NATIONALISME

Daniel Johnson et le Québec rapetissé

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Un livre incontournable pour revenir à la realpolitik


Avant Marois, Bouchard, Parizeau et Lévesque, on oublie souvent que le premier de nos chefs d’État à se faire abjectement diaboliser fut Daniel Johnson. À la mort de ce dernier en 1968, un ministre fédéral est même monté sur une table pour danser de joie !


J’ai lu d’une traite les 320 pages très étoffées du plus récent livre de Pierre Schneider, La République assassinée de Daniel Johnson, dont j’ai obtenu un exemplaire dès sa parution. Ex-felquiste, ancien journaliste et éditeur au Journal de Montréal, écrivain-enquêteur, Pierre Schneider raconte plusieurs anecdotes à faire dresser les cheveux sur la tête.


Si Daniel Johnson n’a pas récolté les honneurs qu’il mérite, sans doute cela a quelque chose à voir avec la brièveté de son gouvernement. Lorsqu’il meurt soudainement au cours d’une visite à Manic-5, il dirige depuis seulement deux ans et trois mois.


Coups bas


Parce que Daniel Johnson avait invité de Gaulle (qui s’était écrié Vive le Québec libre !) et parce qu’il voulait faire reconnaître la nation québécoise, les sbires du régime fédéral lui sont tombés dessus, Pierre Elliott Trudeau le premier, avec une violence écœurante.


La GRC a mis son bureau sur écoute. Lorsque Johnson, affaibli par la maladie, se réfugie pour une cure à Hawaï, Paul Desmarais prend l’avion et va le visiter pour le tourmenter avec des menaces économiques. Le charmant Desmarais va rééditer son manège lorsque Johnson sera convalescent aux Bermudes.


Contre le Québec


Daniel Johnson irritait Ottawa. Il n’était pas indépendantiste, mais il se battait pour le rapatriement des impôts et pour une vraie confédération. Il envisageait de proclamer une république du Québec à l’intérieur du Canada.


La République assassinée de Daniel Johnson tombe à point pour nous rappeler, lors de ces élections fédérales, à quel point le Canada s’est bâti contre le Québec. Et ça continuera... tant que nous n’en sortirons pas !











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