Crise des migrants : l’illégalité privilégiée

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Crise des migrants : le régime libéral ne veut pas affronter la crise que nous vivons

L’entrée désordonnée de milliers de migrants dans le pays crée de l’inquiétude. Les citoyens l’expriment, le gouvernement du Québec l’exprime aussi. Il a d’ailleurs monté le ton pour se faire entendre d’Ottawa.


Les préoccupations légitimes vont de notre capacité à intégrer harmonieusement ces nouveaux arrivants jusqu’à l’impact budgétaire de leur arrivée en si grand nombre. Il y a des impacts notamment sur le système de santé, sur les services sociaux et les écoles.


Cependant, je crois que nous oublions de mentionner ceux qui sont peut-être les plus grandes victimes du phénomène : les véritables demandeurs d’asile. Je parle ici de ceux qui respectent les processus qu’on avait l’habitude d’appeler « normaux ». Ceux qui ont confiance de respecter tous les critères pour être acceptés comme réfugiés et qui ne se présentent pas sur un petit chemin de terre pour mettre le Canada devant un fait accompli.


Pénalisés pour avoir respecté les règles


Ces gens-là, pour plusieurs, ont vécu la guerre ou des catastrophes naturelles. Ils sont réellement menacés dans leur pays et sont passés à travers les processus d’identification de grands organismes humanitaires, comme le Haut Commissariat aux réfugiés ou la Croix-Rouge. Dans certains cas, ils ont attendu de longs mois, parfois dans des conditions difficiles, avant qu’on leur donne le feu vert de venir au Canada et de placer leur demande.


En 2018, on peut avoir une forte impression que ces gens respectueux des règles passent deuxièmes. D’abord, les migrants illégalement entrés sont si nombreux qu’on imagine que les « réguliers » entrent à un rythme moindre. Mais je comprends aussi que s’ils se présentent dans le système d’accueil des réfugiés au Canada, ils auront affaire à un système totalement engorgé.


Les délais d’attente pour l’étude d’un cas sont multipliés par huit. Les centres d’hébergement débordent. Les organismes d’aide en ont plus que plein les bras. En résumé, ceux que je qualifie de vrais réfugiés vont se frapper à un système d’accueil lourdement détérioré par l’affluence des irréguliers.


Passeurs gagnants


Le message épouvantable que cette situation passe à propos du Canada, c’est qu’ici il vaut peut-être mieux nous forcer la main illégalement. Ce sera plus vite de passer par le rang Roxham que d’attendre le feu vert pour vous présenter de façon officielle dans un aéroport.


Le message c’est qu’il vaut peut-être mieux donner de l’argent à un passeur qui va orchestrer votre arrivée par le chemin de terre, que de vous empêtrer avec un organisme dans le giron des Nations Unies. Est-ce bien l’approche qu’annonce le Canada ?


Bien sûr, le premier ministre Trudeau tient à cette image du pays ouvert et généreux à l’infini. Mais si cette ouverture bénéficie à des passeurs, des profiteurs qui s’emplissent les poches avec une activité illégale en abusant des espoirs de pauvres gens, cela devient de la bêtise.


Les membres du gouvernement fédéral traitent toute cette question avec une incroyable désinvolture. Je me demande s’ils sont déconnectés du terrain, comme le disait Philippe Couillard, ou s’ils partagent les lunettes roses de leur chef.