D'où est née la crise grecque? La réponse en cartes

Avec l'austérité, non seulement la situation de la Grèce ne s'est-elle pas améliorée, elle s'est en fait gravement détériorée




Les Grecs se prononcent dimanche sur la proposition des créanciers d'Athènes, une occasion pour jauger leur attachement à la zone euro et à sa monnaie unique. Depuis le premier plan d'aide, en 2010, le pays a dû adopter une série de mesures d'austérité qui ont aggravé la crise. Voyez comment le pays s'est transformé.



Un texte d'Éric LaroucheTwitterCourriel





Le chômage endémique



Avant la crise financière de 2008, la Grèce avait un taux de chômage semblable à celui d'autres pays européens. De 7,4 %, il a grimpé à 26,1 % en cinq ans.






Les congédiements dans la fonction publique, les gels de salaire et de rentes de retraite, les diminutions de différentes prestations ainsi que les nombreuses hausses de taxes ont perturbé l'économie et le marché de l'emploi, faisant de la Grèce le pays de la zone euro avec le plus haut taux de chômage.



Environ 160 000 emplois ont été éliminés dans la fonction publique grecque, soit un poste sur cinq.





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Même si le taux de chômage était en recul en 2014 par rapport à l'année précédente en Grèce, il reste particulièrement élevé, surtout chez les 24 ans et moins. Un jeune Grec sur deux est actuellement sans emploi.





Des Grecs plus pauvres



Ces mesures budgétaires adoptées par Athènes à la demande de ses créanciers « ont mis à mal la répartition des revenus et aggravé la pauvreté », selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui ajoute que l'« impact social a été amplifié par l'absence de filet de sécurité ».



Concrètement, la crise s'est traduite par un recul de 35 % du revenu moyen des Grecs de 2010 à 2014, à 7680 euros, une diminution sans précédent par rapport aux autres pays de la zone euro. Pendant ce temps, les Français et les Allemands voyaient leur revenu moyen augmenter, même s'ils ont aussi dû composer avec la récession.






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D'ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) admettait l'an dernier dans un document interne avoir grandement sous-estimé l'impact négatif des mesures d'austérité qu'il a imposées à la Grèce.





Le poids d'une dette



Au coeur de la crise grecque : sa dette. Déjà lourde à son entrée dans la zone euro, en 2001, cette dette ne causait pas trop de problèmes lorsque la croissance économique était au rendez-vous, même si le pays additionnait les déficits.



Avec la crise économique de 2008, la situation s'est détériorée et Athènes n'a plus été plus en mesure de trouver du financement sur les marchés, l'obligeant à recourir au soutien du FMI, de la Banque mondiale et de l'Union européenne.



L'endettement dans les pays de la zone euro



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À 317 094 millions d'euros en 2014, la dette grecque représente 177 % du PIB du pays. C'est une proportion beaucoup plus élevée que dans les autres pays de la zone euro, mais moins que le Japon (230 %), qui n'est pas confronté à une telle crise.



Pourquoi? La confiance, expliquait récemment le journaliste Gérald Fillion dans son blogue sur ICI.Radio-Canda.ca. « Un pays dont l'économie est solide et diversifiée, dont le pouvoir politique est stable, qui rembourse ses dettes, qui est bien coté par les agences de notation, va inspirer la confiance et va attirer les investissements, écrivait-il. Cet État n'aura pas de mal à se financer dans les marchés, à faibles coûts d'intérêt. »



La Grèce est encore loin de là, et pour plusieurs, la solution passe par l'effacement d'une partie de sa dette.





Préférer l'exil



Dans tout ce marasme, des Grecs décident de quitter leur pays. Le nombre d'immigrants à s'installer en Grèce est en recul depuis quelques années, tout comme la taille de la population.



Selon l'ambassade de Grèce en Allemagne, plus de 120 000 jeunes Grecs se sont installés à Berlin ou à Stuttgart depuis le début de la crise.






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L'an dernier, le pays comptait 10 992 589 habitants, soit environ 200 000 de moins qu'en 2008, au début de la crise financière.


Avec les années, la Grèce a connu plusieurs vagues d'émigration. Sa diaspora est estimée à 6,5 millions de personnes, répartie sur les cinq continents. Melbourne, en Australie, se revendique comme étant la troisième plus grande ville grecque après Athènes et Thessalonique.





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