17 milliards $ pour 100 000 victimes québécoises du tabagisme

De la notion de "victime"

Jody Wilson-Raybould, victime d'ingérence

Tribune libre

Trois compagnies de tabac devront verser à 100 000 victimes québécoises du tabagisme la somme de 17 milliards $, un jugement de la Cour d’appel qui vient entériner celui de la Cour supérieure de 2015. Dans ce dernier jugement, le juge Brian Riordan reproche, entre autres, aux compagnies de tabac d’avoir failli à leur devoir d’informer leurs clients des risques et dangers de leurs produits et ainsi d’avoir causé des préjudices aux fumeurs.


De leur côté, les cigarettiers plaident que les fumeurs ont toujours su dans quoi ils s’embarquaient en achetant leurs produits et qu’ils ont toujours respecté les normes fédérales de l’industrie eu égard à l’utilisation du tabac. Or si on ajoute à cet argumentaire le fait que les mises en garde de Santé Canada sont omniprésentes sur les paquets de cigarettes, je vois difficilement comment un fumeur peut invoquer qu’il n’est pas informé des dangers de la cigarette pour sa santé.


Par ailleurs, il m’apparaît pour le moins incohérent que lesdites victimes du tabagisme s’apprêtent à retirer entre 24 000 $ et 100 000$ chacune alors que les milliers de victimes de pédophiles au sein du clergé éprouvent toutes sortes de difficultés à obtenir un pardon de la part de l’Église.


Et pourtant, le fumeur consent de son plein gré à inhaler un produit dont il connaît les effets nocifs potentiels sur sa santé… Peut-on en dire autant du jeune vulnérable victime de la perversité d’un pédophile?  


https://www.journaldemontreal.com/2019/03/01/15-milliards--aux-fumeurs-les-geants-de-la-cigarette-encore-deboutes

 


NDLR


Au risque de passer pour un anti-fumeur, sachez que je suis moi-même un fumeur consentant et conscient des dangers potentiels de la cigarette sur sa ma santé.


 


Jody Wilson-Raybould, victime d'ingérence 


Peu importe les témoins qui viendront témoigner devant le comité de la justice de la Chambre des communes portant sur l’affaire SNC-Lavalin, il m’apparaît clair que les versions de Jody Wilson-Raybould et de Justin Trudeau ne bougeront pas d’un iota.


Toutefois, j’aimerais revenir sur le témoignage de l’ex-procureure générale et sur la période de questions qui a suivi sa présentation des faits. Ce qui a surtout retenu mon attention réside dans la droiture de sa ligne de conduite face aux pressions soutenues qu’elle a dû subir de l’entourage du cabinet du premier ministre.


En tant que ministre de la justice et procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould incarnait le plus haut poste en tant que responsable de l’application de la justice au Canada. À cet effet, sur la recommandation de la directrice des poursuites pénales Kathleen Roussel, elle a jugé qu’elle ne devait pas intervenir dans un arrangement judiciaire qui éviterait à SNC-Lavalin de faire face à la justice.


Une décision qui a eu l’heur de déplaire à l’entourage du premier ministre qui s’est évertué pendant des semaines à tenter de changer sa décision pour un accord de réparation. À ce sujet, certains libéraux, par leurs questions insidieuses, ont tenté de faire ressortir l’ « entêtement » de Mme Wilson-Raybould devant son refus de changer d’opinion. Or ils frappèrent un mur, ils rencontrèrent sur leur chemin une femme résolue à jouer son rôle de protectrice de l’appareil judiciaire jusqu’au bout.


En conclusion, je ne peux qu’applaudir aux principes directeurs qui ont guidé Jody Wilson-Raybould tout au long de cette saga… Le monde politique aurait besoin davantage de politiciens exerçant leur fonction avec autant de conscience professionnelle!




La candidature de Wilson-Raybould pour octobre 2019


Quelque chose m’échappe dans l’annonce de la candidature de Jody Wilson-Raybould à titre de candidate libérale dans la circonscription de Vancouver-Granville pour les élections fédérales d’octobre 2019.


Une annonce qui survient après le témoignage pour le moins percutant de l'ex-ministre fédérale de la Justice et ex-ministre aux Anciens Combattants devant le Comité permanent de la justice du Parlement. À cet effet, pendant son audience de quelque quatre heures, le témoin a formellement accusé Justin Trudeau ainsi que des membres de sa garde rapprochée, notamment son ex-secrétaire général Gerald Butts, d'avoir tenté de faire pression sur elle pour qu'elle modifie sa décision concernant la possibilité d'offrir un accord de réparation à SNC-Lavalin.


Dans ces conditions pour le moins tendues, comment Mme Wilson-Raybould peut-elle en toute conscience briguer une candidature pour un parti dont le chef, à ses propres dires, a usé d’ingérence politique dans un dossier judiciaire pour lequel elle était la seule répondante légale?


Au moment d’écrire ces lignes, Justin Trudeau n’a pas encore pris sa décision concernant le fait de garder ou non Mme Wilson-Raybould dans son caucus. Dans l’hypothèse où le premier ministre acceptait, quel climat va-t-il régner au sein du caucus?


Henri Marineau, Québec

 


 


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 472 374

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé