mêmes dans le crime, semble-t-il.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
28 août 2010"Les démocraties, les démocrates, doivent retrouver leur vitalité, recréer la communauté des citoyens. Ce qui veut dire : refaire les solidarités. Ce qui veut dire : relier liberté et justice - sur un fond de fraternité, d’égalité. L’Ame républicaine, elle est là, toute entière."
Pour que ces souhaits ne soit pas que des souhaits, encore faut il qu'il s'incarne dans l'État, ce lieu structurant et portant de la volonté démocratique. Or voilà, exactement la cible de l'ordre marchand: L'État nationale.
"La mondialisation de l’économie a produit une nouvelle bourgeoisie, la "Superclass", qui dans sa marche pour dominer le monde a la particularité d’avoir abandonné toute référence à une loyauté nationale (Ces le cas des pions Sarkosy et Charest).
Un des papes de cette élite, M David Rockefeller, a communiqué sa vision de la philosophie de l’ordre marchand lors d’une réunion du fameux groupe Bidelberg à Baden-Baden (Allemagne) en Juin 1991 : "(…). The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the national auto-determination practiced in the past centuries."
http://www.vigile.net/Les-pions-Sarkosy-et-Charest
Cette dilution du politique dans l'économique mène inexorablement à une fascisation du monde. Et les États qui ont une autre vision seront tôt ou tard en collision frontale avec l'Ordre Marchand. Un beau feu d'artifice en perspective.
JCPomerleau
webmestre Répondre
27 août 2010@ Monsieur Gagné
Il y a un malentendu sur le sens de "parasites".
Je ne parle pas des BS. Vigile, jamais, n'a méprisé ces groupes dépendants.
Je parle plutôt du contraire. Les "parasites" dans le sens des "spéculateurs", ceux qui gagnent du fric en dormant..., dans le sens des "trafiquants" en tout genre qui s'engraissent de leurs stratégies de dominance - mafia, gangs de rue, etc, Les revenus du capital ou les revenus du crime organisé, illégaux ou exagérément élevés par rapport au travail et sans commune mesure avec le service rendu socialement.
Je pense aux profiteurs qui se dissimulent sous les habits de courtiers et qui organisent des razzias sur la CDPQ, par exemple.
BF
Archives de Vigile Répondre
27 août 2010Il y a peut-être une autre solution :
« Peut-on décider qu'un événement est bon ou mal si Dieu n'existe pas ? "Si Dieu n’existe pas, qui est en droit de décider de manière absolue de ce qui est bien ou mal ?" Personne. Et c'est vrai ! Comme le dit bien Dostoïevski dans Les Frères Karamazov : « Mais alors, que deviendra l'homme, sans Dieu et sans immortalité ? Tout est permis, par conséquent, tout est licite ? » Personne n’a rien à nous dire sur notre manière de vivre. En effet, s’il n’y a pas de Dieu, alors il n’y pas de règles objectives qui dictent ce qui est bon ou mauvais. Par conséquent, dans un monde sans Dieu, qui est en droit de dire ce qui est bien ou mal ? Qui a le droit de juger que ce qu’a fait Hitler est inférieur à ce qu’a fait l’abbé Pierre ? Dire que ceci est bon, ceci est mauvais perd toute signification dans un univers sans Dieu. Car, dire que quelque chose est mauvais parce que c’est interdit par Dieu est parfaitement compréhensible à quelqu’un qui croit en un Législateur divin. »
Chems Eddine Chitour
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=20607
Je préfère votre "âme républicaine", mais nous n'y sommes pas encore.
Archives de Vigile Répondre
27 août 2010La noblesse du vampire
Il est dans la nature humaine de mépriser les parasites. Toutefois il
est une gradation dans ce mépris qui fait qu’on exècre les petits
parasite mais beaucoup moins les gros. Il est aisé de se scandaliser
du b.s. qui travaille en desous de la table; les Gilles Proulx de
ce monde ne s’en priveront pas. Il est beaucoup plus hazardeux
de se scandaliser des gros pègreux, des compagnies multinationales
qui ne se gènent pas pour poluer, voler, contourner les lois,
extorquer de l’argent public pour mieux se payer des salaires indècents.
Ce sont les mêmes compagnies qui font des représentations
auprès des gouvernements pour qu’il n’augmente surtout pas
le salaire minimum. L’établissement d’un salaire maximum ? «Oh
ma chère quelle hérésie, laissez moi mes millions que je puisse les
mettre à l’abris dans les paradis fiscaux avec mes amis pègreux»
Des normes environnementales contraignantes? Vous voulez
qu’on déménage avec nos milliards?
Ah bien sur on pourait continuer longtemps; ce n’est que le constat
d’un problème. Ce qui est plus triste, c’est la complaisance peureuse,
ignorante et complice de ceux qui disent : c’est comme ça,
si c’est pas moi qui tient le sac du voleur ce sera un autre...
«Il ne sont grand que parce que nous sommes à genoux»
«Sous les statues, Les vers grouilles»
-Pierre Vadeboncoeur.
«Quand deux esclaves se rencontrent, ils parlent en mal de la liberté
»
L'engagé Répondre
27 août 2010«Les démocraties, les démocrates, doivent retrouver leur vitalité, recréer la communauté des citoyens. Ce qui veut dire : refaire les solidarités. Ce qui veut dire : relier liberté et justice - sur un fond de fraternité, d’égalité. L’Ame républicaine, elle est là, toute entière.
Et l’Ame républicaine, c’est la SEULE réponse à cette dégradation démocratique»
Et comment la faire advenir? Entre autres par un discours résolument «moderne». Encore faut-il comprendre ce mot pour éviter de retomber dans les ornières illégitimes (on aura compris postmodernes), mais vous avez tout-à-fait raison d'invoquer cette mainmise de l'oligarchie et sa main basse
des médias pour expliquer cette dégénérescence de nos sociétés.
L'émergence de la postmodernité est une facette de ce que vous nommez et non la cause. La postmodernité repose sur cette trahison des intérêts privés au détriment des intérêts publics, par contre si nous voulons dénoncer les mécanismes qui permettent à l'oligarchie de se maintenir, il faut décortiquer son discours, d'où la nécessaire distinction des concepts, d'autant plus qu'à Vigile, nous nous servons beaucoup des mots et de la pensée.