Dans la mire du Canada anglais : Après SNC-Lavalin, Bombardier…

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Freeland fait passer sa solidarité ethnique ukrainienne avant les intérêts de Bombardier

À la demande de l’Ukrainian Canadian Congress (UCC), la ministre des Affaires étrangères Chrytia Freeland, elle-même d’origine ukrainienne, vient d’ajouter le nom de Vladimir Yakunin à la liste des individus et des entreprises sanctionnés par le Canada en représailles aux actions de la Russie en Ukraine.


L’UCC avait formulé cette demande avant les élections de 2015 et le Parti Libéral avait répondu favorablement en inscrivant l’engagement à sanctionner M. Yakunin sur sa liste de ses promesses électorales.


Pourquoi avoir tant tardé ? À cause de l’intense lobbying de Bombardier Inc., qui entretenait des relations étroites avec M. Yakunin, qui était à la tête de Russian Railways, une entreprise d’État. En 2010, M. Yakunin et Laurent Beaudoin de Bombardier avaient joint leurs intérêts dans Elteza, une société créée pour le développement en Russie du système de signalisation EbiLock de Bombardier.


Ebilock avait deux autres partenaires, des compagnies coquilles basées à Chypre, contrôlées par des associés d’affaires de M. Yakunin. Des documents internes de Bombardier rendus publics lors d’une enquête sur la corruption en Suède ont démontré que les propriétaires des deux entités chypriotes avaient joué un rôle clef dans un réseau de compagnies coquilles, qui avaient acheté des systèmes de signalisation de la filiale suédoise de Bombardier pour les revendre à des filiales de Russian Railways en touchant des profits substantiels.


Pourquoi répondre aujourd’hui à la demande de l’UCC ? Parce que les élections approchent et que les Libéraux courtisent la communauté ukrainienne.



Des enquêtes à géométrie variable


Le Globe and Mail a consacré, au cours des derniers mois, des pages et des pages à cette enquête. Bombardier et SNC-Lavalin sont des cibles privilégiées du Globe. Dernièrement, le journal écartait du revers de la main l’argument des 9 000 emplois de SNC-Lavalin qui seraient menacés à défaut d’une entente de réparation. Le journal répartissait les dépouilles futures de SNC-Lavalin entre différentes firmes d’ingénierie canadiennes et « rassurait » les employés en soulignant le grand nombre d’offres d’emplois pour des ingénieurs au Canada. Ah, la pénurie d’emplois…


Il est à espérer que le Globe montre autant d’empressement à s’intéresser aux minières canadiennes au Mexique. Le nouvel ambassadeur du Mexique au Canada vient d’avertir le secteur minier qu’il doit s’attendre à ce que le nouveau gouvernement du président Lopez Obrador scrute plus attentivement leurs pratiques environnementales et leur attitude à l’égard des peuples autochtones du Mexique.


Plus de 70 % des minières étrangères opérant au Mexique sont incorporées au Canada. En 2015, leurs actifs au Mexique totalisaient la coquette somme de 20 milliards $US. Bien entendu, leurs opérations sont au-dessus de tout soupçon, du moins si on en croit l’absence quasi totale de reportages du Globe à leur sujet.