Réponse à Madame Marois

De belles et vagues promesses

Il n’y a là pour moi rien de « vert et bleu », mais bien davantage de « vert-de-gris » dont le potentiel ne saurait que nous faire tourner en rond avant de définitivement faire nos « trois petits tours et disparaître à jamais ».

Tribune libre

Amis Vigiliens,
Le Québec a besoin de changement… Voilà la souris dont vient d’accoucher Madame Marois.
Vous remarquerez que j’ai parlé de Madame Marois pour ne pas nommer le Parti Québécois, celui pour lequel j’ai voté depuis que je suis en âge de le faire… il y a plus de quarante ans maintenant…
Et de quel changement nous entretient-elle ? En quoi consiste donc ce « vrai changement » ?
Pour l’essentiel, en quoi consisteraient les mesures de gouvernance qui seraient mises en œuvre dans les « 100 premiers jours » de l’élection du parti dont elle est l’actuelle cheffe.

- Un gouvernement du Parti québécois créera une commission d’enquête dans les 100 premiers jours de son mandat.
- Dans les 100 premiers jours, nous poserons un premier geste en éliminant les écoles passerelles.
- Dans les 100 premiers jours, un gouvernement du Parti québécois lancera une offensive visant à faire respecter les pouvoirs exclusifs du Québec et à reprendre le contrôle des milliards de dollars que nous envoyons à Ottawa.
- Dans les 100 premiers jours, nous établirons un régime de redevances qui rapportera véritablement aux Québécois et nous imposerons un moratoire sur l’exploration des gaz de schiste.

Préalablement à ce que fera son gouvernement dans les 100 premier jours, Madame Marois nous dit que : “ Le changement le plus important que nous avons à proposer, c’est de transformer profondément le Québec en bâtissant un pays. ”
Qu’est-ce que ce qui nous est proposé concernant les cent premiers jours a à voir avec la construction d’un pays ?
Mis à part ce dont nous sommes en droit de nous attendre d’un bon gouvernement, il n’y a rien dans tout ça qui ait à voir avec « FAIRE L’INDÉPENDANCE !».
L’indépendance… le mot qui ne passe pas les lèvres de Madame Marois. Comme le souligne très justement M. Parent dans son envoi d’aujourd’hui, la cheffe semble avoir pour ce mot une révulsion qui l’amène à éviter de le dire et de le prononcer même lorsqu’on insiste dans le cadre d’une entrevue menée par un Michel Desautels plutôt insistant. J’ai écouté cette entrevue dans ma voiture en revenant chez moi hier et je n’en revenais carrément pas. Pas rondement, carrément…
Surtout que ce mirobolant « programme » apporterait de vrais changements avec une vision à long terme pour le Québec de 2020 et 2030.
2020 - 2030… j’aurais plus 80 ans et on parlera peut-être plus de moi qu’au passé…
Qu’importe, Madame Marois nous assure que :

"…À mesure que nous le présenterons, les Québécois se rendront compte qu’ils ont affaire à un nouveau Parti québécois, avec de nouvelles idées, une nouvelle approche et une nouvelle équipe…"

La série des exemples qu’elle nous donne pour nous démontrer le sérieux de son engagement et nous convaincre de la portée de ses répliques aux gestes posés par les actuels gouvernements fédéral et provincial va du pont Champlain à l’amphithéâtre Labeaume-PKP en passant pas les chevauchements administratifs Ottawa/Québec, l’armée et les sinistrés de la Montérégie.
Je ne m’étendrai pas sur le reste qui est de la même eau visqueuse et qui n’apporte rien au combat pour « L’INDÉPENDANCE ».
Notre identité. Nous l’avons déjà, ce qui nous manque c’est notre État, et ce ne sont pas de belles et vagues promesses de « gouvernance souverainiste » qui ne riment à rien de plus que ce que nous sommes en droit de nous attendre de tout bon gouvernement, qu’il soit indépendantiste ou non.
Ce ne sont pas « des changements dans tous les domaines » qu’on nous propose, mais des tirs à l'aveugle pour mieux ne pas nous parler « d’INDÉPENDANCE ».
Il n’y a là pour moi rien de « vert et bleu », mais bien davantage de « vert-de-gris » dont le potentiel ne saurait que nous faire tourner en rond avant de définitivement faire nos « trois petits tours et disparaître à jamais ».
Madame Marois,
…Dans les prochaines semaines et au cours des prochains mois, nous allons continuer de soigneusement analyser vos propositions aux Québécois. Nous irons à leur rencontre sur le terrain et dans les réseaux sociaux comme celui de Vigile pour échanger sur cette vision que vous nous proposez…

et soyez certaine que nous ne nous laisserons pas endormir.
Claude G. Thompson


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2011

    Tout comme vous je vote PQ depuis que je suis en âge de voter, plus de 30 ans... et je crois encore que le meilleur véhicule pour notre projet de pays reste ce parti... Mais je crois aussi que tous les souverainistes de toutes allégeances devront s'unir si nous voulons un pays à court ou moyen terme. Voilà pourquoi je propose cette subtile réflexion à lire..!
    Salutation;
    M. Dion