Daoust doit renégocier, Trudeau doit investir

7bf13cf538439552d82382549cc85e0d

C'est la bonne voie






Trois mois et demi après l’annonce hautement médiatisée de l’investissement de 1,3 milliard de dollars du gouvernement Couillard dans la CSeries, les ententes définitives n’ont pas encore été signées par le gouvernement et Bombardier. La date butoir est passée du 1er janvier 2016 au 31 mars prochain...




Le ministre responsable du dossier, l’ancien banquier Jacques Daoust, devrait profiter de la déconfiture en bourse de Bombardier pour renégocier de meilleures conditions. Cela lui permettrait de redorer son blason de négociateur d’une mauvaise transaction.




Retour sur l’Investissement




Personne n’est contre l’intervention du gouvernement Couillard dans la survie de la CSeries. Mais encore fallait-il obtenir en retour d’un investissement aussi majeur une participation dans l’actionnariat de Bombardier.




Je rappelle les grandes lignes de l’entente non encore finalisée. En retour de son investissement de 1,3 milliard, Québec obtient 49,5 % des parts d’une société en commandite consacrée uniquement à la CSeries. Il n’obtient aucune participation dans l’ensemble de Bombardier, à l’exception d’avoir la possibilité d’investir un autre montant de 440 millions de dollars pour acquérir des actions à presque trois fois le prix actuel!




En effet, en vertu du projet d’entente sur la table, Québec obtiendra un bloc de 200 millions de droits de souscription. Le problème avec ce bloc de droits de souscription? Pour mettre le grappin sur les actions, Québec devra verser à Bombardier 2,21 $ l’action, alors que celle-ci s’échange présentement sous les 85 cents.




Étant donné que l’entente n’est pas encore signée, il serait ridicule de se faire octroyer des droits de souscription dont le prix pour acquérir les actions est follement trop élevé.




Pas d’autre choix




Pour aider GM à se sortir de la dèche en 2009, le gouvernement Harper avait investi des milliards dans la survie de General Motors, ce qui a permis de protéger des milliers d’emplois de GM en Ontario. Comme le secteur de l’aéronautique est aussi vital pour le Québec que l’automobile pour l’Ontario, le gouvernement de Justin Trudeau n’a pas d’autre choix que d’investir lui aussi dans la survie de la CSeries.




Mais, pour justifier un éventuel investissement fédéral dans la CSeries et éviter la critique des autres provinces, le gouvernement Trudeau devra toutefois se montrer plus habile négociateur que le gouvernement Couillard.




Au lieu de se contenter de détenir une participation dans la CSeries (comme c’est le cas pour Québec), il devrait exiger en retour de son investissement une participation dans l’ensemble de l’actionnariat de Bombardier. Parenthèse: lorsque le fédéral a investi dans la survie de GM, il avait acquis une participation dans l’ensemble de la compagnie GM et non dans la «filiale» canadienne.




De plus, j’ose croire que le gouvernement Trudeau se fera octroyer des droits de souscription non pas à 2,21 $ l’action de Bombardier, mais plutôt à un prix d’exercice variant dans une fourchette de 80 cents à 1 $, maximum.



 




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé