Crise de militantisme au PLQ: Couillard promet des engagements plus tangibles

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«Tous les partis au pouvoir finissent par se couper de leur base...»

Le résultat des élections américaines reflète l'éloignement entre la politique et la population, estime Philippe Couillard, invitant les militants libéraux à proposer des gestes plus tangibles, plus concrets, d'ici les prochaines élections.

«D'un côté, il y a les politiques, les programmes, de l'autre les gens disent : ma famille, mon village, qu'est-ce que cela change pour moi. Pour moi, il y avait beaucoup de cet éloignement entre les politiques d'un gouvernement et les citoyens avec leurs problèmes réels», a soutenu M. Couillard à son discours d'ouverture du conseil général de la fin de semaine.

Le PLQ promet de proposer «de nouveaux projets». «On ne dira pas au monde: on a tenu nos engagements, santé, éducation, économie ! Cela ne suffit pas, c'est la porte d'entrée, il faudra des projets audacieux !», a soutenu le chef libéral devant 400 délégués réunis jusqu'à demain à Laval.

La Sûreté du Québec avait prévu une démonstration de force sans précédent pour l'événement: escouade anti-émeute, maîtres-chiens, vestes pare-balle, détecteurs de métal... tout était prévu pour endiguer une manifestation modeste de la CSN, protestant contre les coupures dans le réseau de la Santé.

Des engagements «simples mais pas simplistes»

Annoncer «plusieurs centaines de millions» ne veut rien dire pour bien des citoyens, promettre plus d'autonomie pour l'école, s'engager à ouvrir de nouvelles cliniques parle bien davantage aux électeurs, des engagements «simples mais pas simplistes», a indiqué Philippe Couillard.

Il faut «moderniser le Parti libéral, parce que nous avons 150 ans d'histoire. La constitution, le code d'éthique qu'on a changé, c'est la base, la porte d'entrée». En 2017, le PLQ tiendra 13 colloques régionaux «et à chacun on abordera la question du militantisme». En fait, le Parti libéral du Canada a 150 ans. Ce n'est que dans les années 50 que les libéraux du Québec s'étaient dotés d'un parti distinct.

Bien peu de commentaires dans les couloirs sur le plus récent sondage Léger qui indique que le PLQ a perdu quatre points depuis octobre à 31 % des intentions de vote contre 30 % pour le PQ, en hausse d'un point. La CAQ monte de 2 à 25 %, mais l'avance confortable du PQ chez les francophones amène l'analyste de Léger à dire qu'on s'approche de la situation de septembre 2012, où Pauline Marois avait été élue minoritaire.

À huis clos, l'auteur d'un rapport explosif sur le déficit démocratique au sein du PLQ, Jérome Turcotte, ex-président de la Commission politique, a voulu minimiser le constat impitoyable fait dans son document, sur la baisse du membership et le désengagement des députés, ministres et même du chef Philippe Couillard. D'autres militants, dont Martin Drapeau, a réclamé que le parti laisse davantage de fonds aux associations de comté plutôt que de tout râtisser pour la cagnotte électorale.

Plus tôt, devant les délégués, M. Couillard avait salué cette contribution, pourtant politiquement embarrassante. C'est «tout un travail, un document très bienvenu; j'aime pouvoir dire à la population. Nommez-moi un autre parti capable d'avoir un débat ouvert sur le militantisme. On prend cet enjeu à bras le corps, on milite dans un parti en 2016 », a lancé M. Couillard.

Devant les journalistes M. Turcotte a expliqué que son rapport «était destiné aux instances internes». L'objectif «n'est pas de faire un show de boucane, mais de faire en sorte que les citoyens reprennent le goût du militantisme».

Pour lui, «remettre en question l'état du militantisme n'est pas arrêter de croire au militantisme», a dit Jérome Turcotte, «c'est dans cette perspective que j'ai provoqué cette réflexion. Faire de la politique c'est accepter des remises en question pour s'améliorer».

Les mots que j'ai utilisés «étaient un peu sévère, mais j'ai voulu mettre en exergue des constats. Trop de citoyens ont délaissé le débat au sein des partis politiques ces véhicules qui devraient nous réunir pour faire avancer le débat public».

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