Crise au Bloc québécois: les dissidents à un cheveu de couper les ponts

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Gilles Duceppe à la manœuvre contre Ouellet ?

 Les sept députés dissidents étaient prêts à couper définitivement les ponts avec le Bloc québécois la semaine dernière, mais ils se sont fait convaincre in extremis par Gilles Duceppe d'attendre avant d'en faire l'annonce publiquement, selon ce qu'a appris La Presse canadienne.


L'ex-chef du Bloc québécois les aurait persuadés d'attendre de connaître l'issue du conseil général qui se déroulera dimanche à Drummondville, selon des sources proches du parti.


Une quarantaine d'associations de circonscription bloquistes exigeront la tenue d'un vote de confiance hâtif avec l'appui du député et président du parti Mario Beaulieu, autrefois un fidèle allié de Martine Ouellet.


Leur objectif est de tourner la page sur la crise qui secoue le Bloc québécois le plus rapidement possible pour pouvoir ensuite rallier les sept députés dissidents. Les 42 associations de circonscription suggéreront donc que la proposition de référendum du bureau national soit annulée et qu'un vote de confiance au suffrage universel ait lieu le 15 mai.


La chef bloquiste et le bureau national préconisent plutôt la tenue d'un vote de confiance les 1er et 2 juin assorti d'un référendum sur la mission du Bloc québécois comme promoteur de l'indépendance du Québec.


«On parle de deux semaines, franchement, a réagi Mme Ouellet en entrevue. Ce n'est pas deux semaines qui vont faire la différence. Puis, il faut que le vote soit bien organisé. Il faut qu'il soit bien structuré pour permettre à tout le monde de participer.»


Sept des dix députés du Bloc québécois avaient claqué la porte à la fin du mois de février parce qu'ils n'arrivaient plus à s'entendre avec leur chef. Une crise causée par un problème de leadership, selon les dissidents et les 42 associations de circonscription.


Trois de ces dissidents questionnés à la sortie de la période des questions, vendredi, ne fermaient pas complètement la porte à un retour au Bloc québécois advenant le départ de Martine Ouellet.


«Je veux certainement que l'idée du Bloc survive, a souhaité Gabriel Ste-Marie. On a besoin d'avoir une voix ici.»


«Faudra étudier qu'est-ce qui va se passer, a indiqué Monique Pauzé. Les sept, on s'est toujours coordonnés et on va continuer à le faire.»


Le député Michel Boudrias était plus catégorique. «Ce n'est pas un gage assuré de retour en ce qui me concerne», a-t-il dit en précisant qu'il devrait y réfléchir.


Martine Ouellet continue de rejeter la remise en question de son leadership. Elle fait une tout autre lecture des événements qui ont mené à la crise. Le conflit est dû, à son avis,à deux interprétations différentes de la mission du Bloc québécois, soit comme promoteur de l'indépendance ou plutôt comme défenseur des intérêts du Québec sur la scène fédérale.


Dans une lettre aux militants bloquistes dont La Presse canadienne a obtenu copie, la chef défend l'idée de référendum et accuse les dissidents d'avoir remis en question «la démocratie interne» du parti en faisant fi de l'article 1 de son programme sur la promotion de l'indépendance.


«Il est donc essentiel de s'entendre sur la mission du Bloc québécois afin de pouvoir se rallier tous, de se rassembler afin de ramer tous dans la même direction. Et quoi de plus fort que le choix au suffrage universel des membres pour le faire?» écrit-elle.


«Tristesse» et «déception»


Martine Ouellet s'explique mal la volte-face de Mario Beaulieu, qui avait approuvé cette proposition pour sortir de la crise avec l'ensemble du bureau national.


«Je ne comprends pas son changement d'attitude et son changement de cap comme ça en cours de route, ça me surprend beaucoup», a-t-elle confié en entrevue.


Mario Beaulieu était l'un des trois députés qui s'étaient rangés du côté de Martine Ouellet lorsque les sept députés avaient claqué la porte en février, mais il lui avait ensuite retiré son appui un mois plus tard. C'est lui qui l'avait recrutée en 2017 pour qu'elle devienne chef du Bloc québécois.


Mme Ouellet croit que le nombre d'associations de circonscription qui se seraient retournées contre elle est exagéré et que la réalité sur le terrain est tout autre.


«J'ai parlé avec plusieurs présidents de comté, avec plusieurs délégués et je peux vous dire qu'il y a vraiment plusieurs appuis vraiment très, très solides malgré tout ce que les gens ont pu entendre de pas vrai depuis un mois environ», a-t-elle soutenu.


Elle garde la tête haute et dit vouloir se présenter «de façon très transparente» au conseil général dimanche. Il appartient maintenant aux membres du parti de décider du prochain scénario.


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